APRES LE CROSS : L?ALLEMAGNE PAR DEUX FOIS EN TETE



Alors que le classement provisoire après le dressage prenait une tournure surprenante, avec une tête occupée par le Japonais Yoshiaki Oiwa, le cross a dans une certaine mesure remis les pendules à l’heure. L’Allemagne est en tête à la fois en individuel (Ingrid Klimke, ex-aequo avec la Suédoise Sara Algotsson Ostholt) et par équipe, talonnée de près par deux autres favoris : la Grande-Bretagne et la Suède. L’Australie se fait petit à petit distancer. La France semble désormais hors jeu.


 
Enorme affluence en ce jour de cross olympique à Greenwich Park, dont les premières estimations annoncent une fréquentation de 50.000 personnes ! Parmi eux, les membres de la famille royale (les princes William et Harry, la princesse Anne, Kate Middleton, Camilla Parker-Bowles) étaient venus soutenir leur équipe nationale qui se sera bien défendue à domicile. Parmi les neuf maxis de l’épreuve, trois sont signés d’amazones britanniques : Kristina Cook, Nicola Wilson et Zara Phillips. Au tableau des maxis, l’Allemagne figure également en bonne place avec les parcours parfaits d’Ingrid Klimke et Michael Jung, qui occupe désormais, avec Sam, la quatrième place du provisoire (il était onzième après le dressage). « Cela s’annonce bien », s’essayait d’ailleurs à commenter Chris Bartle, entraineur national allemand, « même s’il y a beaucoup d’équipes qui se tiennent dans un mouchoir de poche. Le finish d’aujourd’hui est vraiment encourageant. » Malgré tout, l’avance outre-rhinoise sur l’équipe d’Angleterre reste fragile, et le match de demain s’annonce sans merci. Et la leader de l’équipe, Ingrid Klimke, de se montrer prudente : « J’ai essayé d’aller aussi vite que ce que mon cheval pouvait me donner. Il était en forme extraordinaire. Alors, suis-je allée trop vite et le paierai-je demain, par une fatigue par exemple ? On verra : aujourd’hui, c’est aujourd’hui. Demain, c’est demain. »

 
Neuf maxis, et dix chutes sur un parcours que bien des observateurs ont trouvé… glissant. « Nous étions là pour le test event l’an dernier », faisait toutefois remarquer Chris Bartle, « et nous savions tous qu’il allait y avoir un gros travail à effectuer de la part des organisateurs sur le sol, pour faire pousser l’herbe, etc. Un an, c’est très court. Nous savions donc que ça pouvait glisser un peu, chacun le savait et chacun devait composer avec ce facteur, d’autant qu’il avait plu la veille. » Une impression et un jugement partagés par la légende Todd, qui conserve sa place dans le top 3 provisoire : « Nous savions, après les reconnaissances, que les six premières minutes allaient être pleines de virages, de montées de descentes, et ça a été le cas. Nous avons donc tous monté en conséquence, en fonction de nos plans initiaux. » Alors donc, ce parcours olympique : trois ou quatre étoiles ? La question divise ! Pour Michael Jung, « c’était un parcours très spécial, qui mérite amplement une mention 4*. » Pour Mark Todd en revanche, « les parcours olympiques ne sont généralement pas d’un niveau 4 mais 3*. Mis à part le temps, il faut reconnaître que les obstacles ici à Londres n’étaient pas d’une difficulté qui mérite la mention 4*. » Trois ou quatre étoiles, peu importe pour quelques favoris qui s’effondrent, comme l’Australien Clayton Fredericks, éliminé, tout comme le leader japonais, surprise de la veille. Côté français, le bilan est difficilement positif, avec deux cavaliers qui accusent un refus (Denis Mesples et Aurélien Kahn) et le reste du clan tricolore qui ne parvient pas à rentrer dans le temps.

 
Demain, la compétition s’achève avec les deux concours hippiques. Les six premiers au classement provisoire se tiennent en moins d’une barre : le suspense sera incontestablement à son comble !


A Greenwich Park, Londres, Daniel Koroloff