JEUNES CHEVAUX : DISCRIMINATION CONFORTEE ? ZANGERSHEIDE FRANCE SIGNALE DES INJUSTICES
L'association Zangersheide France, représentée par sa présidente Judy-Ann Melchior, relève bien des injustices pour la race Z. Elle pointe du doigt la Société Hippique Française. Zangersheide France expose ses arguments dans le communiqué de presse ci-dessous.
Il n’est de pire réflexe pour protéger une industrie que le protectionnisme. Enfermée sur elle-même, autiste, cette industrie n’est plus capable de suivre les évolutions technologiques ni celles du marché. En fermant ses championnats nationaux aux autres stud-books que le Selle-Français et l’Anglo-Arabe, en sur-dotant les primes allouées aux jeunes chevaux de ces deux registres historiques, la Société Hippique Française n’hésite pas à faire ce bond en arrière confortant son non-respect de la législation européenne bien que le discours officiel prétende le contraire.
Sont-ce les résultats, lors de la Grande semaine de Fontainebleau, du stud-book Zangersheide en
2011 (Azura Z chez les cinq ans) ou du BWP en 2012 (Heartbreaker vd Achterhoe, champion des cinq ans et triplé belge chez les six ans) qui ont incité la vénérable institution, dirigée par l’ancien président du stud-book Selle-Français, à se refermer sur elle-même ? Toujours est-il que, désormais, les épreuves interrégionales et finales du Cycle classique CSO seront ainsi catégorisées : SF et AA d’un côté, les autres de l’autre. Les SF et AA auront droit à un championnat national exclusivement réservé à deux livres généalogiques distincts. Les autres devront se contenter d’un simple critérium ! Probablement sur la piste confinée en lisière de forêt, le Petit Parquet, tandis que les chevaux "nationaux" auront droit aux honneurs du flambant Grand parquet…
Peut-on d’ailleurs parler de championnat (national) quand sont ainsi évincés des éleveurs faisant naître en France des produits enregistrés par l’IFCE, à un stud-book pourtant dûment reconnu mais qui n’est pas "historique" ? Zangersheide présente sans doute, aux yeux de la SHF, le vice rédhibitoire de ne pas être d’origine française, d’avoir une vision plus ouverte de l’élevage, d’être plus attractif pour les éleveurs, de leur proposer un marketing plus moderne et plus dynamique pour leurs débouchés. Alors on les punit, on les pénalise, on les écarte.
Cette discrimination vient se superposer à ce que l’on peut appeler le "scandale des surprimes", contre lequel Zangersheide se bat depuis plus de deux ans. Les dernières mesures "transitoires", adoptées par la SHF et validées par le Ministère de l’agriculture, maintiennent la discrimination antérieure jusqu’au niveau des C.I.R. et des finales, où d’autres dispositions européennes sont bafouées. Ces dernières mesures ne seraient, selon la SHF, que "transitoires" afin de se mettre en conformité avec la législation de l’UE. C’est visiblement le chemin inverse qui a été pris…
Aussi, en favorisant dans certains types de compétitions les SF et AA, la SHF et le Ministère de l’agriculture opèrent un protectionnisme déguisé en parfaite violation de la directive 90/428 CEE. En effet, la SHF persiste à attribuer une prime et une surprime - s’analysant incontestablement comme des gains - aux seuls chevaux de ces deux stud-books se classant dans les épreuves du Cycle classique CSO. Ce qui aboutit à une discrimination positive, contraire aux dispositions de l’article 04 de la directive précitée qui prévoit la possibilité pour un état membre de l’UE, organisant un concours, de réserver au maximum vingt pour cent des gains pour la sauvegarde, la promotion et l’amélioration de l’élevage.
Or, dans les faits, cette surprime versée aux SF et AA représente soixante-et-onze pour cent des gains. Quand le cheval de quatre ans Caintus Z se voyait attribuer 1291 euros de gains en 2012, le compte de son propriétaire était seulement crédité de 369 euros ! Parallèlement, quand Undoctra d’Helby (bonne jument Selle-Français par un père Holsteiner !) remportait 964 euros, son propriétaire encaissait bien les 964 euros ! Pourtant, Caintus Z est bien né en France, dans l’Isère, et est enregistré dans un stud-book reconnu par l’État français.
Trop c’est trop, et Zangersheide a donc décidé d’engager une bataille juridique pour que la législation européenne soit tout simplement respectée.
Et pour que le championnat national des jeunes chevaux demeure sur le Terrain d’honneur un championnat de tous les jeunes chevaux originaires de France sans autres obstacles à sauter que ceux du Grand parquet.
Le protectionnisme, c’était avant !
Communiqué de Zangersheide France