Gireg Le Coz, l’intégrité avant la célébrité

Jusqu’à cette année, Gireg Le Coz, cavalier consciencieux, réservé et respecté de ses pairs, demeurait un anonyme aux yeux des aficionados de concours complet. Grâce à l’exposition offerte par l’Event Rider Masters, circuit d’élite dont il a disputé quatre CCI 4*-S avec Aisprit de la Loge, remporté cet été l’étape de Marnes-la-Coquette et terminé deuxième au classement général début octobre à Lignières, le Breton s’est fait un nom et un prénom parmi l’élite. Dernière révélation en date d’une fabuleuse génération de trentenaires français, il rêve à son tour de Jeux olympiques, mais aussi de vivre honnêtement et dignement de sa passion.



Après l’avènement de ses jeunes aînés Astier Nicolas, né comme lui en 1989, Maxime Livio, Thomas Carlile et Camille Lejeune, venus au monde en 1987, ou encore Gwendolen Fer et Sidney Dufresne, qui ont poussé leur premier cri en 1986, l’année 2019 restera marquée par la magnifique percée de Gireg Le Coz. Ayant franchi le cap de la trentaine le 14 mars 2019, le Breton s’est frayé un chemin assez singulier vers les sommets de son sport. En effet, cet élégant et longiligne cavalier n’a pas profité du circuit des Coupes des nations pour prendre de l’expérience, comme la plupart des autres jeunes loups tricolores. Non, il s’est illustré directement dans les CCI 4*-S de l’Event Riders Masters (ERM), le circuit le plus compétitif, grâce à ses très belles dotations, à défaut d’être le plus corsé techniquement. Sixième à Arville en juin, victorieux à Marnes-la-Coquette en juillet et dixième à Millstreet en août, Gireg – prononcez « Guirec »– a conclu la série par une cinquième place à Lignières-en-Berry début octobre. Cela lui a permis de finir deuxième au classement général, à seulement quatre points du rouleau compresseur australien Christopher Burton, qui a conservé son titre. Classe.
Ce grand garçon aux cheveux châtains, aux yeux bleus et au sourire empli de tendresse pourrait rouler des mécaniques. Ce serait fort mal le connaître, tant il se caractérise par une grande modestie, une certaine réserve, une intégrité que l’on imagine incorruptible et une honnêteté intellectuelle devenue assez rare dans un sport où les enjeux financiers et politiques tendent à lisser les discours. Voilà un cavalier qui se remet sans cesse en cause, et qui n’a visiblement pas peur de le montrer. Très classe.
 
Breton et fier de l’être, Gireg a grandi dans le Morbihan, au sein d’une famille nombreuse qui aime le cheval. De ce fait, il met le pied à l’étrier très jeune et touche un peu à tout, de l’attelage à l’endurance en passant par le TREC. Il se dirige toutefois rapidement vers le concours complet, discipline de prédilection de l’Étrier vannetais, son premier club, au sein duquel il débute la compétition à poney. « Je me suis lancé notamment avec Douceur Éternelle (PFS, Worton Goldmine x Lucky Roche) qui m’a permis de participer plusieurs fois à l’Open de France de Lamotte-Beuvron et même de monter sur le podium(glanant une médaille de bronze en 2000, ndlr). Puis j’ai eu mon premier poney, Gavlod Ar Crano II (Co, Quarteron Agile x Moyglare Bruff), que je devais monter comme un cheval, ce qui m’a beaucoup appris. Et je suis passé à cheval avec Heidi du Tay (SF, Bogdan de Nautiac x Kit, AA), une petite jument que mes parents avaient initialement achetée pour ma soeur. » Avec cette petite perle au grand cœur, le jeune homme fait ses armes jusqu’en épreuves A3, niveau équivalent à l’actuel Amateur 1.


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