“Deauville a une histoire équestre formidable“, Kent Farrington

Numéro huit mondial, vainqueur du Grand Prix d’Aix-la-Chapelle, médaille d’argent par équipes aux Jeux olympiques de Rio, Kent Farrington a décidé cette semaine de faire une halte normande à l’occasion du CSI 3* du Longines Deauville Classic. À peine descendu de sa première monture du weekend, l’Étatsunien à accepter de répondre aux questions de GRANDPRIX.
 



© Timothée Taupin

Vous participez cette année pour la première fois aux Longines Deauville Classic, pour quelles raisons avez-vous fait halte en Normandie ?
Je me suis dit que ce serait un bon endroit pour former mes plus jeunes chevaux. Je suis venu avec Kapprice (9 ans, ndlr) et Genasis (9 ans, ndlr), ce genre de concours me permet de les prendre comme chevaux de tête et de leur faire concourir un Grand Prix. Ils ne sont pas encore prêts pour le niveau 5* mais ils progressent bien. Et puis, j’adore la ville, il y a une culture équestre incroyable !  

Quelles sont vos premières impressions sur le Longines Deauville Classic ?
C’est magnifique. Il y a une super atmosphère, de supers pistes, donc que demander de plus ?

Vous comptez visiter Deauville et ses alentours cette semaine ?
Oui bien sûr ! Et j’aimerais surtout aller voir quelques écuries pendant que je suis là. Cela m’intéresse toujours de découvrir des façons de faire différentes. Cela me donne des idées pour mes écuries aux Etats-Unis. En plus, Deauville a une histoire équestre formidablement riche.

Depuis Juillet vous avez voyagé de Calgary à Aix-la-Chapelle puis Berlin, Dinard, Valkenswaard et maintenant Deauville. Avez-vous le temps de visiter tous ces lieux ?
Un petit peu. A certaines étapes du Longines Global Champions Tour, je n’ai que deux chevaux donc j’essaie toujours de faire un tour en ville. Mais je ne fais pas vraiment de tourisme, ce n’est pas mon truc. En revanche, j’adore me promener un petit peu et partager un bon dîner avec des amis en ville. C’est très agréable.


Comment organisez-vous vos journées pendant les concours ?
Tous les jours quand j’arrive je fais faire un peu de gymnastique à mes chevaux, je les sors un peu et ensuite, place à la compétition. Les concours ici sont très différents de ceux que j’ai connu en grandissant aux Etats-Unis. Là-bas, on va en concours sur plusieurs semaines et on emmène énormément de chevaux parce que les épreuves vont de 10cm de hauteur à Grand Prix 1,60m. Les concours en Europe sont plus faciles à gérer parce que je n’emmène pas beaucoup de chevaux et en général je n’ai qu’un ou deux élèves. Journée tranquille !

Avec tous vos déplacements, vos écuries ne vous manque-t-elle jamais ?
J’ai de la chance parce que j’habite en Floride et la saison d’hiver y est très intense aussi bien au niveau de la compétition que du commerce. Je suis là-bas pendant un peu plus de quatre mois et l’avantage, c’est que je dors chez moi tous les soirs. L’été c’est un peu différent, je voyage beaucoup mais j’adore ça. J’ai un peu les deux extrêmes dans ma saison. Tous les concours en Europe me donnent l’opportunité de découvrir d’autres cultures. J’apprends beaucoup des différentes personnes que je croise, des différentes façons de monter, des différents styles de chevaux… Cela me permet d’avoir une plus grande ouverture d’esprit.
 
Pour vous, quelle est la particularité de la France ?
La France produit énormément de chevaux. Et les Français portent beaucoup d’intérêt au sport. C’est très suivi, peu importe où je vais, il y a un public très nombreux et bien sûr des cavaliers formidables. J’apprends toujours beaucoup de toutes mes rencontres en France.


Parmi toutes les compétitions auxquelles vous participez, laquelle préférez-vous ?
Aix-la-Chapelle forcément ! Il y a une foule de spectateurs, la piste est incroyable, il y a une bonne dotation et c’est le Grand Prix le plus dur du monde ! Mais j’ai la chance d’aller dans tellement de villes incroyables, c’est dur de choisir. J’adore le changement. Aller à Rome, à Windsor, venir ici à Deauville. En fait ce que je préfère, c’est pouvoir voyager dans toutes ces villes.

Que s’est-il passé dans votre tête lorsque vous avez gagné le Grand Prix d’Aix-la-Chapelle avec Gazelle ?
C’était incroyable ! C’est le plus gros évènement de notre sport. C’est LE Grand Prix à remporter. Je pense que tous les cavaliers rêvent de gagner à Aix. En tout cas moi j’en ai rêvé. Et gagner là-bas, c’était surréaliste ! 

Comment va Gazelle ?
Elle va très bien. Je lui ai donné un peu de repos après Aix-la-Chapelle évidemment. Notre prochaine échéance c’est Calgary. J’essaie de la maintenir en super forme pour cet évènement.

Quels sont vos prochains objectifs ?
Tout d’abord, je veux continuer de préparer mes plus jeunes chevaux comme je le fais ici pour qu’ils puissent passer au niveau supérieur. Et bien sûr, le prochain rendez-vous ce sont les Jeux Olympiques. C’est un peu comme Aix-la-Chapelle. Je pense que dans notre sport, les deux rendez-vous immanquables sont Aix et les Jeux Olympiques. Donc je vais essayer de me préparer au mieux !

La place de numéro un mondial, c’est un objectif pour vous ?
Si je redeviens numéro un mondial, j’aimerais que ce soit la conséquence d’une bonne équitation, d’une bonne gestion des chevaux et de bons résultats. Mais je ne vais pas courir après.