Le statut des officiels en débat à la FEI

Comment améliorer la qualité du jugement et du déroulement des compétitions internationales ? Les juges et stewards évoluant au plus haut niveau, notamment en saut d’obstacles et en dressage, sont-ils appelés à devenir professionnels ? Salariés de la Fédération équestre internationale ? Aujourd’hui, les parties prenantes des sports équestres ont discuté du statut des officiels à l’occasion de la première journée du Forum des sports.




La première journée du Forum des sports de la Fédération équestre internationale, qui se tient jusqu’à demain soir à Lausanne, était consacrée au statut des officiels de compétition, juges et stewards. Un sujet tout à fait important au regard des décisions souvent cruciales que ces hommes et ces femmes sont amenés à prendre chaque week-end sur tous les terrains de concours du monde.
Alors que certaines décisions font régulièrement polémique, à l’image de la disqualification de Bertram Allen à l’issue de sa victoire dans le Grand Prix de l’Olympia, en décembre dernier à Londres, en raison d’une trace de sang décelée sur le flanc de son cheval, ou encore des manquements constatés dans les courses d’endurance du Golfe persique, la FEI entend œuvrer afin d’améliorer la qualité du jugement et du déroulement des compétitions.
Pour ce faire, différents sujets ont été débattus tout au long de la journée : limite d’âge, formation initiale et continue, refonte des programmes de formation théorique et pratique, calendrier des remises à niveau, mise en valeur de l’expérience et des qualités d’homme de cheval, prévention et sanction des fautes et comportements contraires à l’éthique, sensibilisation des grooms, professionnalisation, nomination des juges et stewards par les organisateurs et/ou par la FEI, rotation et renouvellement des équipes, et bien sûr rémunération. Si les questions ont été plus nombreuses que les réponses, la FEI semble envisager de professionnaliser une partie des juges et stewards évoluant actuellement sur le circuit, lesquels interviendraient dans les plus grands concours et dans les championnats, aux frais des organisateurs ou de la fédération elle-même. Cela pourrait avoir des effets positifs en termes de qualité, mais conduirait aussi à isoler encore davantage le sommet de la pyramide sportive des étages inférieurs.
 


"Cette réflexion va se poursuivre", Sabrina Ibáñez

 À vrai dire, ces débats intéressants, mais parfois un peu brouillons, ont surtout fait ressortir les très grandes disparités persistant d’une discipline et d’un niveau à l’autre. En effet, là où le budget consacré à l’accueil et au dédommagement des officiels peut représenter une dépense relativement minime pour les CSI 5* les mieux dotés, elle constitue un poste majeur pour les organisateurs de CSI 1 et 2*, et plus encore pour ceux de concours complet, dressage, endurance, attelage, voltige, reining et para-dressage. Hormis les nécessaires réformes des programmes de formation et des processus d’évaluation, aucun consensus ne s’est vraiment dégagé. Les parties prenantes du sport n’ont sûrement pas fini de travailler là-dessus. "Cette réflexion va se poursuivre sur notre forum en ligne. Un groupe de travail va également être constitué. Il aura notamment pour mission de réétudier tous les points évoqués aujourd’hui et leurs incidences sur les différents niveaux et disciplines avant de proposer quelque chose de plus concret", a d’ailleurs confirmé Sabrina Ibáñez, secrétaire générale de la FEI.
Demain, les débats seront consacrés aux formats de compétition des Jeux olympiques et des Jeux équestres mondiaux, ainsi qu’aux évolutions réglementaires du concours complet. On verra si la FEI a évolué quant à la réduction envisagée des équipes de saut d’obstacles, concours complet et dressage de quatre à trois cavaliers, ainsi qu’à la suppression de la possibilité pour les équipes d’effacer leur plus mauvais score lors de chaque manche de Coupe des nations. Cet après-midi, Steve Guerdat a plaidé avec force pour le maintien des équipes de quatre.