'J?AI TOUJOURS DIT QUE QLASSIC ÉTAIT UN CHEVAL DE CHAMPIONNAT', SIMON DELESTRE



Deuxième du Grand Prix Global Champions Tour de Valkenswaard et deuxième du Grand Prix CSIO 5* de Gijón lundi soir, [Simon Delestre] et son étalon de neuf ans, [Qlassic Bois Margot], confirment leur très belle saison hivernale. L’épisode de la rêne cassée des Jeux olympiques de Londres est désormais loin derrière le Lorrain. En concours quasiment tous les week-ends avec Qlassic, [Valentino Velvet] et [Ryan des Hayettes], il compte aussi sur le retour prochain de [Napoli du Ry], tandis que [Couletto] commence à reprendre la compétition. Non sélectionné pour les championnats d’Europe d’Herning, Simon Delestre se projette déjà sur la Coupe du monde et les Jeux équestres mondiaux.

 
 
 
 
GrandPrix-Replay.com : Parlez-nous de Qlassic Bois Margot avec lequel vous avez terminé deuxième des Grands Prix de Valkenswaard et Gijón ?
Simon Delestre : La première fois que je l’ai vu fin 2011, j’ai eu le coup de foudre. J’ai adoré sa manière de se déplacer et de sauter avec une extraordinaire force dans le dos. Qlassic est un cheval intelligent, respectueux avec du sang et beaucoup de force. Il répond toujours à 200% lorsqu’on le lui demande. Lorsque je l’ai débuté à Nice l’année dernière, j’ai tout de suite eu un bon sentiment. Et après l’avoir travaillé tout l’hiver, nous avons pris la troisième place d’un petit Grand Prix à Lummen avec un double sans-faute. Pour un cheval de huit ans, il sautait déjà formidablement bien et a réalisé une saison exceptionnelle : dix Grands Prix, dix sans-faute. Il a terminé quatrième à Oslo, cinquième à Helsinki, sixième à Lyon, sixième à Francfort, quatrième à ‘s-Hertogenbosch et remporté ceux de Malines et Bordeaux. Sa régularité n’a fait que confirmer ce que je pensais déjà : c’est un cheval fantastique. Il n’a pas particulièrement de défaut.

 
GPR. : Une petite crainte des rivières ?
S.D. : Je me suis fait avoir deux fois à Rome. Qlassic avait déjà sauté correctement des rivières auparavant, mais jamais sur du sable. Je ne me suis donc pas méfié et ne l’ai pas suffisamment appuyé pour la franchir. Depuis, il a participé aux Coupes des nations de Rotterdam et de Gijón, ainsi que le Global Champions Tour à Valkenswaard sans toucher une seule fois la rivière.

 
GPR. : Comment s’est passée la Coupe des nations de Gijón, où la France a terminé huitième ?
S.D. : Le parcours n’était pas évident avec un triple en fin de parcours assez difficile que les chevaux ont un peu peiné à franchir. Timothée (Anciaume) et [Quorioso Pré Noir] ont fini avec deux barres, ce qui est plutôt inhabituel, puisque le cheval est en forme en ce moment. Ensuite, Julien (Epaillard, avec [Cristallo A]*LM) a fait tomber trois barres et [Michel Robert] a pris beaucoup de points à cause d’une volte et du temps dépassé (vingt points au total, ndlr). Dernier à passer, j’ai préféré monter sans pression pour que Qlassic se relâche. Quel que soit mon score, cela ne changeait rien au classement de toute manière. Qlassic a fauté sur l’oxer numéro trois parce que je n’ai pas mis assez de jambes. À ces hauteurs-là, il a pris l’habitude que je sois plus présent. Hormis cela, il a sauté formidablement bien tout le week-end.

 
GPR. : Visez-vous la finale de la Coupe des nations de Barcelone, fin septembre ?
S.D. : J’aimerais évidemment y participer, mais j’ai également en tête les étapes de Coupe du monde d’Oslo et Helsinki, mi-octobre. Je sais que je ne pourrai pas faire les deux. La finale de la Coupe du monde a lieu en France (à Lyon, ndlr) cette année, donc je souhaite vraiment y être. Pour cela, il est évidemment plus facile de grappiller des points lors des premières étapes, afin de ne pas courir après par la suite. Cependant, j’admets que courir la finale de la Coupe des nations est tout même séduisant et très important. Dans les deux cas, je serais heureux.

