Il n’y aura pas de Jeux équestres mondiaux en 2022

Après de bien mornes Jeux équestres mondiaux 2018 et face à l’absence de prétendants solides pour en recevoir l’édition 2022, la Fédération équestre internationale a décidé de lancer un appel à candidatures pour l’organisation de championnats du monde séparés, autrement dit sport par sport. Tout en réaffirmant son attachement à la permanence d’un grand événement pluridisciplinaire, elle a clairement ouvert la voie à la fin des JEM.



Comme l’on pouvait s’y attendre, Tryon a sûrement accueilli la dernière édition des Jeux équestres mondiaux. Du moins tels qu’on les connaît, c’est-à-dire avec les championnats individuels et par équipes de toutes les disciplines placées sous l’égide de la Fédération équestre internationale : saut d’obstacles, concours complet, dressage, endurance, attelage, voltige, reining et para-dressage. À l’occasion de la première des deux réunions du bureau (lire ici les principales décisions prises aujourd’hui) programmées en marge de l’assemblée générale, qui se tient jusqu’à mardi à Manama, à Bahreïn, les principaux dirigeants de l’instance ont dû se résoudre à cette évidence.
 
Il faut dire que l’édition 2018 fut un échec à bien des égards, même si le sport, en dehors de l’endurance, a globalement tenu ses promesses. Et Ingmar de Vos, président de la FEI, a eu beau affirmer, le 15 septembre en Caroline du Nord, que l’édition 2022 n’était pas enterrée – "Nous avons des candidats, enfin plutôt des acteurs ayant manifesté de l’intérêt pour organiser nos Jeux en 2022", avait-il dit précisément – il était clair qu’un aucun candidat sérieux ne se profilait à l’horizon. Le bureau l’a d’ailleurs reconnu dans son communiqué publié ce soir: "La FEI a ouvert à deux reprises le processus de candidature pour les JEM de 2022, mais cela n’a pas abouti à une offre réaliste."
 
Dès lors, la maison-mère des sports équestres n’a plus d’autre choix que de revenir à des championnats du monde discipline par discipline, ce que réclament de nombreuses personnalités du saut d’obstacles et du complet notamment, ou bien réunissant seulement quelques-unes des huit au programme des JEM. "Le bureau a approuvé à l’unanimité l’ouverture d’une procédure de candidature pour les championnats du monde dans toutes les disciplines en 2022, mais en privilégiant les offres pluridisciplinaires. Le bureau s’accorde sur le fait que les championnats du monde de dressage et de para-dressage devraient être combinés."


On connaîtra les heureux élus dans un an

 Cela signe-t-il la fin des Jeux équestres mondiaux? Officiellement, non. "Le président a souligné que cela ne signifiait pas nécessairement la fin des JEM et que les candidatures pour l’organisation des Jeux dans les sept disciplines (il est peut-être considéré ici que dressage et para-dressage n’en font qu’une, ndlr) de 2022 et 2026 seront prises en compte. Cependant, il a précisé que la garantie de l’organisation des championnats du monde de 2022 dans les disciplines olympiques et paralympiques était cruciale, dans la mesure où ceux-ci serviront de qualifications pour les Jeux de Paris 2024."
 
Comme il se murmure entre gens bien informés depuis septembre, pour ce qui est de 2026, les organisateurs devraient pouvoir choisir les sept, six, voire cinq sports qui leur plaisent le plus, et laisser les autres de côté. À moins d’une candidature émanant d’une grande nation de cette discipline, il apparaît d’ores et déjà acquis que l’endurance n’aura plus sa place aux JEM, qui plus est après le fiasco organisationnel et sportif de la course de Tryon. Idem pour le reining, sport qui dépend de plusieurs fédérations internationales différentes…
 
Pour ce qui concerne les championnats du monde de 2022, le calendrier s’annonce serré. Les candidats doivent manifester leur intérêt à la FEI d’ici février 2019. Dans la foulée, des ateliers de discussion leur permettront d’exprimer leurs attentes et contraintes. Les candidatures fermes seront évaluées durant le printemps et l’été 2019, et la FEI annoncera le nom des heureux élus lors d’une réunion du bureau tenue en marge de sa prochaine assemblée générale. Dans un an tout juste, donc.