Uélème est partie rejoindre les étoiles

Uélème, la célèbre jument d’Olivier Jouanneteau, s’est éteinte aujourd’hui à l’âge de trente ans. Sacrée compétitrice, la jument baie a également marqué durablement le monde de l’élevage.



C’est une figure du sport mais également de l’élevage qui s’est éteinte aujourd’hui. Uélème, qui a propulsé Olivier Jouanneteau sur le devant de la scène internationale, est également celle qui a lancé sa carrière d’éleveur. ’’J’ai beaucoup de beaux souvenirs avec elle. C’est elle qui m’a fait connaître !’’, reconnaît de bon cœur Olivier Jouanneteau. ’’Nous avons été champion de France, alors que j’étais relativement peu connu. Nous avons notamment remporté le Criterium à Fontainebleau en 1995, c’était une très belle victoire car c’était une très belle étape qui se déroulait pendant trois jours. L’année suivante, j’ai été deuxième du championnat de France Pro Elite, derrière Nicolas Delmotte.’’
Car entre l’Isarien et la fille de Nelfo du Mesnil, c’est une histoire d’amour qui a duré quasiment toute la vie de la jument baie. ’’J’ai eu de la chance de la croiser, et elle a peut-être eu aussi de la chance de me croiser. Avec elle, j’ai abordé le haut niveau progressivement. On voit tellement de chevaux qui font des carrières éclaires et qui sont massacrés, en tant qu’homme de cheval, cela me fait mal.’’ Le couple a ainsi évolué à haut niveau pendant dix ans. Une carrière faite de très beaux moments. ’’Elle m’a fait vivre des moments extraordinaires, j’ai fait le tour du monde avec elle.’’ Le couple, deux fois présélectionné pour les Jeux olympiques, a brillé sur les plus beaux Grands Prix. Tous deux ont ainsi remporté les Grands Prix de Vichy, Saint-Lô ou encore Franconville. En 1997, lors des Jeux méditerranéens, ils contribuent à la médaille d’or par équipes de la France et décrochent la médaille de bronze en individuel. Mais le couple a également brillé en dehors de l’Europe, comme en 1999, lorsqu’il se classe deuxième du Grand Prix de New York. La même année, la jument poursuit son ascension au plus haut niveau sous la selle du cavalier français, et remporte la Coupe des Nations à Rotterdam. ’’En 2002, c’était la cerise sur le gâteau, nous remportons le Grand Prix Coupe du monde de Bordeaux. Quelque part, cela a marqué la fin de sa carrière, c’était une aventure extraordinaire !’’


Une reproductrice exceptionnelle

Et, pour faire perdurer l’aventure, Olivier Jouanneteau décide d’acheter des parts de sa belle jument, afin de ne pas se séparer d’elle, mais également d’assurer à Uélème une carrière de reproductrice, qu’elle va mener avec beaucoup de succès. ’’Peu de cavaliers le font, mais cela m’a permis de la garder et de faire une base d’élevage avec son naisseur, Daniel Millet. Aujourd’hui, nous avons toujours des chevaux ensemble. Grâce à cela, elle est restée en France où elle a continué à produire. C’est sûrement l’une des meilleures juments françaises, dans le sport mais aussi dans la reproduction.’’ Aujourd’hui, la jolie jument perdure ainsi dans le monde de l’élevage et des sports équestres grâce à ses nombreux produits, comme Ma P’tite Lulu (Quidam de Revel), montée jusqu’en CSI 5* par Olivier Jouanneteau, ou encore Plusjeleme (Happy Villers), montée par sa fille Pauline.
Jusqu’à sa mort, Uélème a profité d’une belle et heureuse retraite dans les prés du haras de Villers, situé à Erquery, dans l’Oise. ’’Elle allait bien, elle était heureuse et en forme pour une jument de son âge ! Samedi, elle a même sauté le caniveau du paddock pour y entrer !’’, se remémore Olivier Jouanneteau, ému. La célèbre Selle Français s’est ainsi éteinte paisiblement aujourd’hui, tout en laissant une trace indélébile. ’’C’est une page qui se tourne mais il y en a d’autres d’ouvertes.’’