Nadja Peter Steiner se retrouve de nouveau suspendue par la FEI, après de longs mois de procédure

La Suissesse, installée en France, à Bois-le-Roi, Nadja Peter Steiner vient d’être de nouveau suspendue par la Fédération Équestre Internationale. Soupçonnée de dopage lors du CSI 3*-W de Tétouan en 2017, la cavalière avait vu sa mise à pied être levée. Ainsi, en août 2018, Nadja Peter Steiner avait renfilé ses bottes et retrouvé progressivement le plus haut niveau. Finalement, la FEI a décidé d’interdire l’Helvète de toute compétition internationale pendant quinze mois, à partir du 24 février 2020 et jusqu’au 23 mai 2021.
 



Après avoir purgé neuf mois de suspension, du 14 novembre 2017 au 8 août dernier, date à laquelle la sanction de la FEI avait été provisoirement levée, Nadja Peter Steiner s’est finalement vue infliger la peine maximale encourue, à savoir, deux ans d’interdiction de concourir. Par conséquent, la Suissesse est suspendue de toute compétition, à compter du 24 février, et jusqu’au 23 mai 2021, les neuf mois de sanction déjà endurés ayant été retirés de cette peine.
Les faits, qui remontent à octobre 2017, s’étaient déroulés lors du CSI 3*-W de Tétouan. Alors associée à sa meilleure monture, Saura de Fondcombe, Nadja Peter Steiner avait remporté avec brio le Grand Prix de la première semaine du Morocco Royal Tour. Mais voilà, la fille de Balou du Rouet a été contrôlée positive à l’O­-desmethyltramadol, principal métabolite actif du Tramadol, un antalgique habituellement prescrit aux humains et interdit aux chevaux. 
Or, cette substance médicamenteuse est connue comme la “cocaïne du pauvre”. En 2017, Nadja Peter Steiner avait été contrainte de confier sa jument de tête à un membre du personnel du concours marocain. D’après plusieurs témoignages, et des preuves photographiques, la Selle Français de quatorze ans aurait léché la main de la personne en question. Autre élément qui aurait pu faire peser la balance en faveur de la cavalière de 36 ans : un second contrôle, effectué cinq jours plus tard, au CSIO 3*-W de Rabat. Ce dernier s’était révélé négatif.
 


Des années de procédure plus tard, Nadja Peter Steiner revient à la case départ

Finalement, la FEI a décidé, le 24 février, de suspendre la cavalière suisse pour deux ans, soit la peine maximale. Il reste toutefois la possibilité, pour Nadja Peter Steiner, de déposer un recours au Tribunal Arbitral du Sport, dans un délai de 21 jours. Après avoir bataillé pendant plus de deux ans et demi, les ambitions de Nadja Peter Steiner sont encore tuées dans l’oeuf. Sa fidèle Saura de Fondcombe, qui avait permis à l’équipe Suisse de remporter la médaille de bronze lors des Européens Longines de Göteborg en 2017, n’était pas loin d’un retour à la compétition, tandis que la cavalière de trente-six ans était elle encore en piste ce week-end au CSI 2* d’Oliva.
Si cette dernière trouvait que le pourcentage d’O-desmethyltramadol contenu dans les échantillons A et B était infime, la FEI a jugé que cela était suffisant dans un cas de dopage. Nadja Peter Steiner a également perdu sa victoire, acquise dans le Grand Prix 3*, en accord avec l’article 9.1 des règles de la FEI, qui stipule qu’un contrôle positif annule tous les résultats en compétition le jour du contrôle, bien que Saura de Fondcombe, ait, selon sa cavalière, concouru de façon régulière.
Nadja Peter Steiner a été contrainte de laisser son cheval à [...] un membre de la garde royale marocaine inconnu d’elle. [...] Un photographe du concours a affirmé, document à l’appui, avoir vu le cheval lécher la main de cette personne durant la remise des prix. Or, le tramadol est largement utilisé à mauvais escient dans le Nord de l’Afrique où il est considéré comme la cocaïne du pauvre. [...] Et en contradiction flagrante avec la preuve photographique, la garde royale marocaine a prétendu dans un courrier d’avril 2018 que les employés de l’organisateur du tournoi n’avaient eu aucun contact avec les chevaux. Nadja Peter Steiner est donc tenue pour responsable d’un événement sur lequel elle n’a eu aucun contrôle”, a notamment déploré Maître Monika Gattiker, avocate de la pilote helvète, dans un communiqué publié par la Fédération Suisse des Sports Équestres
Déjà démotivée par sa première suspension, Nadja Peter Steiner était revenue sur le devant de la scène, en intégrant le cadre Élite de l’équipe suisse et en se classant notamment sixième puis dixième, en 2019, des Grands Prix 5* de la Coupe du Monde Longines de Bâle et Amsterdam, avec cette même Saura de Fondcombe.
En soutien à la jeune femme, une pétition a été lancée, à l'initiative de Nils Vilain, jeune cavalier tricolore ayant notamment concurru jusqu'en 3*. Près de 700 personnes ont déjà signé cette pétition visant à faire annuler la suspension de Nadja Peter Steiner, jugée injuste par beaucoup. Parmi les grands noms de la planète jumping, Philippe Guerdat, ancien chef d'équipe de la France et désormais sélectionneur pour le Brésil, Olivier Le Vôt, père du talentueux Arthur, ou encore Nadine Traber, Jean-Charles Grandmontagne, Arnaud Doem, et Fabienne Daigneux ont signé la pétition.
Toujours est-il que si la Suissesse a bel et bien été forcée de confier son alezane aux mains d’un inconnu lors d’une remise des prix, et que sa monture a ingéré une substance interdite à ce moment là,
le débat sur les conditions sanitaires lors des compétitions internationales n’est pas prêt d’être terminé.