AU REVOIR ET MERCI MYLORD CARTHAGO!



Mylord Carthago tire sa révérence. L’information émane d’un communiqué de presse publié ce soir par l’Institut français du cheval et de l’équitation. Vice-champion d’Europe et du monde par équipes, et lauréat des Grands Prix CSI 5* de Paris et Vienne avec Pénélope Leprevost, l’étalon national va désormais se consacrer à sa carrière de reproducteur. Une cérémonie d’hommage sera organisée le week-end prochain dans le cadre du Gucci Paris Masters.

En 2014, Mylord Carthago*HN a remporté une épreuve au CSIO 5* de La Baule et s’est classé dans plusieurs épreuves internationales dont la Coupe des nations d'Aix-la-Chapelle et le Grand Prix de Chantilly. Cependant, des débuts d’arthrose cervicale diminuent les possibilités du cheval de quatorze ans de poursuivre la compétition au plus haut niveau. Dans ces conditions, en parfaite concertation entre le propriétaire public et Pénélope Leprevost, sa cavalière, il a été décidé de mettre un terme à sa carrière sportive et de le consacrer pleinement à des activités de reproducteur.

Jusqu'à maintenant Mylord Carthago*HN a mené une double carrière de compétiteur et de reproducteur, cette dernière activité ayant été conduite d'abord par les Haras nationaux puis par France-Haras, sous contrat tripartite avec la cavalière et la Fédération française d'équitation. Mylord Carthago*HN va dorénavant se consacrer entièrement à la reproduction au profit de la filière française, en étant confié en location à un opérateur à la suite d’une décision du ministre de l’agriculture. Alors que France-Haras termine la transmission de l'étalonnage public au secteur privé, Mylord Carthago*HN sera confié aux bons soins de France étalons, entité issue de l’association entre Michel Guiot et Denis Hubert. Mylord Carthago*HN a terminé l’année 2014 à la troisième place du classement SHF des meilleurs pères de jeunes chevaux de quatre à six ans.

Une carrière sportive exemplaire

À quatre, cinq et six ans, Mylord Carthago*HN a été formé sur le Cycle classique avec Emmanuel Vincent. Le cavalier ayant détecté le potentiel hors norme de ce cheval, il a facilité les contacts entre son naisseur et propriétaire, Paule Bourdy Dubois, et les Haras Nationaux. A sept ans, il a été confié à Pénélope Leprevost avec laquelle il a poursuivi sa formation, terminant cinquième du championnat des sept ans à Fontainebleau puis quatrième du championnat du monde à Lanaken. À huit ans, il a progressivement découvert le haut niveau dans des Grands Prix nationaux et des concours CSI 3 et 4*, remportant l’étape du Grand National de Saint-Lô, et se classe dans le CSI 4* de Chantilly. À neuf ans, il s’est classé dans les Grands Prix CSI 5* de Cannes, Hickstead, ainsi que les Grands Prix Coupe du monde de Londres et Malines, tout en se distinguant au CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle.

En 2010, il s’est placé deux fois troisième à Leipzig, a participé à la finale de la Coupe du monde, a remporté une épreuve du CSI 5* du Grand Palais, ainsi que la Coupe des nations de Rome, et s’est classé deuxième des Grands Prix CSI 5* de Rotterdam, Chantilly et Villepinte. Il a surtout été médaillé d’or par équipes aux Jeux équestres mondiaux de Lexington. À onze ans, il s’est classé deuxième du Grand Prix CSIO 5* de La Baule, quatrième de celui Saint Gall, et encore troisième des Grands Prix CSI 5* de Chantilly, CSIO 5* de Dublin et de la Coupe des nations de Rotterdam, avant de remporter magistralement celui du CSI 5* de Villepinte. Il est également devenu vice-champion d’Europe par équipes à Madrid.

