LES ÉTALONS AU RENDEZ-VOUS À STRAZEELE



Ce weekend, le Tour des étalons a débuté à Strazeele, au Haras des Roses. L’occasion de présenter certains des meilleurs pères de chevaux de sport et de faire un point sur la filière élevage, qui a souffert, en 2014, d’une baisse importante du nombre de saillies.

Bernard Lesage, président de l’AECCP, une association d’éleveurs qui couvre principalement le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, a organisé au haras des Rooses, à Strazeele, la première étape du Tour de France des étalons, en partenariat avec le conseil interrégional  du Cheval Nord Pas de Calais Picardie. Quarante-quatre reproducteurs venus de plusieurs régions et de Belgique ont été présentés en main ou montés. Plusieurs races de poneys aux origines prestigieuses sont venus, dont le célèbre Dexter Leam Pondi, vingt-quatre ans, qui fut sacré champion suprême de la race à l’âge de trois ans, et qui n’a cessé d’aligner des performances exceptionnelles en saut d’obstacles. Sa semence, également exportée aux États-Unis, est la plus utilisée en France.

Les chevaux de sport, majoritaires, ont démontré la qualité de l’élevage, que ce soit chez le Selle français, le BWP, l’AES, le KWPN, le Holsteiner ou encore l’Anglo-arabe. Un seul Pur-sang arabe, Majestic de l’Orne, vingt-et-un ans, sacré champion de France en 2000, représentait les nombreux éleveurs de la région. Enfin, deux imposants chevaux de trait, représentant le berceau de la race Boulonnaise et Trait du Nord, ont eu la vedette.

De grands élevages étaient également présents. Leur but était de rappeler au public et aux futurs acheteurs de saillies les origines prestigieuses de leurs reproducteurs. Quinoto Bois Margot, un fils de l’Arc de Triomphe, deux fils d’Uélème, sacrée meilleure poulinière en 2014, R’Bus et Voyageur of Lulu,  par Happy Villers, qui a aussi produit Ululu, championne des six ans à Fontainebleau et des CIR à Lyon sous la selle de Francis Van Craeylingue.

'Élargir le nombre de races'

L’élevage de Sainte Hermelle est aussi venu, et a présenté à l’obstacle Eras et Bora de Sainte Hermelle. Son naisseur, Raymond Lefèvre, belge mais membre de l’AECCP depuis des années et du Stud-book SF, a confié ses préoccupations : 'L’élevage souffre de la situation économique. Tout coûte très cher et la commercialisation ralentit. Tous les frais annexes ont augmenté : maréchal-ferrant, vétérinaire, nourriture… Plus la crise est importante, plus le renouveau est bon. Mais pour que cela reparte dans trois ou quatre ans, il faut un effort de la part de tous : exploitants, éleveurs et acheteurs. Il y a un certain laisser-aller dans la filière, qui doit se serrer les coudes et faire avancer les choses.'

Des vedettes aux prestigieux résultats avaient aussi fait le déplacement, dont Flipper d’Elle, Vivaldo van het Costersveld ou encore Mylord Carthago. Emmanuel Biallais, secrétaire général du conseil interrégional  du cheval Nord-Pas-de-Calais/Picardie, a confié en fin de journée : 'En tant que partenaires, nous avons souhaité élargir le nombre de races et ne pas présenter que des Selles Français, et poneys, ayant des étalons reconnus en France et chez nos voisins belges. Nous voulons pérenniser cet événement et le faire monter en puissance l’an prochain en le faisant sur deux jours avec une vente de chevaux le samedi soir. Dans notre région, les naissances ont baissé de 38% entre 2012 et 2014. Ce qui tue l’élevage, c’est le manque de pratique professionnelle.' Le choix d’un étalon, c’est l’œil de l’éleveur et pas toujours une photo dans un catalogue. D’où l’utilité des ces journées.

À Strazeele, Françoise Lefort

Dans son numéro de février, Grand Prix Magazine a consacré un dossier à l'avenir de l'élevage français. Retrouvez une analyse mais aussi les avis de Pascal Cadiou, Bernard Le Courtois et Arnaud Évain.