IDÉAL DE LA LOGE QUITTE OLIVIER ROBERT



La décision vient de tomber, Idéal de la Loge, jusqu’à présent sous la selle d’Olivier Robert, vient d’être confié au cavalier espagnol Eduardo Blanco. Une perte conséquente pour le cavalier qui voit trois autres montures dont Olala de Buissy, se diriger vers les installations de l’Espagnol. En septembre dernier, Idéal de la Loge quittait les écuries de Roger-Yves Bost pour celles d’Olivier Robert. Cette décision était survenue après un désaccord entre le cavalier et les propriétaires sur la gestion de carrière de l’étalon, désormais âgé de dix-sept ans. Bosty fut touché par le départ d’Idéal, avec qui il avait gagné une multitude d'épreuves et totalisé plus d'un million d'euros de gains. Après un passage au Sunshine Tour, le cavalier Olivier Robert et Patrice Millot de l'élevage des One ont décidé de mettre fin à leur collaboration. Joints par téléphone, ils reviennent sur cette séparation et en expliquent les raisons.


 
La réaction d’[Olivier Robert]
"Idéal est parti ce matin des écuries. C’est une décision personnelle que j’ai prise pour différentes raisons. J’ai pris conscience de la peine qu’a ressenti [Roger-Yves Bost] en perdant son cheval. Le départ de ce cheval a été décidé notamment vis-à-vis de lui.
Idéal ne fait pas du tout son âge, il est en très bonne forme physiquement. Après l’avoir eu dans mon écurie, je comprends complètement que les propriétaires souhaitent qu’il continue la compétition. Suivre le système du haut niveau coûte très cher et les conditions contractuelles ont fait que ce n’était pas facile pour moi de suivre le mouvement. Je n’ai aucune arrières pensées envers les propriétaires, ni envers qui que ce soit. Il n’y a aucun problème sur ce sujet, c’est une décision conjointe. Idéal est donc parti chez [Eduardo Blanco]. En ce qui concerne le futur de ce couple, je préfère ne pas me prononcer sur le programme d’un cheval de dix-sept ans. Pour lui, je pense que c’était l’heure de rejoindre le Haras. D’ailleurs, c'était déjà le cas quand il a quitté Bosty. À ce moment là, j’avais trois chevaux de ces propriétaires chez moi, j’ai eu le choix d’accepter ou non. Maintenant, il faut que chacun voit midi à sa porte. Ils ont décidé de se tourner vers ce système et ce n’est pas réalisable avec moi."

 
La réaction de Patrice Millot
"Je n’ai pas enlevé Idéal à Olivier. D’ailleurs, cela ne concerne pas qu’Idéal, mais le piquet de quatre chevaux que l’élevage des One lui avait confié, dont Olala de Buissy. C’est Olivier qui a pris la décision de ne plus continuer avec eux. Apparemment, il a perdu le moral cet hiver et il a pris cette décision pendant le Sunshine Tour, à Vejer de la Fontera, en février. Lui qui était tout feu, tout flamme, à l’idée de concourir au niveau cinq étoiles, il a finalement baissé les bras. Il avait d’ailleurs commencé l’an dernier, avec Idéal et Olala. Mais il craignait que cela pèse trop lourd pour lui financièrement s’il ne performait pas plus en concours. Il pensait que l’enjeu n’en valait pas la peine par rapport au sacrifice familial qu’il devait faire. Par ailleurs, la FFE ne l’avait pas sélectionné pour les concours cinq étoiles, cet hiver, à Lyon, La Corogne et Bordeaux, ce qui a accentué sa démotivation. Voilà la politique fédérale : la Fédération française d’équitation sélectionne toujours les mêmes pour ce genre d’épreuves et les autres sont laissés pour compte. À un moment donné, il faudrait essayer de laisser la place à ceux qui suivent.
Bien sûr, je suis déçu qu’Olivier ait pris cette décision, car nous nous entendions bien et il s’en sortait très bien, notamment avec Olala. J’ai travaillé dix-huit ans avec Bosty qui, grâce à Idéal, qu’il a sorti pendant dix ans, est entré dans le Top Trente. J’espérais pouvoir en faire de même avec Olivier, et c’est ce que j’attends aujourd’hui d’Eduardo Blanco. Cela fait déjà cinq ans que nous travaillons ensemble. Je lui ai confié un piquet de huit chevaux de cinq à huit ans pour commencer, que je complète aujourd’hui avec les quatre chevaux qu’Olivier ne monte plus. Eduardo a une bonne expérience et nous sommes sur la même longueur d’ondes. Et maintenant que je lui ai confié tout mon piquet de chevaux, je suis débarrassé de la FFE. Pas de communication, pas de transparence, pas de projets à long terme… Il n’y avait plus moyen de communiquer avec elle de manière intéressante et constructive.
Par ailleurs, j’ajouterai que, malgré son âge avancé, Idéal est encore en grande forme. C’est lui qui décide s’il veut encore sortir en concours ou non. Le jour où il nous fera savoir qu’il n’en a plus la force, alors nous arrêterons."

Propos recueillis par Léa Dall'Aglio et Léa Sargenti