Les complétistes français préparent leur rentrée des classes
Aujourd’hui à l’École nationale d’équitation de Saumur, la presse était invitée à une journée de stage de l’équipe de France de concours complet. En pleine préparation pour la rentrée, les yeux rivés sur les Jeux équestres mondiaux de Tryon qui se dérouleront en septembre, les cavaliers ont évolué sur le plat sous l’œil de Serge Cornut, afin de peaufiner leur technique à quelques semaines du coup d’envoi de la saison.
Lors de ces quatre semaines de stages, où treize cavaliers font le déplacement deux fois une semaine, l’atmosphère décontractée a laissé place à beaucoup plus de sérieux au cours des séances d’entraînement sur le plat, animées par l’entraîneur en charge du dressage, Serge Cornut. Un entraînement à la carte pour des chevaux qu’il connaît sur le bout des doigts. Moteur du renouveau français dans ce premier test, il a en effet dispensé ses conseils à tous les cavaliers, qui évoluaient par groupes de trois. “Nous prenons les cavaliers par petits groupes afin de pouvoir approfondir le travail au maximum”, a expliqué le directeur technique national adjoint en charge du complet, Michel Asseray.
“Les cavaliers arrivent lundi et font un peu de travail de stretching avec Jean-Pierre Blanco, du dressage avec quelques mouvements de reprise le mardi, sautent le mercredi avec Thierry Pomel, travaillent sur la présentation de la reprise jeudi, et font du cross vendredi avec Thierry Touzaint. Entre temps, tous les chevaux ont fait un check-up vétérinaire avec Xavier Goupil, le vétérinaire de l’équipe de France. Ces semaines de stages permettent de faire une revue d’effectif, de voir comment les chevaux sortent de l’hiver. Avec Thierry Touzaint, nous avons rencontré individuellement chaque cavalier pour imaginer le programme de début de saison, car certains ont notamment besoin de qualifications”, a poursuivi Michel Asseray.
Une chose est sûre, tous les couples évolueront à leur rythme et bénéficieront du programme le plus adapté, “à la carte”. Concernant les concours où les couples en lice pour les grandes échéances évolueront, il s’agira notamment des différentes étapes du Grand National, mais aussi des concours qualificatifs que seront le CCI 4* de Badminton, les CCI 3* de Saumur et de Bramham. Pour le reste du programme, certains couples se prépareront sur des CIC 3* - de format court donc -, notamment à Belton, au Pin, à Aix-la-Chapelle, ou encore à Chatsworth.
“Il est important de voir ce qui se fait ailleurs”
Si cette reprise à l’issue de la trêve hivernale est toujours propice aux surprises – qu’elles soient bonnes ou mauvaises -, la continuité avec la saison précédente s’inscrit désormais davantage. “Contrairement à avant, les chevaux sont de moins en moins arrêtés car les saisons se terminent plus tard, donc nous n’avons pas beaucoup de mauvaises surprises. Nous sommes par ailleurs toujours en contact avec les cavaliers donc nous sommes au courant de ce qu’il se passe. Ce sont des athlètes de haut niveau, donc nous devons les écouter”, a analysé Michel Asseray.Si en dressage quelques activités annexes avaient été organisées au Mans, à l’instar d’ateliers yoga ou de coaching en communication, les membres du staff fédéral ont choisi de miser sur la pratique pure de l’équitation pour ces stages de complet. “Étant donné que les cavaliers viennent une semaine, ils amènent entre six ou huit chevaux donc passent leur temps à monter. Hier, ils ont fait sauter sept chevaux chacun”, a expliqué le directeur technique national adjoint chargé du complet. Pour autant, l’esprit d’équipe qui a notamment mené les Bleus jusqu’à l’or olympique à Rio de Janeiro en 2016 n’est pas mis de côté. “Pour la cohésion d’équipe, nous misons tout sur le stage final de Granville, en Normandie, où nous vivons tous ensemble pendant deux semaines avant l’échéance majeure de l’année”, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la venue des rugbymen du Stade français, tous les cavaliers ont pu échanger avec les joueurs, et leur expliquer les subtilités de leur discipline, tant au niveau du format qu’à propos des exigences techniques. “C’est très bénéfique de rencontrer des sportifs issus d’autres univers, nous allons d’ailleurs assister à un de leurs matchs au mois d’avril. Il est important de voir ce qui se fait ailleurs, nous avons par exemple eu des échanges au niveau médical, ou sur la préparation physique. Cela permet de discuter avec des athlètes qui ont des dispositifs de communication importants. On souhaite s’inspirer d’eux, afin que l’on parle de plus en plus de nous”, a expliqué Michel Asseray, véritable locomotive de la communication autour de sa discipline. “Je pense que les gens ont évidemment envie de voir les compétitions, mais qu’ils veulent aussi voir ce qu’il se passe dans l’ombre. J’essaie toujours de diffuser quelques photos ou vidéos de coulisses. Au-delà du sport, nous vivons une véritable aventure humaine, donc je pense que nous devons vraiment communiquer là-dessus afin que les gens connaissent les athlètes en tant qu’Hommes, et qu’ils voient la préparation du cheval. Nous devons aussi montrer que nous prenons soin de nos chevaux”, a conclu Michel Asseray.