L'étalon disparu de l'année : Cumano

La fin de l’année est bien là, et à cette occasion GRANDPRIX-Replay.com a voulu revenir sur les moments les plus marquants de l’année 2018. Chaque jour jusqu’au réveillon, replongez dans une histoire saillante des douze derniers mois. 
2018 aura été marquée par la disparition de Cumano, champion du monde et vainqueur du Grand Prix de Calgary avec Jos Lansink, mais également un étalon exceptionnel à l'origine de nombreux champions tels que Nasa, Neptune Brecourt, Noblesse des Tess ou encore AD Camille Z.



La page Facebook de Jos Lansink a annoncé une triste nouvelle le 20 septembre dernier : la mort de son étalon phare Cumano à l'âge de vingt-cinq ans. Le cavalier belge lui rendit alors hommage avec ces mots : « Cumano était l'un des plus grands chevaux que je n'ai jamais monté et j'ai eu quelques-uns de mes plus beaux succès avec lui. C'était un cheval qui n'a jamais laissé tomber. Après sa carrière sportive, il a profité de sa retraite bien méritée dans les champs de mes écuries à Meeuwen. Même quand il a pris sa retraite, il a toujours montré qu'il était le roi des écuries. Merci pour tout mon pote. Tu n'es plus avec nous, mais tu vivras à jamais dans nos cœurs. »


Cet bel hommage destiné à son étalon Holsteiner est mérité car ce couple a connu de nombreux succès sportifs. En 2004, le couple gagna son premier Grand Prix 5* en décrochant la victoire à Calgary. Dès ses premiers championnats européens à San Patrignano en Italie lors de l'année 2005, Cumano réussit à se hisser à une jolie quatrième place individuelle. L'année suivante lors des Championnats du monde d'Aix la Chapelle, malgré une quarantième place lors de l'épreuve de vitesse le premier jour, Cumano ne fera tomber aucune barre et permettra à son cavalier d'être champion du monde, devant Beezie Madden et Meredith Michaels-Beerbaum.

Cette victoire a été synonyme d'une véritable apogée pour le couple. Cependant, Cumano a montré un caractère exceptionnel bien avant ces victoires internationales. Ce fils de Cassini I et de Landgraf I par la mère, né chez Willy Lührs dans la région du Holstein, a d'abord été monté par Marc Van Dijck. Ce dernier a donc formé le cheval de trois à neufs ans (sauf une interruption d’une saison à sept ans), il dira alors de lui : « Cumano a toujours été un cheval exceptionnel, dès l'âge de trois ans, puis à quatre, et cinq, et encore après. C'est un cheval doté de moyens extraordinaires, particulièrement respectueux et, ce qui ne gâte rien, très gentil. »

 


Un reproducteur d'exception

Cumano a eu deux carrières : l'une sportive, l'autre comme reproducteur. Et les deux ont été une franche réussite ! En tant qu'étalon Cumano avait un défaut, il était peu fertile et, par conséquent, il n'a eu qu'assez peu de produits. Mais sa descendance n'en n'est que plus remarquable.

C'est lors de l'année 2000 que Cumano connaît sa phase de reproduction la plus importante. Durant cette période, il a été loué au Haras de Saint-Lô et a été monté par Julien Epaillard. De cette année prolifique, il en sortit cinquante-huit produits dont quarante-sept ont tourné en compétition, parmi lesquels Nasa ISO 179 avec Steve Guerdat, Neptune Brecourt ISO 177, qui a fait le championnat d’Europe d’Herning et les JEM de Caen avec Luca Maria Moneta et a encore gagné une épreuve à Londres la semaine dernière, Noblesse des Tess ISO 176 et quatrième en individuels aux JO de Londres avec le Saoudien Kamal Bahamdan, Nenuphar’Jac, ISO 172 avec Michel Robert, ou encore Navalo de Poheton ISO 168, Naiade d’Auvers ISO 167, Nectar des Roches ISO 167, Newton du Haut Bois ISO 165, Notre Moinerie ISO 161…
Sur cette génération de « N », 42 % des produits ayant tourné en compétition ont obtenu un indice supérieur ou égale à 140 et près du tiers a obtenu un indice supérieur ou égal à 150, ce qui est tout bonnement exceptionnel. Aucun étalon ayant sailli en France ne peut se targuer de telles statistiques. Cumano a donc laissé son empreinte dans l'élevage français. Il reproduira aussi en Belgique, essentiellement pour le compte de Zangersheide et du BWP, un peu aux Pays-Bas, mais très peu pour son stud-book d’origine, le Holstein. Au total, plus de cinquante produits de Cumano ont tourné entre 150 et 160, parmi lesquels Amaryllis, Celena Z, Chilli Pepper van de Helle, ou AD Camille Z.


Ainsi Cumano a représenté la perte la plus importante de l’année pour l'élevage. Mais nul doute que l'on n'oubliera pas ce bel Holstein, qui, bien qu'il ait assez peu produit, restera une référence en élevage. Il laisse malheureusement peu de fils étalons. Parmi ceux qui ont des produits en âge de tourner à haut niveau, signalons Comme d’Api vd Hacienda, père de Hello Mr President (ex-Comme d’Api Junior EEZ) vainqueur du Longines Global Champions Tour de Londres cet été avec Scott Brash, et surtout Malito de Rêve, père de plusieurs gagnants à très haut niveau comme Estoy Aqui de Muze, Grand Cru van de Rosenberg ou la très performante Gancia de Muze.
Parmi les plus jeunes étalons, il faudra suivre la production d’Atomic d’Ick Z, dont la grand-mère est un propre sœur de Cassini, Cumthago C, dont la grand-mère est sœur de Carthago, Cancellara from Second Life, dont la grand-mère est propre sœur de PS Priamos, ou encore Corfu de la Vie, approuvé cette année au Holstein.