“L’amour du cheval doit primer sur l’amour du sport !”, Thierry Pomel

Les saisons sont de plus en plus chargées et ce fantastique athlète qu’est le cheval doit être chouchouté comme n’importe quel sportif”, rappelle Virginie Couperie-Eiffel, l’organisatrice du concours Longines Paris Eiffel Jumping, pour cette conférence proposée par les laboratoires Audevard. Sur le thème du bien-être et de la compétition, les invités Pierre Durand, Gwendolen Fer, Philippe Rozier et Thierry Pomel ont disserté pendant près de trois heures avec le préparateur mental pour la Fédération française d’équitation (FFE) Maxime Châtaigner, le Dr Xavier Goupil, vétérinaire pour l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) ou encore Mickaël Borot, double vice-champion du monde de Taekwondo.



“Le bien-être est un levier de performance”, a débuté Marina Wissink, présidente d’Audevard. À l’heure où les concours s’enchaînent et où les efforts demandés aux chevaux sont de plus en plus exigeants, comment s’assurer de la bonne santé physique et mentale de son partenaire équin ?
 
Gérer les pics de forme
Non équitant, Mickaël Borot souligne le paradoxe auquel se confrontent souvent les compétiteurs : un organisme devient performant à partir du moment où il est perturbé et “stressé” dans son fonctionnement. Pour ce faire, il faut pratiquer un entraînement progressif et routinier, dans lequel le cheval retrouve les bases connues. “Les études montrent pour le moment que plus le cheval est « routiné »et plus on s’éloigne des pathologies”, commente le Dr Xavier Goupil. Un cheval performant a atteint son pic de forme, un état idéal construit par un travail collectif avec les nombreux intervenants – groom, propriétaire, physiothérapeute, nutritionniste, maréchal-ferrant, etc. “Un pic de forme ne pas durer éternellement”, poursuit Pierre Durand. “Il faut se fixer un ou deux objectifs dans la saison et ne pas solliciter son cheval tous les week-ends, voire à chaque épreuve. En outre, il faut prévoir un temps de récupération assez long et non pas rogner sur ce dernier”. 
 
Collecter les informations
Le Dr vétérinaire et comportementaliste Thierry Bedossa, qui animait la conférence, incite les professionnels à “ne plus se baser uniquement sur le rating, les connaissances acquises au quotidien, mais à intégrer également des connaissances factuelles validées scientifiquement”. Si la science évolue, notamment par le biais des objets connectés, les moyens médicaux ne sont pas pour l’heure en mesure d’apprécier le niveau de bien-être d’un cheval mais seulement ses marqueurs de souffrances musculaires et ses indicateurs de mal-être. “Le groom est celui qui collecte le plus d’informations sur votre cheval”, remarque Philippe Rozier. “Il vit jour et nuit avec l’animal et je le considère comme la charnière du couple que je forme avec mon cheval. Un bon groom vaut de l’or”.
 
L’amour qui prime
“L’amour pour l’animal est primordial”, insiste Philippe Rozier. “Il faut d’abord l’aimer, puis le comprendre, et ensuite le faire sauterUn cavalier doit savoir s’occuper de son cheval et creuser le plus possible ses connaissances en hippologie. Beaucoup de jeunes ne veulent pas apprendre et reportent leur faute sur l’animal, c’est une hérésie !”. Thierry Pomel poursuit : “J’ai l’impression que certains cavaliers ont perdu cette envie d’apprendre et se focalisent uniquement sur les résultats, au détriment de l’animal. L’amour du cheval doit primer sur l’amour du sport !”
“Un cheval n’a pas l’objectif de gagner la compétition”,conclut le Dr Thierry Bedossa. “Mais il peut prendre plaisir dans son quotidien et avoir envie de vous faire plaisir”.