En 2012, il a remporté la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle, ainsi que le Grand Prix CSI 5* de Vienne, le Grand Prix de la ville du CSI 5*-W d’Helsinki, et s’est classé troisième dans la Coupe des Nations de Rotterdam. Il s’est également classé deuxième du Grand Prix du CSIO 5* de Gijón, quatrième du Grand Prix CSI 5*-W de Vérone, cinquième du CSI 5* de Villepinte, et sixième du Grand Prix CSI 5*-W de Genève. Cette même année, il a également participé aux Jeux olympiques de Londres. Après une saison blanche en 2013, passée à soigner ses bobos, l’étalon national a fait son retour en 2014, s’adjugeant le Petit Grand Prix au CSIO 5* de La Baule, avant de terminer deuxième d’une épreuve à 1,55 m du CSI 5* de Hambourg, et sixième de la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle et treizième du Grand Prix CSI 5* de Chantilly. Sa toute dernière apparition en concours date du CSIO 5* de Calgary, le 12 septembre.

« Le cheval de ma vie », Pénélope Leprevost

'Mylord c’est le cheval de ma vie ! À son arrivée en 2007, je concourais encore en épreuves nationales. Mylord a vraiment été le point de départ de ma réussite au plus haut niveau. Des épreuves Jeunes Chevaux de sept ans aux étapes Coupe du monde, championnats d’Europe, championnats du monde et aux Jeux olympiques, nous avons franchi toutes les étapes ensemble. Une des grandes forces de ce cheval, c’est son mental : il n’a jamais fait un seul refus de sa vie, en concours comme à la maison ! C’est un vrai guerrier. Lorsque l’on monte Mylord, on a le sentiment qu’on pourra sauter les plus gros obstacles qu’il puisse être possible de sauter en concours, sans que rien ne puisse jamais nous arriver. Il a suffisamment de moyens pour franchir un double d’énormes oxers, et à la fois suffisamment de réactivité pour sauter un vertical très haut et délicat. Il était capable de signer un double sans-faute sur l’immense piste en herbe d’Aix la Chapelle, tout comme de remporter un Grand Prix comme celui du Salon du Cheval à Paris en 2011, sur une petite piste indoor…', rappelle très justement Pénélope Leprevost.

'Mylord a continué à faire la monte en parallèle de la compétition, ce qui est assez rare pour un étalon de ce niveau d’épreuves. C’est un amour de cheval, je me répète, mais il a un mental incroyable. Il a toujours eu l’intelligence de savoir faire parfaitement la différence entre la monte et le travail, à la maison comme en concours. C’est un très bon élève, très appliqué ! Mylord a un cœur énorme, c’est un cheval comme on en croise peu. Dès son arrivée, j’ai senti qu’il n’était pas un cheval ordinaire, avec des moyens hors du commun. Très classique et avec une très bonne bouche, il a été très facile à dresser mais malgré tout, son énergie était parfois difficile à canaliser. Et puis, défaut de sa qualité peut-être, son envie de bien faire pouvait parfois le rendre un peu émotif sur les obstacles. Il a fallu un peu de temps, sans brûler les étapes, pour qu’il apprenne à rester relâché et ainsi à exprimer tout son potentiel. C’est un formidable coéquipier, et c’est ce que j’aime dans notre sport, quand la notion de couple, indispensable, prend tout son sens pour remporter les plus grandes épreuves. Sa carrière sportive se termine avec de belles performances à Hambourg, Aix-la-Chapelle et Chantilly. Il mérite de sortir par la grande porte. Mon grand bonheur, c’est qu’il restera toujours avec moi. Il fera la monte comme prévu, mais reviendra à la maison entre deux saisons. Il m’a beaucoup donné, et je tiens à le lui rendre. Je le répète, c’est le cheval de ma vie !', dit encore Pénélope Leprevost dont on gardera longtemps en mémoire les larmes de joie qui avaient accompagné la flamboyante victoire du couple dans le Petit Grand Prix de La Baule, au printemps.

Les supporters de Mylord Carthago*HN et de Pénélope Leprevost pourront venir les applaudir à l’occasion d’une cérémonie d’adieux à la compétition organisée dans le cadre du Gucci Paris Masters, le week-end prochain à Villepinte.

Sébastien Roullier (avec communiqué)