''Ne pas recourir au transfert d'embryon est un choix personnel'', Christophe Schlotterer

Mardi, le haras de Malleret dévoilait un communiqué, expliquant leur décision d’arrêter les transferts d’embryons au sein de leur élevage de chevaux de dressage. Un tournant motivé par la volonté de préserver l’intégrité mentale des juments donneuses. Pour en savoir davantage, GRANDPRIX a laissé la parole à Christophe Schlotterer, vétérinaire.



Je n'ai jamais remarqué de signes de dépression chez une jument donneuse d'embryon” confesse le Docteur Christophe Schlotterer, qui est notamment Président de l'Association Française des Vétérinaires Cavaliers et également Lieutenant Colonel des Sapeurs Pompiers Vétérinaires FEI. Selon lui "le choix du Haras de Malleret est un choix personnel" et ne peut donc à ce titre servir de fondement à un changement de paradigme en matière d'élevage.
 
Toutefois, Christophe Schlotterer le reconnaît, le transfert d'embryon est contraignant notamment pour les juments de sport "le fait de devoir synchroniser la jument porteuse et receveuse demande une grande organisation. Par ailleurs, une jument donneuse doit être suivie gynécologiquement avec soin, ce qui peut légèrement affecter son entraînement quotidien, qui se voit généralement réduit." En effet, la jument qui aura son embryon prélevé devra ovuler en même temps (à trois jours près) que la jument qui recevra son embryon ; et cela nécessite un suivi gynécologique à la fois précis, rigoureux et coûteux. De cette étape dépend la bonne réception de l'embryon chez la jument porteuse.
Pour autant, selon ce vétérinaire, ces contraintes sont davantage logistiques que morales pour les chevaux en question et cela pour une raison simple : "la jument donneuse est prélevée à seulement huit jours, elle a donc eu un tout début de réaction hormonale mais n'a quasiment pas eu le temps de se rendre compte qu'elle était pleine." Autrement, la jument donneuse n'ayant pas eu le temps de développer son propre embryon ne peut en tirer des conséquences négatives pour Christophe Schlotterer.