Hier Grand Prix-Replay.com a publié une lettre du président du SEC, François Lévy, adressée à Yves Chauvin, président de la Société hippique française (lire ici). Dans son courrier, le patron du Haras de Vulsain indiquait déposer un recours contre la SHF au sujet de la mise en place du nouveau règlement des épreuves Jeunes Chevaux. "En tant que Président de la SHF, société mère du cheval de sport, j'ai considéré essentiel de rétablir quelques vérités à la suite des prises de position de François Lévy ce jour à Grand Prix Magazine."
Voici l’intégralité de sa réponse.
"Contrairement à ce qui est exprimé dans le communiqué de Monsieur Levy, il ne m'a jamais contacté pour discuter de l’organisation du circuit d’élevage SHF, ce que je regrette car cela aurait pu éviter une fois de plus, le genre d’éclat médiatique dont notre filière a le secret. En cette période difficile pour tous les professionnels du cheval de sport, nous avons besoin de rassemblement, de cohésion, d'exigence, et de sérieux dans nos débats avec le concours de chacun au niveau local, régional et national, pour que notre secteur d'activité se porte toujours mieux économiquement et sportivement.
Le courrier RAR adressé à la SHF a été reçu le 27 février 2013 et il nous semble difficile de pouvoir répondre dès le 28 février 2013, jour de la prise de parole de Monsieur Levy à Grand Prix Magazine, ce qui montre bien un état d’esprit polémique et une absence de volonté de construction collective.
Sur le fond du sujet lui-même maintenant :
Je me suis déjà très clairement exprimé sur la mission et la volonté de la SHF de défendre les éleveurs français sans aucune exclusive (voir article paru en Juillet). Il n'y a aucun doute sur ce point et tous ceux qui travaillent avec la SHF le savent.
Nous sommes contraints par des directives européennes de vérifier que notre circuit est euro-compatible et non discriminatoire, ce qui me semble juste et légitime. Depuis mon arrivée en juin 2012 à la présidence de la SHF, j'ai lancé une étude très précise sur le schéma d’organisation des concours d’élevage de 4,5 et 6 ans par deux cabinets juridiques différents, pour sécuriser la situation de l'élevage français. Ce qui pourrait être remis en cause par le droit européen, c'est notre système de dotation.
Nous devons donc reconstruire notre système français sur 2 règles de base:
- D’abord la notion de lieu de naissance (produit né en France) ne doit pas entrer en ligne de compte lors de l’organisation des épreuves de jeunes chevaux, en vertu du principe de non-discrimination.
- Ensuite, il existe des dérogations, autorisées par l’Europe, concernant l’organisation d’épreuve de jeunes chevaux par livres généalogiques (studbook) ou des organisations d’épreuves à caractère Régional ou National à caractère historique.
En conséquence, après avoir présenté un nouveau projet qui a obtenu la validation du ministère de l’agriculture, nous avons proposé une période de transition en 2013, exclusivement sur les épreuves de CSO,qui permet de répondre à ces nouvelles exigences d 'euro compatibilité. Cela va nous permettre de "tester " leur faisabilité pratique et de poursuivre les concertations avec tous les professionnels de cheval de sport afin de continuer à développer nos épreuves des CIR (régionales au terme de la loi) et les finales de Fontainebleau, qui permettront à l’ensemble des jeunes chevaux de tous les stud book Européens de participer, sans aucune exclusion.
D’autres épreuves seront réservées à certains studbooks comme le permet la réglementation européenne.
Concernant le schéma de dotation des épreuves, la règle européenne qui donne expressément le droit de réserver 20 % de ces dotations sera appliquée et bénéficiera aux studbooks français de chevaux de sport pour préserver le caractère historique lié à l’histoire de l’élevage de notre pays, et permettre des actions en vue de l’amélioration des races concernées.
Pour ce qui est du circuit classique CSO tout le long de l’année, pas de changement ni sur l’organisation ni sur la dotation.Pour les autres circuits, pas de changement non plus.
J'insiste sur le fait que ce schéma a fait l'objet de très nombreuses concertations, et qu'il a été validé par le ministère de l'agriculture en date du 11 février 2013.
Enfin, je tiens à rappeler ce qui est le plus essentiel : notre circuit jeune cheval SHF est un circuit d’élevage, d’éducation, de valorisation, et de préservation pour nos jeunes chevaux quelles que soient les disciplines s'y rapportant. Il est au service des programmes d’élevage des ANR et ceux-ci peuvent être différents.
Ce n’est pas un circuit de compétition (qui est le domaine de la FFE) et à ce titre, il est régi par des règles différentes qui en font sa richesse et sa spécificité.
Pour continuer le processus de concertation à l’œuvre durant cette année de transition, j'effectue actuellement avec les élus de la SHF, une tournée régionale qui a commencé lors du Jumping de Bordeaux. Suite à la réunion avec les Présidents de régions, nous donnerons sur le site de la SHF les dates et lieux de ces réunions régionales, au cours desquelles j'espère que nous serons nombreux à préparer dans un esprit ouvert, rigoureux et créatif l'avenir des chevaux de sport français et de tous les professionnels de ce grand et beau secteur d'activité."
LM (avec communiqué)