Égalité des sexes, Tokyo 2020 et modifications des règlements Poneys au programme de l'ouverture du Forum des sports de la FEI

Le Forum des sports de la Fédération équestre internationale s'est ouvert hier matin à Lausanne, en Suisse. Ont été au programme aujourd'hui des discussions et débats autour notamment de l'égalité des sexes, des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en 2020, ou encore les modifications règlementaires pour la catégorie Poneys.



L'égalité des sexes pour briser la glace

© FEITV

Le Forum des sports de la Fédération équestre internationale s'est ouvert hier matin à 9h dans la sublime ville de Lausanne, au sud-ouest de la Suisse. Elle fut inaugurée par un discours d'Ingmar De Vos, président de la FEI depuis 2014, où il fut essentiellement question de l'endurance. "Aucun compromis", a-t-il énoncé, faisant référence aux turbulences au sein de la FEI, survenues à la suite des Jeux équestres mondiaux de Tryon. "Le comité temporaire accomplit un travail formidable. La seule voie est celle de la fermeté et de l'intransigeance." 

À 9h30, la première session a ainsi été lancée avec l'égalité des sexes à l'ordre du jour. Ingmar De Vos, Sabrina Ibañez, secrétaire générale de la FEI, Mohamed Elsarky, président de la Fédération équestre britannique et Caitlin Kraft Buchman, fondatrice de Woman@The Table et co-fondatrice d'International Gender Champions, ont ainsi présenté différents processus mis en place par les instances du monde équestre afin de faciliter l'accès à des postes à responsabilité pour les femmes. S'ils ont tous tenu à rappeler que l'équitation était le seul sport olympique mixte, les intervenants ont mis en lumière la sous-représentation des femmes dans les différents lieux de pouvoir. Par exemple, au bureau de la FEI, 77 % sont des hommes, contre 22 % pour les femmes. En revanche, les salaires seraient établis en fonction de la hiérarchie, et nullement du sexe. Une certaine Australienne a elle témoigné de la stratégie de sa fédération nationale ; les candidats - pour être membres de l'instance - ont été choisis à l'aveugle, via des numéros de série et des CV non-genrés. Finalement, les effectifs ont été parfaitement mixtes puisqu'il y a eu quasiment 50 % de femmes et d'hommes! "Il faut pousser les femmes à candidater pour ces postes, même si on les a structurées pour penser qu'elles n'en sont pas capables", a-t-elle notamment déclaré.
D'autres cas de figure ont été évoqués, comme celui celui de l'Arabie Saoudite, une citoyenne ayant saisi le micro afin de demander quelle pédagogie adopter pour démocratiser le sujet dans certaines régions du monde. Pour rappel et pour exemple, une femme n'a toujours pas le droit de disputer une course d'endurance en Arabie Saoudite... Selon la FEI, les processus devraient effectivement être modifiés et intensifiés en fonction des différents pays. Dans les propres rangs de celle-ci, un nouveau protocole voudrait que des candidats à qualifications égales soient départagés en faveur du sexe sous-représenté.


Road to Tokyo, les travaux se poursuivent

Le futur complexe équestre olympique de Tokyo il y a quelques mois.

Le futur complexe équestre olympique de Tokyo il y a quelques mois.

© FEITV

La deuxième session, qui s'est déroulée avant le déjeuner, a concerné l'organisation des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, et plus précisément les conditions climatiques. En effet, d'autant plus depuis les incertitudes météorologiques vécues aux JEM de Tryon, celles-ci ont fait l'objet de nombreuses études depuis deux ans, Tokyo ayant pendant l'été un climat très chaud (entre 32 et 38 degrés d'après les études présentées) et humide, donc potentiellement difficile à supporter pour les chevaux. Tim Hadaway, directeur des opérations des Jeux à la FEI, a présenté les aménagements prévus contre ces conditions climatiques, comme des écuries à air conditionné, ou des tentes et unités rafraichissantes. 
Des mesures de précaution seront également travaillées en amont des Jeux. Il pourrait par exemple s'agir de changements d'horaires des épreuves, de modifications des plans de parcours ou du temps accordé, la permission pour les cavaliers de monter sans veste, ou encore une prolongation des périodes de récupération.


Après-midi règlements

L'après-midi a été quasiment entièrement occupée par la révision de certains règlements en compétition. Le premier sujet mis sur la table fut celui des "comités d'appel", présents sur les plus gros concours et chargés entre autres de répondre aux questions d'un cavalier s'il a été disqualifié ou éliminé par le jury de terrain. "Si l'on supprime ces comités d'appel, vous n'aurez plus de relais ou d'explication si jamais vous êtes disqualifié", a réagi un représentant espagnol. "J'ai vécu les Jeux de Tryon, et je peux vous dire que ce comité a une importance sur l'aspect émotionnel, parce qu'il aide à faire redescendre la pression quand il y a besoin." Stephan Ellenbruch, président du comité de jumping à la FEI, a ensuite évoqué une possible augmentation du nombre d'officiels dans le jury de terrain afin de conserver une disponibilité auprès des cavaliers.
La discussion fut ensuite portée sur l'utilisation de vidéos non-officielles, qui pourraient parfois aider les officiels à prendre des décisions. Ce qui n'a manqué de faire réagir Quentin Simonet, chef de mission à la FFE, favorable à cet arbitrage vidéo. "Il faut veiller aux différentes spécificités des disciplines. En jumping, cela ne servirait pas à grand-chose. En revanche, un terrain d'endurance est très vaste, et une vidéo prise par un spectateur pourrait permettre à un officiel de prendre une meilleure décision."

Enfin, les changements règlementaires, en particulier pour les catégories Poneys ont achevé l'avant-dernière session de la journée. Dès le 1er janvier 2020, chaque nouveau poney en passe d'être inscrit à la FEI devra avoir fait l'objet d'un certificat de mensuration certifiant qu'il s'agit bien d'un poney, donc d'un équidé toisant moins d'1,48m sans fers et 1,49m avec fers. Après une question posée aux intervenants, il a été clarifié que les propriétaires auront quatre fois la possibilité d'effectuer la mensuration, afin d'éviter des erreurs de toisage. Quant aux poneys déjà inscrits à la FEI, ils devront obtenir ce certificat d'ici le 1er janvier 2023.

Le Forum des sports de Lausanne se poursuit en ce moment même à Lausanne.