Le président du SEC, François Lévy, avait adressée une lettre ouverte à Yves Chauvin, président de la Société hippique française (lire ici), lui indiquant qu’il déposait un recours contre la SHF au sujet de la mise en place du nouveau règlement des épreuves Jeunes Chevaux. GrandPrix-Replay.com avait ensuite publié la réponse d’Yves Chauvin à François Levy (lire ici). Aujourd’hui, la Fédération nationale des éleveurs professionnels d'équidés prend la parole à ce sujet, invitant toutes les parties à se mettre autour de la table, pour "sauver la SHF".
Voici l’intégralité de la lettre ouverte.
"François Lévy du Haras de Vulsain a décidé d’attaquer en justice la Société hippique française pour la discrimination d’attribution des primes en concours d’élevage, ceci sur ses propres deniers, avec ses propres avocats et non au nom du syndicat SEC, qu’il a créé. Cela a été réalisé sans concertation avec les éleveurs, alors que cette décision va les impacter. L’ADEP, via son président Philippe Martin, en a fait de même à la Commission Européenne. Celle-ci s’est saisie du dossier et demande des comptes à la France. Le résultat va être une remise en cause des fondements même et de la structure de la SHF, ce qui risque d’aboutir à sa destruction pure et simple. Nous avons déjà connu l’expérience de pratiques similaires par des étalonniers privés dans les années 90, ce qui a abouti à la mort des Haras Nationaux.
Oui, la SHF doit être reformée. Oui, elle doit prendre en compte les problèmes économiques et structurels de la filière du cheval. Mais nous pensons qu’il faut aider cette institution, pas la détruire. Dans cette optique, nous avons demandé à Yves Chauvin, son président, de mettre en place une table ronde, avec tous les acteurs concernés, pour trouver des solutions ensemble. Il est bien clair que c’est une solution de dernière chance pour la SHF. Après le désintérêt qu’a porté Yves Chauvin au problème sur la TVA, s’il continue de se moquer des éleveurs et des cavaliers, peut-être devra-t-il démissionner.
Pour information, François Levy était membre de notre syndicat depuis le début, à la fin de l’année 2012. Il nous a contactés pour partir en guerre contre la SHF et l’Association nationale du Selle FRançais. Nous avons refusé, en lui expliquant que nous souhaitions le dialogue, pas la destruction massive. Et voilà, le SEC est né !
Pour éclaircir un peu nos propos de départ, oui, il est tout à fait clair que la SHF doit se conformer aux désidératas de la Commission Européenne. Sa position est intenable et fausse, juridiquement parlant. La SHF gère la compétition Jeunes Chevaux en France. Ils doivent tous avoir les mêmes droits. Maintenant, chercher à protéger nos souches pures françaises est un impératif. Tous les stud-books européens le font d’une autre manière – ils n’ont pas de SHF ! Sinon, nous risquons de nous retrouver avec des chevaux de sport européens qui seront les mêmes, dans tous les pays d’Europe. Commercialement parlant, nous serions mal. Mais il faut que chacun soit à sa place. La protection de nos Selle Français et Anglo-Arabes doit être assurée par les stud-books, pas par la SHF. Nous devons nous ouvrir à la concurrence – c’est ce qui fait avancer, nous sommes tout à fait d’accord – mais pas n’importe comment. Fernand Leredde est quelqu’un que l’on peut qualifier de connaisseur en élevage. En son temps, il était un visionnaire que nous n’avons pas su écouter – ou plus exactement que l’ANSF n’avait pas voulu écouter. Il avait eu l’idée de créer, au sein de l’ANSF, une rubrique avec des poulinières et des étalons purs SF, sur quatre générations. C’est peut-être une solution. À côté, le stud-book ANSF comporte des pedigrees européens et l’ANSF aide financièrement les purs SF, mais pas la SHF. C’est aujourd’hui la position que nous souhaitons défendre. Pour cela, nous avons besoin de votre soutien. D’autre part, pour en avoir discuté avec un certain nombre de juristes spécialisés en droit européen, si nous laissons les procédures judiciaires en cours aller jusqu’au bout, il y a de grandes chances que la SHF disparaisse. En effet, le fondement même de cette structure va être remis en cause. C’est quand même dommage, nous ne sommes pas obligés de tout détruire dans notre pays pour le bon vouloir de sa majesté l’Europe. Oui, la SHF est en tort et oui, elle doit corriger ses positions. Mais nous devons l’aider, pas la tuer. Nos aïeux éleveurs de chevaux de sport ont su faire de notre pays, et de nos races, la première nation mondiale du cheval. Sachons ne pas détruire ce qu’ils ont su créer. Aidez nous à l’expliquer au président de la SHF.
Le bureau de la FNEPE"
Mathilde Pichot (avec communiqué)