“Il faudra compter sur nous à Tokyo”, Michel Asseray
Michel Asseray s’est naturellement satisfait de voir les Bleus repartir des Jeux équestres mondiaux de Tryon avec une médaille de bronze par équipes. Avant de reprendre l’avion pour la France, dès 22h40 heure de Paris, directeur technique national adjoint de la Fédération française d’équitation en charge du concours complet s’est confié à Grand Prix.
“Je suis forcément satisfait. Quand on participe à un événement aussi important, que l’on prépare depuis si longtemps, c’est pour y obtenir une médaille, et elle est bien là à l’arrivée. C’est toujours un grand plaisir pour les cavaliers, propriétaires, grooms et accompagnateurs, qui s’investissent tellement pour cette équipe. Nous essayons chaque année d’écrire une nouvelle histoire avec eux. Mais l’histoire ne retient que les médailles, jamais les quatrièmes places. Celle-là, on s’en rappellera toujours. C’est vraiment ce que je souhaite depuis mon arrivée à ce poste (en février 2013, ndlr). Nous y sommes parvenus à plusieurs reprises (en 2013 aux Européens de Malmö, 2015 aux Européens de Blair, 2016 aux JO de Rio et donc 2018, ndlr) avec des cavaliers et des chevaux différents. Ici, par rapport à notre sélection de Rio, il y avait trois cavaliers différents (Sidney Dufresne, Maxime Livio et Donatien Schauly, ndlr), ce qui est un vrai plaisir pour moi.
La semaine n’a pas été évidente à gérer avec ces conditions climatiques difficiles, mais nous sommes restés soudés. Nous avions effectué un très bon stage dans la Manche, comme toujours avant ces grandes échéances. Nous misons beaucoup là-dessus. Certains le décrient, mais nous y croyons beaucoup, Thierry Touzaint et moi, car il nous permet de bien préparer nos chevaux. S’ils se sont bien comportés au cross et qu’ils ont passé la seconde visite vétérinaire sans souci, c’est parce que nous les avons bien préparés avec nos galops sur la plage. Ce n’est pas simplement une histoire de vitesse au cross, c’est un ensemble qui leur permet de bien encaisser l’épreuve de fond. Et ce stage est aussi utile pour préparer les hommes. Pendant plusieurs semaines, nous vivons ensemble et apprenons à bien nous connaître. Nous passons des soirées à parler d’autre chose que de cheval. Et quand on connaît parfaitement ses cavaliers, il est bien plus facile de leur apporter quelque chose quand ils en ont besoin une fois dans la compétition. C’est notre marque de fabrique, nous nous y accrochons, et elle a encore prouvé qu’elle ne fonctionnait pas si mal!
La semaine n’a pas été évidente à gérer avec ces conditions climatiques difficiles, mais nous sommes restés soudés. Nous avions effectué un très bon stage dans la Manche, comme toujours avant ces grandes échéances. Nous misons beaucoup là-dessus. Certains le décrient, mais nous y croyons beaucoup, Thierry Touzaint et moi, car il nous permet de bien préparer nos chevaux. S’ils se sont bien comportés au cross et qu’ils ont passé la seconde visite vétérinaire sans souci, c’est parce que nous les avons bien préparés avec nos galops sur la plage. Ce n’est pas simplement une histoire de vitesse au cross, c’est un ensemble qui leur permet de bien encaisser l’épreuve de fond. Et ce stage est aussi utile pour préparer les hommes. Pendant plusieurs semaines, nous vivons ensemble et apprenons à bien nous connaître. Nous passons des soirées à parler d’autre chose que de cheval. Et quand on connaît parfaitement ses cavaliers, il est bien plus facile de leur apporter quelque chose quand ils en ont besoin une fois dans la compétition. C’est notre marque de fabrique, nous nous y accrochons, et elle a encore prouvé qu’elle ne fonctionnait pas si mal!
“Le cross ne me laissera pas un souvenir impérissable”
Cette année encore, le groupe était incroyable. Certains chevaux ont rencontré des petits pépins de santé en bout de course, qui nous ont contraint à laisser des cavaliers à la maison. Nous pensons bien à eux, à commencer par Gwendolen Fer et Karim Laghouag que nous avions sélectionné, et tous les cavaliers du groupe JO/JEM. Cette médaille est aussi la leur. Nous y avons toujours cru. Il est vrai que nous avions revu nos ambitions légèrement à la baisse, en nous focalisant d’abord sur la qualification olympique, que nous avons donc obtenue. Mais depuis notre arrivée ici, Thierry n’a cessé de me dire que si nous étions précis et que nous appliquions la bonne stratégie, nous pouvions gagner une médaille. Nous nous sommes même pris à rêver d’argent et d’or cet après-midi, mais c’est un vrai bonheur de remonter dans l’avion avec cette breloque en bronze. Quand nous sommes solidaires et que nous avançons tous dans le même sens, nous pouvons décrocher les étoiles.
Le passage de ces championnats du niveau 4 au niveau 3* ne change pas grand-chose. Pour autant, le cross ne me laissera pas un souvenir impérissable, dans le sens où les fautes sont surtout survenues sur les obstacles 10 et 14. Le reste était assez facile. Tout le monde était content, mais j’aurais préféré voir des fautes un peu partout, comme en 2016 à Rio, mais on va me reprocher de promouvoir le travail de Pierre Michelet! Et puis je n’en garderai pas beaucoup d’images vu que nous n’avions pas de télévision pour le suivre avec Thierry! Je l’ai donc regardé sur mon téléphone mobile, et je crains que cette journée ne me coûte cher sur ma prochaine facture!
“Les Japonais nous ont montré une très belle équitation”
Notre discipline bouge beaucoup. J’avais taquiné des pronostiqueurs en leur disant que les Néo-Zélandais (finalement septièmes, ndlr) ne seraient pas sur le podium. J’avais pris beaucoup de risques en disant cela compte tenu de leur très belle sélection, mais un championnat reste un championnat. Il faut avoir les nerfs solides. Si ces JEM avaient lieu la semaine prochaine, les Néo-Zélandais les gagneraient peut-être haut la main. Il faut juste toujours croire en ses chances. Aujourd’hui encore, les Japonais (quatrièmes, ndlr) nous ont montré une très belle équitation. À vrai dire, c’est d’eux dont nous avions le plus peur pendant ce dernier test. Leurs chevaux sautent bien, ils sont bien coachés et ont énormément progressé. Nous sommes très heureux pour Laurent Bousquet (prédécesseur de Thierry Touzaint à la tête de la sélection française, ndlr), qui a toujours cru en ce projet depuis le départ. C’est une nation sur laquelle il faudra évidemment compter aux JO de Tokyo dans deux ans, mais il faudra compter sur nous aussi!
Quant à Rosalind Canter, la nouvelle championne du monde, elle est toute petite et ne prend pas beaucoup de place, mais ce n’est pas la taille qui fait les champions. Elle monte merveilleusement bien et son cheval (Allstar B, ndlr) est exceptionnel. Il a bien failli ne pas pouvoir courir ici, parce qu’il a souffert de coliques en quarantaine. C’est une très belle récompense pour elle. Dans ces championnats, les Britanniques nous ont encore prouvé qu’ils méritaient de gagner ces championnats.”