Alain Salzman et Axel van Colen vont créer deux nouvelles structures dans le pays d’Auge

Déjà associés dans les succès sportifs et commerciaux du jeune haras d’Authuit, situé à Rosay-sur-Lieure, dans l’Eure, Alain Salzman et Axel van Colen espèrent ouvrir d’ici l’été 2021 deux nouvelle structures équestres dans le pays d’Auge: le haras des Alouettes, voué à l’élevage, et les écuries d’Ambrecourt, dédiées à la valorisation et au commerce de chevaux de sport. L’entrepreneur et le cavalier marchand confieront les rênes de la seconde à Faustine Laferrerie, meilleure cavalière du Cycle classique de la Société hippique l’an passé.



Comme le rappelle l’article qui lui a été consacré en décembre 2019 dans le magazine GRANDPRIX, le haras d’Authuit est le fruit du rêve d’enfant d’Alain Salz­man, un homme d’affaires de cinquante-sept ans, fondateur et président-directeur-général des enseignes Marques Avenue et Quai des Marques, spécialisées dans l’outlet. Il y a une vingtaine d’années, il a trouvé son bonheur à Rosay-sur-Lieure, petite commune située à trente kilo­mètres à l’est de Rouen, juste à côté de Lyons-la-Forêt. “Ce haras, j’ai dû le dessiner quand j’avais sept ans et j’ai attendu patiemment pendant quarante-cinq ans pour réaliser ce rêve. Au départ, nous avons exploité la partie située du côté du manoir, puis nous avons fait sortir de terre le haras il y a quatre ou cinq ans après avoir acheté une quinzaine d’hectares supplémentaires. Les trois axes que j’ai toujours eus en tête étaient la production, donc l’élevage de chevaux de sport, la valorisation et le commerce”, raconte Alain Salz­man.
 
Ce projet a abouti grâce à sa rencontre avec Axel van Colen. “Depuis le début, nous avons tout conçu ensemble. […] J’ai financé les installations équestres, que je mets à disposition d’une structure dans laquelle Axel et moi sommes associés à parts égales”, rappelle l’entrepreneur. À Authuit, l’équipe est actuellement composée de neuf personnes : une secrétaire administrative, quatre grooms et quatre cavaliers: Séverin Sigaud, Frederico Fonseca, Axel et Faustine Laferrerie, sa compagne, qui monte également des chevaux d’autres propriétaires. Ces dernières saisons, tous ont brillé, et notamment à la Grande Semaine de Fontainebleau, où le haras a obtenu de nombreux titres et accessits grâce à des chevaux acquis ou nés à Rosay, dont Coco Rico (ISO 153, KWPN, Corland x Colorado D), Cherisma (ISO 149, Z, Clinton x Grand Canyon), Amar des Brimbelles (ISO 138, Z, Amadeus Z x Russel), Europe d’Authuit (OC, Kannan et Vanity Bois Margot), Chaplin (Holst, Casall x Carvallo), Darkhorse Brimbelles (ISO 136, SF, Air Jordan x Diamant de Semilly), Done’di Amore (SF, L’Arc de Triomphe x Damiro L).
 
Parmi les autres chevaux portant l’affixe d’Authuit et ayant réussi de bonnes performances, signalons Daisy (ISO 146, SF, Cardero et Vanity Bois Margot), Dotcom (ISO 136, SF, Diamant de Semilly et Twinn Set d’Authuit), Vintage (ISO 153, SF, Quidam de Revel et Hamina de Labarde), Be Mine (ISO 145, SF, Quincy et Manuela), ou encore Bugs Bunny (ISO 154, SF, Quick Star et Red Alert Bois Margot).
Outre les résultats en concours, le haras s’est illustré par les ventes de plusieurs bons, voire très bons chevaux, comme Vénard de Cerisy (ISO 176, SF, Open Up Semilly x Djalisco du Guet), vainqueur de deux Grands Prix CSIO et CSI 5* l’an passé avec le Suisse Steve Guerdat, Vestale de Mazure*HDC (ISO 160, SF, Landor S x Quidam de Revel), lauréate du Derby de La Baule avec Patrice Delaveau, ou encore Silhouette Island (ISO 157, OS, Stakkatol x Balou du Rouet), exportée au Chili et aujourd’hui montée par Jorge Matte Capdevila.


