L'avenir de la compétition se discute aux Assises régionales des sports équestres du Centre-Val-de-Loire

Hier et aujourd’hui, le Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron accueille les Assises régionales des sports équestres du Centre-Val-de-Loire. Point de départ d’une consultation nationale des acteurs de la filière, ces assises se concentrent sur l’avenir de la compétition dans chaque région. Hier après-midi, à la suite d’une assemblée plénière introductive, quatre tables rondes aux sujets variés ont été proposées aux participants et ont permis de questionner le modèle de compétition actuel, tout en essayant de trouver des pistes d’amélioration.



La compétition se porte bien !” C’est avec ces mots que Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation, a débuté la plénière hier après-midi. De manière globale, les concours d’équitation – Amateurs et Pro, cœur de cible de ces réunions – ont été décrits comme suivant une bonne dynamique en France. Une fois ce constat établi, la FFE et les comités régionaux d’équitation ont fait le choix de lancer une consultation nationale afin d’entretenir cette bonne dynamique et de trouver de nouvelles améliorations à apporter aux formats.

Président du comité régional d’équitation du Centre-Val-de-Loire, Pascal Deboudt a tenu à rappeler la volonté constante d’améliorer les compétitions, tant sur un point qualitatif qu’en volume de participants. Il a, par ailleurs, réaffirmé l’ambition de la région d’accueillir une partie, voire la totalité, des épreuves équestres des Jeux olympiques de 2024 sur les installations du Parc équestre fédéral. Une perspective qui semble pour le moment inenvisageable, étant donné que le château de Versailles a été confirmé pour la tenue de ces épreuves.

Directrice technique nationale, Sophie Dubourg a, quant à elle, tenu à faire le point sur la progression du nombre de compétiteurs. Avec 1,6 millions de départs et 160 000 cavaliers compétiteurs en 2017, la participation est en constante progression en France depuis 2008, même si cette croissance mollit quelque peu depuis 2015.
 
Cette première réunion a été l’occasion de comparer différents circuits et systèmes, grâce à la présence de plusieurs intervenants. Pour le Grand National, le directeur du circuit, Jean Morel, a évoqué l’émergence de cette série il y a dix ans, à une époque où les CSI 1* et 2* se multipliaient. Pour sa part, François Lyon a présenté le Languedoc Tour sud de France, un circuit se déroulant sur plusieurs étapes en région Occitanie avec des épreuves réservées aux amateurs, et d’autres aux professionnels. Créé à la suite du nouveau règlement, ce circuit se court sur huit étapes avec pour objectif initial de relever le niveau des épreuves Pro du sud de la France. Suscitant un grand intérêt, il s’agit là d'un pari réussi pour cette série, financée par le comité régional d’équitation.

Cavalière, éleveuse et enseignante, Delia Brugmann a présenté le modèle de compétition allemand, une intervention qui n’a pas manqué de faire réagir l’assemblée! La première distinction qui a pu être observée entre les compétitions françaises et allemandes réside dans le fait que les concours de saut d’obstacles et de dressage en Allemagne sont toujours organisés la même journée, dans les mêmes installations et de façon équitable. Une culture du dressage extrêmement importante qui se trouve être à la base de tout le système germanique, modèle qui a aujourd’hui été applaudi par les personnes présentes à Lamotte-Beuvron, mais qu’il semble difficile à importer en France. Comme l’a justement rappelé Sophie Dubourg, le saut d’obstacles tient une place majeure dans le paysage équestre tricolore, une importance dont “nous n’avons pas à rougir, puisqu’il s’agit de notre culture”, a rappelé la DTN.


Outre ces interventions, cette première journée a été marquée par des tables rondes organisées autour de sujets tels que l’offre fédérale, la réglementation et le modèle économique des compétitions. L’occasion de confronter de très nombreux points de vue puisque cavaliers amateurs et professionnels, gérants de structures, cadres techniques, salariés de structures équestres, sélectionneurs nationaux ou encore officiels de compétition ont eu le loisir de s’exprimer.

Lors de ces échanges collectifs et constructifs, des points sensibles ont été soulevés, dont les frontières existant entre les niveaux Club et Amateur, ou Amateur et Pro. Ce sujet n’a pas manqué de faire réagir à travers les différentes discussions de groupe. Pour certains, une meilleure dynamique au niveau de ces passerelles permettrait d’éviter des écarts de niveau trop importants au moment du changement de catégorie. La question de savoir comment définir un cavalier professionnel (autorisé à concourir en Amateur) et un cavalier amateur est revenue sur le tapis à plusieurs reprises, et seule une définition juridique a finalement été donnée.
Pour beaucoup d’amateurs, la participation de cavaliers professionnels aux épreuves Amateur, un niveau en deçà du leur, n'est pas équitable. Ainsi, plusieurs systèmes ont été imaginés afin de retrouver une certaine cohérence dans les résultats. La publication de deux classements distincts au sein d’une même épreuve, l’un pour les amateurs, l’autre pour les professionnels, a été évoquée, mais cette solution divise pour le manque de lisibilité qu’elle impliquerait.

Sélectionneur national des équipes de France Poneys, Enfants et Juniors, Olivier Bost s’est dit favorable au décloisonnement partiel entre les niveaux, ce qui permettrait de rendre les transitions plus fluides. Une position plutôt partagée par le président de la Fédération française d’équitation, qui a défendu le modèle plutôt libéral de l’Hexagone en matière de compétitions.  
 
Par ailleurs, le rôle des chefs de piste a également été évoqué à plusieurs reprises. Pour beaucoup, des formations sont nécessaires et la mention du nom du chef de piste sur le programme du concours serait un véritable plus, afin de connaître en amont le chef d’orchestre de la compétition. Plutôt en vogue en ce moment, les circuits ont également été mis sur la table et ont, pour la majorité des intervenants, le rôle positif de fédérer autour de petites séries locales les amateurs comme les professionnels.

D’autre part, une fusion entre les sites FFE Compet et FFE Club SIF a également été à l’ordre du jour, puisqu’elle permettrait, selon les intervenants, de naviguer de façon plus fluide, notamment lors des engagements en compétition.
 
Aujourd’hui, la seconde journée de ces Assises régionales des sports équestres du Centre-Val-de-Loire se déroulera autour de trois moments. Dans un premier temps, les acteurs de cette initiative innovante se retrouveront autour d’ateliers, avant d’assister à une réunion plénière qui laissera place, enfin, aux restitutions des tables rondes. Pour ces deux journées, l’objectif des consultations est donc de faire émerger des idées et d’apporter des pistes de réflexion dans une logique constante de progrès.