 
GPR. : Et les JEM ?
S.D. : J’ai toujours dit que Qlassic était un cheval de championnat. Il est prêt, je n’ai aucun doute là-dessus. J’ai confiance en lui. Il est toujours présent lorsqu’on le lui demande, et je sais qu’il donnera toujours le meilleur de lui-même. À seulement neuf ans, il sait enchaîner un nombre impressionnant de sans-faute, quelle que soit la hauteur des barres.

 
GPR. : Comment allez-vous l’y préparer, entre la Coupe du monde, les CSIO, le GCT et ses obligations d’étalon ?
S.D. : Je ne sais pas encore précisément. C’est vrai qu’il est parfois difficile de doser entre le trop et le pas assez. Je n’ai pas envie de le sortir tous les week-ends, mais je ne veux pas non plus lui laisser trop de repos, sinon les chevaux se relâchent trop et ne sont plus suffisamment dans l’ambiance du concours. Concernant la monte, nous n’avons pas encore défini précisément la période de creux, mais ce qui est certain, c’est qu’elle sera aménagée en fonction des championnats.

 
GPR. : Comment se porte votre compagnon des Jeux olympiques, Napoli du Ry ?
S.D. : Il va très bien et saute des petites barres tous les deux jours. Je cherche actuellement le concours adéquat où il va pouvoir redémarrer gentiment. Si le programme me convient pour lui, il ira sûrement à Helsinki. Si tout se passe bien, il reprendra les concours cinq étoiles avec Qlassic et Valentino.

 
GPR. : Quels sont vos projets pour Valentino Velvet ?
S.D. : Je le garde pour participer aux CSI 5*, aux étapes du Global Champions Tour et à celles du circuit Coupe des nations si besoin, car Valentino est un cheval très polyvalent. Il est capable de sauter n’importe quelle épreuve, sur n’importe quel terrain. C’est un atout de luxe !

 
GPR. : Quelle est la différence avec Qlassic ?
S.D. : Je n’ai pas le même rapport de soumission. Avec Valentino, j’ai du mal à avoir le contrôle, ce qui me désavantage dans certains enchaînements. Lorsque je le reprends un peu trop fort à l’abord de l’obstacle, il peut se désorganiser et faire des fautes bêtes. C’est dommage, car il saute vraiment les épreuves avec facilité, mais il a sa façon à lui de le faire.

 
GPR. : Couletto semble aussi être un peu particulier… Comment va-t-il ?
S.D. : C’est un cheval volontaire avec beaucoup de force, mais qui est très émotif, paniquant facilement lorsqu’il a peur. Quant il est arrivé à Gijón ce week-end, il était terrorisé. La piste est très grande avec des obstacles regardants, ce qui lui a fait peur. Je n’ai pas voulu insister en piste, car je sais, pour avoir déjà essayé, que cela n’arrange rien. Je préfère le présenter dans un autre concours, comme j’avais fait à Chantilly, où il avait terminé quatrième du Grand Prix du dimanche, après une élimination à Mons Ghlin, deux semaines avant. Il faut savoir composer avec lui. Il en vaut vraiment la peine, car lorsqu’il est en forme, il peut sauter n’importe quelle épreuve.

 
GPR. : Comment a évolué votre champion des sept ans, [Ryan des Hayettes], cette année ?
S.D. : C’est un véritable génie, celui-là ! Il a superbement bien évolué cette année. S’il continue comme ça, il sera du niveau de Qlassic. Je compte l’emmener au Global Champions Tour, car il a besoin de prendre de l’expérience. C’est un crack ! Je mise sur lui pour les grosses épreuves l’année prochaine.

 
GPR. : Un dernier mot sur [Quiness du Mezel] ?
S.D. : C’est une jument très compétitive qui a déjà du métier. La preuve, elle a gagné trois épreuves lors du CSI 3* de Kapellen ! C’est une très bonne jument pour les Grands Prix trois et quatre étoiles, n’excédant pas 1,50m.
 

Propos recueillis par Audrey Mangin