Cluny : à la découverte du Shagya



C’est une race encore mal connue du grand public, et qui pourtant, pourrait faire le bonheur de bien des amateurs dans de nombreuses disciplines : en endurance certes, mais également dans les disciplines olympiques. La cession d’approbation d’étalons et de confirmation de juments Shagya, ce week-end au Haras national de Cluny (71), lève le voile sur un cheval qui vaut le détour !

 
En France, le stub-book est plutôt récent : ce n’est qu’en 1989 que cette race, pourtant créée deux siècles auparavant dans l’empire austro-hongrois, a bénéficié de son propre stub-book au sein du registre généalogique français des races étrangères de chevaux de selle. On compte aujourd’hui un peu plus de six cents têtes dans l’Hexagone et chaque année, une petite vingtaine d’étalons sont approuvés. Ils sont ce week-end treize candidats présentés aux juges de Cluny (plus deux Pur-sang Arabes, seul « autre » sang autorisé dans le stud-book). Le jugement est fait selon les critères des modèle et allures ; l’approbation ne sera totale qu’une fois des résultats obtenus dans les trois ans, dans la discipline pour laquelle l’approbation est demandée (endurance ou autre).
 
Le Shagya présente bien des avantages pour les cavaliers d’endurance, mais pas seulement. Jean-Louis Leclerc, ex-sélectionneur de l’équipe de France d’endurance, vétérinaire lors de cette cession d’approbation, reconnaît à ce cheval bien des qualités : « C’est un cheval d’endurance qui a fait ses preuves par le passé, avec notamment un champion du monde en 2006. Du fait de sa toise supérieure à celle de l’Arabe, il convient parfaitement à des cavaliers plus grands et plus lourds, qui préfèrent une monture plus porteuse. » Avant d’enchaîner : « Sa souplesse en fait également un bon cheval de dressage, et sur des hauteurs d’amateur, il peut parfaitement correspondre aux attentes d’un cavalier d’obstacles. »
 
Mais c’est surtout sur le complet que le cheval pourrait tout à fait se faire remarquer dans les prochaines années : « Non seulement son endurance en fait un bon cheval sur le cross. Mais on assiste également désormais fréquemment à des croisements avec des Anglo-Arabes, à qui le Shagya apporte du sang », précise Véronique Mestre-Gibaud, propriétaire, cavalière d’endurance (trois Montcuq à son actif) et encyclopédie vivante de la race. Ainsi Basyl, étalon ICC de 120 (en 2009), concourant en amateur élite sous la selle d’Emilie Audibert, qui sera présenté dimanche après-midi au Top Sire (tour de France des étalons) de Chazey-sur-Ain (01).
 
Côté prix, il faut compter, pour un cheval de deux ou trois ans né en France, au moins 5.000 euros. La rareté et la polyvalence ont un prix.
 
 
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A Cluny, Daniel Koroloff