LUDGER BEERBAUM S'EXPLIQUE SUR LE FORFAIT DE L'ALLEMAGNE À SAINT-GALL



Le week-end dernier, les membres de l’équipe d’Allemagne avaient déclaré forfait pour la Coupe des nations de Saint-Gall, qui devait compter pour leur classement général (lire ici). Invoquant un terrain impraticable dû aux conditions climatiques, l’Allemagne était cependant la seule nation à avoir fait ce choix. Elle doit maintenant subir les conséquences d’une telle décision, que [Ludger Beerbaum] a expliquée et défendue sur le site officiel de ses écuries.


"Pour nous, c’était une véritable honte que les autres nations ne se soient pas plaintes des conditions de la Coupe des nations de Saint-Gall. Le terrain était beaucoup trop abîmé. Trois ou quatre nations avaient d’abord affirmé qu’elles ne participeraient pas, avant qu’elles ne changent d’avis suite aux déclarations de la FEI. La Fédération a en effet statué que les pays non partants seraient privés de finale, et qu’ils seraient certainement relégués en seconde division l’année prochaine.


On nous a offert la possibilité de prendre le départ avec nos deuxièmes ou troisièmes chevaux et de modifier la composition de l’équipe, mais nous ne voulions prendre de risques pour aucun de nos chevaux.


Le fait que la seconde manche ait été annulée prouve une fois de plus que nous avions pris la bonne décision. Cependant, la règle établit qu’une nation non partante ne peut se qualifier pour la finale, à moins qu’il n’y ait des circonstances atténuantes particulières. Si les autres pays avaient maintenu leur décision initiale de ne pas concourir, cela aurait certainement été totalement différent pour l’Allemagne aujourd’hui.


Notre disqualification pour la finale potentielle n’est pas une bonne nouvelle pour l’Allemagne, mais ce n’est évidemment pas pire que d’avoir un cheval blessé au tendon suite à l’épreuve. D’autre part, la finale n’aura pas autant de valeur si une grande nation comme l’Allemagne n’y participe pas.


Il y a tant à dire sur la santé des chevaux, qui restera toujours notre principale préoccupation. Nous sommes aujourd’hui punis pour avoir privilégié le bien-être de nos montures. Seulement la moitié des cavaliers ont participé aux épreuves précédant la Coupe des nations de ce concours, et tous étaient d’accord pour dire que le terrain était trop mauvais. Je voulais y concourir pour sentir comme était vraiment le terrain. J’ai sauté six obstacles avant d’abandonner, et j’ai ensuite affirmé que cela serait irresponsable de maintenir la Coupe des nations dans ces conditions. Cela pourrait être dévastateur pour les chevaux les moins attentifs.


Le parcours a également été modifié. La rivière et la combinaison de triple ont été supprimées et la hauteur des barres diminuée. Le concours est devenu semblable à une épreuve à 1,45m, que nous avons l’habitude de sauter chaque week-end. De plus, après la Coupe des nations, l’ensemble de la compétition a été annulé, ce qui devrait être une nouvelle preuve que nous avons fait le bon choix.


Nous ne regrettons pas notre décision, et nous prendrions la même si cette situation devait se présenter à nouveau. Nous ne pouvons aujourd’hui certainement pas éviter notre impossibilité à nous qualifier pour la finale, et nous serons probablement absents de la plus haute division de la Coupe des nations l’année prochaine. Mais les questions liées à cet événement seront abordées à chaque conférence de presse, après chaque Coupe des nations, et se présenteront comme des critiques envers la FEI. Parce que leur décision à Saint-Gall concernait tout sauf l’équitation."


Charlotte d'Yvoire