Dernier débat sur le format olympique à Tokyo
Les formats olympiques ont été au coeur du débat aujourd’hui, à l’Assemblée générale de la Fédération équestre internationale, qui se tient en ce moment à Tokyo, au Japon. Une dernière confrontation d’idées avant le vote de demain, qui déterminera quels formats seront proposés au Comité international olympique en vue des compétitions de dressage, saut d’obstacles et concours complet qui se tiendront aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2020.
Près de trois cents délégués représentant soixante-seize des cent trente-quatre fédérations nationales membres de la FEI ont participé au débat final, qui s’est conclu sur un processus de consultation sur deux ans quant aux changements proposés pour les trois disciplines olympiques que sont le saut d’obstacles, le dressage et le concours complet. Au total, cent sept fédérations nationales ont participé au vote, trente-et-uns le faisant par procuration.
But de la manœuvre : augmenter l’universalité des sports équestre, point clé de l’agenda olympique 2020. Avec ces nouveaux formats, la FEI veut rendre les compétitions plus compréhensible et plus courtes, afin d’accroitre le nombre de fans et la médiatisation du sport. Le changement le plus notable, et celui qui a fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois, est le passage des équipes de quatre à trois membres. Le score effacé, qui permet de faire une croix sur le moins bon des quatre, ne le sera donc plus, pouvant rapidement sortir une équipe de la compétition en cas notamment d’élimination. Cette proposition, comme toutes les autres, sera soumise au vote demain, lors de l’Assemblée générale. Une révision du format du para-dressage, qui se déroule lors des Jeux paralympiques, sera également au programme, mais fera l’objet d’un vote séparé.
Aujourd’hui, des voix pour et contre le changement du format olympique se sont fait entendre. Ulf Helgstrand, président de la fédération nationale danoise, s’est ainsi exprimé pleinement en faveur des nouvelles propositions. ’’Nous voulons plus de suspense et plus de drapeaux, et nous nous devons de rendre notre sport plus compréhensible’’, a-t-il argumenté. ’’Dans quel autre sport une équipe peut-elle être médaillée malgré un athlète disqualifié ? Il y aurait plus de suspense si l’un des cavaliers d’une nation forte venait à échouer.’’ Même son de cloche du côté de Natallia Kalesnikava, directrice exécutive de la fédération équestre de Biélorussie, généreusement applaudie lors de sa prise de parole. ’’Nous soutenons pleinement cette proposition, elle donne une belle opportunité à nos pays, qui ont développé le sport ces vingt dernières années, d’aller aux Jeux olympiques. Dès qu’un pays a l’opportunité d’aller aux Jeux olympiques, il a le support de son gouvernement et de sponsors, ainsi que la chance de promouvoir le sport et d’attirer de nouveaux pratiquants. Avec cette proposition, le nombre de pays ayant une chance d’aller aux Jeux olympiques à cinquante.’’
’’La décision est maintenant aux mains des fédérations nationales’’
En revanche, Sönke Lauterbach, secrétaire général de la fédération allemande, s’est exprimé contre ce nouveau format, tout en assurant qu’il respecterait le processus démocratique. ’’Nous comprenons le désir de rendre les Jeux olympiques et paralympiques plus universels, mais cela doit être en accord avec les principes essentiels de notre sport, à savoir avoir les meilleurs athlètes pour un sport à son meilleur niveau qui respecte le bien-être du cheval. Or nous n’avons pas le sentiment que les équipes de trois apportent l’équilibre de ces trois principes et c’est pourquoi nous voterons contre demain. Ceci dit, nous accepterons la décision finale, quelle qu’elle soit.’’En attendant le vote, Ingmar de Vos, président de la FEI, a annoncé le calendrier détaillé de l’implantation des nouveaux formats olympiques en vue des Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. La FEI proposera ainsi le projet au Bureau du CIO en février 2017, avant que la Commission du CIO ne fasse ses recommendations au Bureau, en mai 2017. Le Bureau du CIO prendra sa décision en juillet 2017, alors que les procédures de qualification seront finalisées par le Bureau de la FEI lors de son Assemblée générale de novembre 2017, à Montevideo, en Uruguay.
Le Belge a également tenu le mot de la fin, déclarant : ’’Nous sommes un sport de cent trente-quatre fédérations nationales et il est vrai que toutes ne concourent pas au plus haut niveau, mais le développement de notre sport ces dernières décennies tout comme les recommandations de l’Agenda olympique de 2020 nous obligent à se concentrer sur l’augmentation du nombre de nations participantes. La décision est maintenant aux mains des fédérations nationales et, peu importe la direction vers laquelle les votes iront demain, nous ferons de ce vote un succès’’.