Un haras d’élevage près de Beaumont-en-Auge

Alain Salzman et Axel van Colen

Alain Salzman et Axel van Colen

© DR et Camille Gentil

La collaboration entre Alain Salzman et Axel van Colen est encore appelée à croître, de même que le nombre annuel de naissances du haras d’Authuit. Pour ce faire, Alain Salzman a investi dans une autre structure de vingt-cinq hectares, située à Saint-Étienne-la-Thillaye, tout près de Beaumont-en-Auge, à douze kilomètres au sud de Deauville. “Actuellement, nous avons six à dix naissances par an. Même si nous allons continuer à acheter des chevaux à valoriser, nous allons développer l’élevage, d’où l’acquisition de cet ancien haras de Trotteurs, positionné au milieu des plus beaux haras de France. Nos demandes de permis de construire sont en cours d’instruction. Nous devrions donc bientôt entamer les travaux qui devraient s’achever pour l’été 2021. Nous avons rebaptisé le site haras des Alouettes. Je voudrais rapidement atteindre une quarantaine d’hectares pour pouvoir y stationner nos poulinières et poulains jusqu’à trois ans. Ensuite, à partir du moment où nous les estimerons aptes à être valorisés par notre équipe, ils viendront au haras d’Authuit. Ceux que nous estimons moins bons seront vendus. L’idée est d’avoir une quinzaine de poulinières et dix à douze naissances par an. Ainsi, à terme, il y aurait une cinquantaine de chevaux d’élevage aux Alouettes et une cinquantaine à valoriser à Authuit, où les herbages seront réservés aux chevaux de compétition”, raconte Alain Salz­man. Trois à quatre personnes devraient y être employées.


Une écurie de valorisation “ouverte” à Saint-Vaast-en-Auge

L'été dernier à Fontainebleau, Faustine Laferrerie a notamment classé Done’di Amore au huitième rang du championnat des mâles et hongres de six ans.

L'été dernier à Fontainebleau, Faustine Laferrerie a notamment classé Done’di Amore au huitième rang du championnat des mâles et hongres de six ans.

© Camille Gentil

 Ce n’est pas tout. Afin de permettre aux deux associés ainsi qu’à Faustine Laferrerie d’honorer les opportunités qui se présentent à eux, les écuries d’Ambrecourt, une nouvelle structure de valorisation et commerce de chevaux de sport, va bientôt sortir de terre à Saint-Vaast-en-Auge, entre Deauville et Cabourg. Contrairement aux deux unités précédemment citées, celle-ci sera placée sous la responsabilité de Faustine et ouverte sur l’extérieur. “Le haras d’Authuit ayant vocation à demeurer une propriété privée, nous devons parfois décliner certaines sollicitations ou propositions de partenariats, ce qui est dommage pour nous et pour Faustine, meilleure cavalière du circuit SHF en 2019, dont la carrière mérite de se développer. Étant qui plus est diplômée d’un Master en droit des affaires, elle a toutes les compétences pour prendre en main une telle structure. Là, nous avons obtenu les permis et les travaux débutent. L’ouverture est prévue le 21 mars 2021, date de début du printemps”, poursuit Alain Salz­man.
 
Idéalement situées, ces écuries comptant cinquante-deux boxes seront donc ouvertes aux propriétaires extérieurs, “ainsi qu’à des cavaliers amateurs souhaitant faire travailler leurs chevaux dans les meilleures conditions possibles et dans des infrastructures flambant neuves: un manège, deux carrières extérieures, un rond de longe, un rond d’Havrincourt et un marcheur. Huit boxes leur seront réservés”, conclut l’homme d’affaires. À Saint-Vaast, les associés prévoient de créer huit à dix emplois supplémentaires. Ainsi, la Normandie – et tout particulièrement son pays d’Auge – continue à s’affirmer comme l’une des régions les plus dynamiques dans la France et même de l’Europe du cheval de sport.