"Manquer la qualification n'a pas été une déception", Abdelkébir Ouaddar
Abdelkebir Ouaddar ne cesse de s’illustrer partout où il passe et son fougueux Quickly de Kreisker. Véritable chouchou du public français, le Marocain doit toutefois toujours se battre s'il veut décrocher son ticket pour les Jeux olympiques de Rio, l'année prochaine. Après l'échec de son équipe à Abu Dhabi, en février dernier, le cavalier du Roi ne perd pas espoir et s'est confié à GrandPrix-Replay sur ses ambitions pour la saison.
Abdelkebir Ouaddar : Le Maroc ne s’est pas qualifié, c’est vrai, mais il y a une grande concurrence entre le Maroc, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Nous venons de commencer cette année et nous avons eu de la chance d’avoir un Prince à la tête de la fédération (Charif Moulay Abdellah Alaoui, ndlr). Elle a fait beaucoup d’efforts pour nous cette année. Mais cette Coupe des nations n’a pas été une déception, car c’est le sport. Un jour nous sommes au sommet, le lendemain tout peut changer. Et puis les chevaux peuvent aussi faire la différence, ils sont donc en train de tout mettre en place pour que nous ayons de très bons chevaux et un très bon équipement.
GPR. : Vous êtes maintenant le seul espoir de qualification en individuel. Allez-vous concentrer toute votre saison là-dessus ?
A.O. : Oui, je vais tout faire pour me qualifier avec Quickly de Kreisker. C'est pour cela que nous allons disputer le plus de CSI 5* possible. Je sais qu’on ne prend qu’un seul cavalier en individuel. C’est peu par rapport aux autres zones, surtout en sachant que les pays arabes sont de plus en plus présents au haut niveau. Nous allons essayer de voir s’il ne serait pas possible d’avoir plus d’une place individuelle, car je trouve que c’est très peu.
GPR. : Comment se passe votre collaboration avec Philippe Rozier, entraîneur du Maroc ?
A.O. : Philippe est un super cavalier, et nous avons de la chance de l’avoir comme entraîneur de l’équipe marocaine. Je m’entends très bien avec lui et je monte avec son père (Marcel Rozier, ndlr), qui est mon entraîneur. Quand ils ont besoin de moi dans une Coupe des nations ou quoi que ce soit, ils m’appellent, il n’y a aucun problème. Philippe me connaît très bien, car il me voit tous les jours aux écuries.
GPR. : Les choses ont-elles changé maintenant que Philippe Rozier participe à davantage de concours internationaux ?
A.O. : Non, au contraire, cela nous fait plaisir, car il fait ce qu’il aime. Son objectif est de monter dans les plus belles épreuves comme il le fait si souvent, mais il arrive toujours à entraîner l’équipe du Maroc. Il y a un vrai programme mis en place pour l’organisation.
GPR. : Quickly était très en forme à Saint-Tropez, qu’espérez-vous de lui pour la suite ?
A.O. : Nous savons que c’est un cheval qui a beaucoup de potentiel donc nous le respectons énormément. J’ai de la chance d’avoir Marcel derrière nous, car c’est un entraîneur exceptionnel. Nous entretenons une relation père - fils. J’ai tellement confiance en lui et nous respectons tellement ce cheval. Ce week-end, lors du CSI 5* de Cannes, nous n’avons pas couru la première épreuve. Il n'a commencé que vendredi, car il n’a rien besoin de prouver. Il n’a pas besoin de sauter un tour de plus pour rien.
GPR. : Comment va Cordano Sitte ? On le sait délicat, pensez-vous qu’il puisse épauler Quickly en Grand Prix ?
A.O. : Il va très bien et a bien progressé. Il a gagné deux épreuves au CSI 4* de Bourg-en-Bresse. Il a été également très bien à Saint-Tropez . À Cannes, il a été super même si j’ai eu un petit souci. C’est un cheval très regardant le soir. Ceci dit, il n’est pas comme Quickly. Des chevaux comme Quickly, on ne peut pas en trouver partout. Justement, sa Majesté Mohammed VI est en train de chercher un cheval pour épauler Quickly. Je le remercie pour tout ça, car c’est grâce à lui que je suis arrivé jusque-là. L’équitation ne fait qu’avancer au Maroc , j’en suis très fier, et c'est beau que la famille royale s’investisse autant dans l’équitation. Je sais que Marcel va tout faire pour trouver un crack pour épauler Quickly, ou même peut-être deux, on ne sait jamais ! (rires). Et de ce côté, sa Majesté ne me refuse jamais rien, il veut que cela marche. C’est un propriétaire magnifique.
GPR. : Qu’en est-il de Porche du Fruitier ? Trouvez-vous qu’il revient bien de sa blessure ?
A.O. : Nous avons eu un souci l’année dernière, il s’est blessé. Nous lui avons donc donné une année de repos. Je l’ai ressorti à Fontainebleau où il a réussi un sans-faute et un tour à quatre points à 1,45m. Je suis vraiment très content. Nous le ramenons tranquillement. Il a prouvé qu’il était bon et je pense que s’il revient au mieux de sa forme, il n’y a pas de raison qu’il ne ressaute pas de Grands Prix.
GPR. : Quel est votre programme pour la suite ? Allez-vous vous concentrer sur les étapes du Global Champions Tour ?
A.O. : Nous allons faire surtout des épreuves de niveau 5* et des étapes du Global Champions Tour. Nous allons laisser une semaine de repos à Quickly après Cannes puis nous irons à Monaco, au Paris Eiffel Jumping, et nous allons continuer ainsi pour amasser les points nécessaires pour les Jeux olympiques de Rio.