"C’est peut-être la bonne année pour Rêveur et moi", Kevin Staut

Grâce à sa très belle deuxième place dans le Grand Prix du CSI 5* de Dinard hier, Kevin Staut reprend des couleurs avec Rêveur de Hurtebise*HDC. Même si la sélection ne sera officiellement annoncée que demain ou mercredi, le tricolore, ambassadeur Rolex, espère bien aller avec son alezan aux championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle qui débutent dans quinze jours en ce qui concerne le saut d’obstacles.



GrandPrix-Replay.com : Vous venez de réussir une très bonne performance à Dinard. Comment se passe votre préparation des championnats d’Europe?
Kevin Staut : Rêveur a réussi un très bon week-end dans le 5* à Dinard. J’ai hâte de connaître la sélection pour les championnats d’Europe, qui devrait être annoncée demain ou mercredi. Dinard était la dernière grande étape avant Aix-la-Chapelle. Je ne pouvais pas attendre mieux de Rêveur, il a très bien sauté. Si je suis sélectionné, j’irai à Aix avec lui.

GPR. : Après un cycle un peu difficile, vous voilà de retour au meilleur moment! Comment s’annoncent ces championnats ?
K.S. : Il est vrai que mon début de saison ne s’est pas vraiment passé comme dans un rêve, mais c’est comme ça. Je suis vraiment motivé à l’idée de défendre les couleurs de l’équipe de France, et je fais de mon mieux pour y accéder. Mes chevaux sautent à nouveau très bien, j’espère que cela continuera dans ce sens, spécialement pour Aix. Les cavaliers et chevaux français vont bien donc j’espère que cela se ressentira là-bas. Tous les cavaliers sont impatients de concourir dans ce stade mythique.

GPR. : Quels sont vos pronostics pour les podiums individuel et par équipes?
K.S : C’est difficile à dire pour le moment, car on ne sait pas quels cavaliers seront sélectionnés dans toutes les équipes. Il faut vraiment attendre les décisions de chaque chef d’équipe. Normalement, les Britanniques sont forts, mais on sait déjà que Scott Brash ne viendra pas avec Hello Sanctos, qu’il préfère réserver pour l’étape du Grand Chelem de Calgary. J’ai aussi entendu dire que Ben Maher ne monterait sûrement pas Cella, et que John Whitaker ne viendra pas avec Argento. Sans ces trois couples, leur équipe sera sans doute moins forte, mais dans l’ensemble, les Britanniques ont été très forts cette année. Je pense que l’équipe allemande sera très performante, comme elle l’est presque toujours à Aix. Les Pays-Bas ont aussi une très forte équipe, bien sûr, et ils ont tout gagné l’an passé. L’équipe de France peut également compter sur de très bons chevaux à l’image de Flora de Mariposa et Ryan des Hayettes, les partenaires de Pénélope (Leprevost, ndlr) et Simon (Delestre, ndlr). Je pense que nous aurons nos chances, d’autant plus qu’étant déjà qualifiés pour les Jeux olympiques, nous courrons avec moins de pression. Je dirai donc que cela va se jouer entre l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et nous je l’espère. En individuel, Bertram Allen est en très grande forme en ce moment, il vole littéralement. Il m’a dit qu’il serait présent avec Molly Malone, sa très bonne jument grise. Selon moi, il a donc toutes ses chances. Simon et Pénélope ont également de très bonnes cartes à jouer pour une médaille. On ne connaît pas encore l’équipe allemande donc je ne peux pas vraiment me prononcer là-dessus pour l’instant, mais je pense qu’ils auront de très grandes chances.

GPR. : Sur quel genre de cheval faut-il miser pour concourir dans un grand stade tel que celui d’Aix-la-Chapelle? Faut-il une préparation spéciale ?
K.S : Aix a beaucoup changé ces quatre ou cinq dernières années. Auparavant, il fallait des chevaux très puissants, y compris un peu ancienne mode, et n’ayant pas forcément le meilleur respect. Aujourd’hui, le lieu reste bien sûr immense. Il faut donc des chevaux très puissants, mais aussi très respectueux car le chef de piste (Frank Rothenberger, ndlr) a grandement évolué dans sa façon de construire les parcours. Les obstacles sont devenus très légers donc les chevaux doivent être encore plus respectueux qu’avant. Désormais, on voit aussi des petits chevaux, que l’on n’attend pas forcément, réussir de belles performances quand on sait le monter dans un bon train qui leur permet de pouvoir sauter les plus gros obstacles. En soit, le type de chevaux dont on a besoin est donc le même qu’un peu partout : puissant, respectueux, réactif et avec du sang pour tenir la distance. En revanche, il est vraiment bon de pouvoir compter sur un cheval ayant déjà sauté dans ce stade immense pour qu’il s’y soit familiarisé.

GPR. : Après les Jeux équestres mondiaux de Normandie, où il avait réussi un très bon concours par équipes et de moins bonnes performances lors de la demi-finale individuelle, vous sembliez vouloir donner un peu plus d’expérience à Rêveur de Hurtebise*HDC… Dans l’optique des Jeux olympiques, pensez-vous qu’il soit bon pour lui de participer à ces championnats d’Europe?
K.S. : Rêveur a maintenant quatorze ans donc ce n’est plus un jeune cheval, mais je pense qu’il a vraiment continué à progresser cette année. C’est l’un des meilleurs chevaux que j’ai eu la possibilité de monter. Parfois, il est un peu dur à gérer, mais je pense avoir trouvé la bonne façon de le monter et de l’entraîner. Chaque année, j’ai de nouveaux problèmes à résoudre. Aux Jeux équestres mondiaux, il n’a pas tenu sur toute la durée du championnat, il s’est un peu déconcentré et nous avons perdu la connexion qui nous avait permis de produire de bons parcours pour l’équipe. À Aix, je sais que Rêveur peut être très compétitif. Je pense évidemment d’abord à l’équipe, mais j’ai aussi envie de tenter ma chance avec lui en individuel. Je n’aime pas vraiment faire de pronostics personnels avant ces grands rendez-vous, mais je pense que ça peut être la bonne année pour nous. Ce serait aussi une belle préparation pour les JO, justement pour affiner encore le potentiel de Rêveur.