La SHF poursuit son travail dans la formation des juges

Samedi dernier, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) a accueilli une formation de la Société hippique française (SHF) animée par les juges Isabelle Judet et Alain Francqueville. Adressée aux juges et aux cavaliers officiant sur les circuits Jeunes Chevaux, mais également ouverte aux pratiquants d’autres disciplines, cette intervention avait pour but de parfaire la formation des différents acteurs de la filière.



Juges, cavaliers et tous les intéressés avaient rendez-vous à l’Insep, au cœur de Paris, pour une formation à l’initiative de la SHF et animée par Alain Francqueville et Isabelle Judet, juges 4 et 5*. ’’Suite à la dernière commission dressage de la SHF, Odile van Doorn a trouvé que nous avions des efforts à faire sur certains points’’, explique Alain Francqueville, au nom des juges. ’’ Les juges ont pu participer, mais les cavaliers présents également. Ils ont ainsi pu comprendre la difficulté à laquelle se heurte un juge en épreuve, et se rendre compte que ce n’est pas si simple d’attribuer une note pertinente.’’
Au coeur de l’intervention, l’appréciation des bons critères pour la notation a été le thème principal abordé, via des supports écrits, vidéos et des temps d’échange avec les inscrits. ’’Nous avons rappelé dans un premier temps des choses essentielles par rapport au règlement. D’abord, la notation des allures. Lla deuxième concerne les qualités visées dans l’échelle de progression, qui est la référence internationale, et donc en vigueur à la FFE et à la SHF, et enfin l’impression générale, qui permet de savoir si le cheval fera un bon cheval de dressage, et si oui pour quel niveau.’’
Étant donné la particularité de la SHF de s’adresser à des chevaux d’avenir, Alain Francqueville explique la singularité de la tâche des juges qui officient sur ces épreuves. ’’Par rapport aux supports que nous leur avons présenté, les juges ont dû nous répondre sur leur appréciation de l’avancement du cheval sur le plan du travail et de l’entrainement, tout en gardant à l’esprit qu’une évolution se ferait dans l’avenir. Pour cela, nous avons présenté un film d’un jeune cheval de cinq ans en Angleterre, commenté par Carl Hester. Nous avons ainsi pu montrer ce que recherchaient les cavaliers de haut niveau, et les juges. Isabelle Judet a démontré deux choses à travers ce support. D’abord, qu’un cheval peut évoluer dans ses qualités entre le début et la fin d’une reprise de dressage, et ensuite que nous ne recherchons pas le spectaculaire, mais la qualité, notamment dans la souplesse, dans l’attention du cheval, et le contact, ce qui est une différence primordiale à faire chez les jeunes chevaux. C’est là la différence entre les épreuves qui leurs sont réservées, avec les présentations de chevaux à vendre.’’
Ainsi, c’est une prise de conscience qu’ont suscité les deux juges par cette intervention, tant auprès des juges mais aussi auprès des cavaliers, quant aux objectifs à rechercher sur les épreuves Jeunes Chevaux. ’’Les cavaliers ont trop souvent tendance à rechercher du spectaculaire, du tape-à-l’œil dans l’effort demandé, alors que ce n’est pas ça qui est évalué pour un jeune cheval. Il nous est apparu important d’insister là-dessus dès le départ. Le circuit SHF est un circuit de formation et de valorisation. Il n’y a aucun intérêt à être trop sévères dans la notation.’’
Enfin, cette journée de formation a permis une homogénéisation de l’attribution des notes. ’’À travers plusieurs supports vidéos, dont certains en compétition, nous avons demandé aux juges présents de donner leurs notes et arguments en fonctions des différents critères, allures, soumission… Et nous avons en début de journée constaté de grandes disparités. Il a donc fallu argumenter sur la hiérarchisation des priorités, tant dans le jugement de la qualité d’une allure que dans l’aspect général. Si un changement de pied est mal effectué, il faut savoir noter correctement le galop si l’allure est bonne, mais pénaliser la note de soumission, par exemple. Et s’il est évident que les notes n’ont pas été identiques d’une personne à l’autre en fin de journée, nous sommes parvenus à passer d’un écart de trois ou quatre points pour un même exemple, à une différence de moins d’un point. Nous pensons donc que cette journée a été utile, et pensons en organiser d’autres à l’avenir.’’