CINQ QUESTIONS AU NOUVEAU CHAMPION OLYMPIQUE



A chaud ! Le tour d’honneur à peine terminé, le nouveau champion olympique, le Suisse Steve Guerdat, évoquait avec la presse l’histoire qu’il vit avec Nino des Buissonnets ou encore le soutien indéfectible de son père Philippe. Moments choisis.


GRANDPRIX-REPLAY.COM : Une deuxième place en finale de la Coupe du monde. Finalement, ce titre olympique. Quelle année ! STEVE GUERDAT : En fait, la finale de la Coupe du monde a vraiment été une étape vers cette médaille : elle m’a mis en confiance. Cette finale m’a permis aussi d’être sûr de Nino et de le préparer en vue de cette échéance olympique. Je lui ai alors accordé une longue période de repos, puis nous sommes sortis sur peu de concours, quatre ou quelque chose comme ça. L’objectif était vraiment de le garder frais et de ne pas non plus atteindre la confiance en lui que la Coupe du monde lui avait donnée. Mais entre nous, je savais en arrivant à Londres que je montais un cheval extraordinaire et que si je montais bien, je pouvais prétendre à l’or.


GPR. : Saviez-vous qu’Eric Lamaze vous avait désigné, avant les Jeux, comme l’un de ses deux possibles successeurs ? S.G. : Oui, je le savais. Et pour être honnête, que ce soit une médaille par équipe ou en individuel, je savais que je pouvais en décrocher une. Nino peut vraiment tout sauter. Il n’a pas eu de nombreuses occasions de le montrer avec son peu d’expérience à ce niveau. Mais après Den Bosch, c’était très clair pour moi : si je montais bien, je pouvais être champion olympique.


GPR. : Nino a l’air d’avoir un style plutôt difficile, non ? S.G. : Il a l’air plus difficile qu’il ne l’est en réalité. Peut-être est-il un peu compliqué entre les obstacles, mais ça, c’est l’affaire du cavalier. Vraiment, je préfère un cheval simple sur l’obstacle plutôt qu’une monture facile entre les obstacles. Ca nous a pris du temps à nous comprendre : il a de la force, du caractère, aime aller vite. Mais nous nous sommes aujourd’hui apprivoisés.


GPR. : Nino est un Selle Français. Faudrait-il alors une médaille olympique pour le pays qui l’a vu naître ? S.G. : Il y a beaucoup de personnes à remercier, et à qui cette médaille revient bien évidemment : le cheval, mon propriétaire, mon entraineur, mes proches. Mon père joue un rôle très important dans ma vie. Il ne m’entraîne plus, mais je sais que je peux compter sur lui à n’importe quel moment du jour et de la nuit. C’est primordial de savoir où situer le pilier sur lequel se reposer.


GPR. : Vous avez traversé des moments difficiles en 2005-2006 : comment remonter la pente jusqu’au titre olympique en si peu de temps ? S.G. : Vous savez, je ne fais pas cela pour les titres mais parce que j’adore monter, sauter, concourir. Si je devais retourner sur les concours nationaux que j’ai dû fréquenter il y a quelques années, après les soucis que vous connaissez, alors je le ferais volontiers. Mais bien sûr, un titre olympique est un objectif dans la carrière d’un sportif de haut niveau : des heures de travail, toute une équipe derrière pour me soutenir, et le rêve est aujourd’hui devenu réalité.


A Greenwich Park, Londres, propos recueillis par Daniel Koroloff