QUEL AVENIR POUR LE SAUT D'OBSTACLES ?



Le FEI Sports Forum, qui s’est clôturé hier, a été l’occasion d’aborder le sujet de la modernisation du sport, inévitable étape pour le maintien des sports équestres aux Jeux olympiques. Nouveaux formats d’épreuves, qualifications différentes ou encore naissance des CSI 6*, petit tour d’horizon des différentes propositions imaginées par la FEI pour le saut d’obstacles.

 

Jeux olympiques : objectif visibilité

Afin de maintenir le saut d’obstacles au programme des Jeux olympiques, les épreuves doivent devenir plus lisibles et plus courtes, afin de séduire le grand public et d’espérer une retransmission télévisée.

Pour cela, la FEI propose des équipes composées de trois cavaliers, et non plus quatre comme actuellement. Si ce nouveau quota permettrait d’ajouter cinq nations par rapport aux Jeux de Londres, elle enlève en revanche la possibilité pour les équipes d’annuler le score le plus lourd. Un cavalier éliminé priverait ainsi immédiatement son équipe de toutes chances de médaille...

Toujours suivant les idées de la FEI, quinze cavaliers seraient également qualifiés, mais uniquement à titres individuels. Avec les vingt chevaux de réserves, le quota maximum des soixante-quinze cavaliers, fixé par le CIO, serait ainsi atteint tout en permettant l’ajout de drapeaux en bord de piste.

Quant aux formats des épreuves, la compétition individuelle serait totalement séparée de la compétition par équipes, en échange d’épreuves plus courtes. Tous les cavaliers courraient une épreuve de warm-up le premier jour. Puis la compétition individuelle prendrait le relai, sur deux jours. Tous les cavaliers s’élanceraient le premier jour (avec un maximum de trois cavaliers par fédération nationale). Le second jour, seuls les vingt-cinq meilleurs reprendraient le départ de la première manche, au terme de laquelle dix cavaliers seraient repêchés pour la seconde manche et, éventuellement, un barrage. Après un ou deux jours de repos, ce serait au tour des équipes de s’élancer, dans une unique épreuve en deux manches. La première regrouperait vingt équipes, tandis que les dix meilleures repartiraient en seconde manche. Si besoin, un barrage pourrait venir déterminer la couleur des médailles.

Enfin, pour ce qui est des qualifications, le système resterait le même pour les équipes, avec l’ajout de cinq équipes. Le pays hôte aurait le droit à une équipe, cinq se qualifieront durant les Jeux équestres mondiaux, quatre durant les championnats d’Europe, deux représenteront le Groupe C, trois décrocheront leur ticket pendant les Jeux panaméricains et deux et trois équipes porteront respectivement les couleurs des Groupes F et G. En individuel, chaque groupe aura droit à deux participants, auxquels s’ajouteront un cavalier qualifié par le classement olympique, un nouveau système de classement à définir.

Les JEM sur le modèle des JO

Appellation 'Jeux' oblige, la FEI aimerait harmoniser le format des Jeux équestres mondiaux et celui des Jeux olympiques. Les JEM prendraient donc également le nouveau format, pensé pour les Jeux olympiques. Cette solution permettrait de faire passer les JEM de quinze à neuf ou dix jours, tout en conservant toutes les disciplines. En saut d’obstacles, une limite de cent participants serait ainsi imposée (vingt-cinq équipes de trois, vingt-cinq cavaliers individuels et vingt-cinq chevaux de réserve).

Niveau qualification, le pays hôte aurait droit d’office à une équipe, tandis que dix-huit devront se qualifier sur le circuit Coupe des nations. Enfin, le classement mondial par nations viendrait compléter la sélection en ajoutant six autres équipes. En individuel, les Groupes A à G pourront qualifier quatorze pilotes. Les onze autres obtiendront leur ticket grâce au classement mondial.

Autre nouveauté, l’année des championnats du monde, la finale par équipes ferait office de finale du circuit Coupe des nations.

Classification des CSI et invitations

Une nouvelle catégorie de CSI pourrait bien voir le jour, avec l’ajout d’une sixième étoile à certains concours, jugés sur leur couverture médiatique, leur nombre de spectateurs ainsi que sur l’appréciation qualitative des cavaliers et des officiels. Ces CSI 6* apporteront très surement plus de points au classement mondial. Ils seront évidemment garantis sans aucune paycard.

À ce sujet, les CSI pourraient être divisés en deux catégories. Les CSI de 'Type 1', parmi lesquels figuraient obligatoirement les CSIO, CSI-W, CSI 6*, les finales et les championnats, ne compteront parmi leurs engagés qu’un maximum de cinq wildcards ou paycards. Dans les CSI de 'Type 2', les épreuves n’apporteraient que 50% de points au classement mondial. Les invitations seraient limitées à 30% des engagés pour les CSI 4 et 5*, à 40% pour les CSI 3* et à 50% pour les CSI 1 et 2*.

Johanna Zilberstein

Le compte-rendu du FEI Sports Forum sur l'avenir du saut d'obstacles ici