Pilotes et cavaliers ont lâché la bride au Mans !
Alors que la trente-neuvième édition des 24 Heures Motos se déroulera les 9 et 10 avril prochains, l’opération Le Mans Passion Share s’était fixé l’objectif de réunir des pilotes moto et des cavaliers de saut d’obstacles, dressage et voltige. Les Français Marc Boblet, Julien Épaillard et Jacques Ferrari ainsi que le Belge Jerome Guery ont accepté l’expérience. Une rencontre placée sous le signe de la passion, de l’échange et des émotions fortes !
Ce sont les pilotes qui ont les premiers mis le pied à l’étrier. Au programme des apprentis cavaliers, des défis à relever et pas des moindres : CSO pour Louis Rossi et Loris Baz, voltige pour Alexis Masbou et dressage pour Anthony Delhalle ! Conseillés par des professeurs de choix, ils se sont tous montrés à la hauteur du challenge qui les attendait, bien aidés par leur expérience de la moto. ’’On voit que ce sont des sportifs de haut niveau qui ont une capacité à intégrer beaucoup d’informations et à progresser très vite. Leur mental de champion leur permet aussi d’avoir confiance en eux et donc d’être relâché. Et en équitation, la clé de la réussite est dans le relâchement car le cheval réagit de façon très émotionnelle’’, analyse Marc Boblet. Une expérience enrichissante pour les pilotes qui, chacun dans leur défi, ont réalisé des performances dont ils ne se sentaient pas forcément capables comme l’avoue Alexis Masbou : ’’c’est impressionnant, je ne suis pas à l’aise avec les chevaux et en plus j’ai le vertige. Malgré ça, j’ai réussi à me mettre debout sur une jument au trot. Je ne pensais vraiment pas y arriver !’’ Des exploits qui s’expliquent par la complicité qui s’est immédiatement installée entre ces champions appartenant pourtant à des mondes différents. Pour Louis Rossi qui s’est essayé au saut d’obstacles, ’’c’est une chance incroyable d’avoir des conseils de cavaliers du plus haut niveau mondial. On a tous beaucoup appris en très peu de temps. C’était un régal !’’ ’’Avoir l’honneur de monter un cheval qui a fait les Jeux Olympiques, c’est juste incroyable ! J’ai été impressionné par la puissance du cheval et sa sensibilité à l'attitude du cavalier’’, a réagi Anthony Delhalle, qui a eu la chance de monter Whitni Star, le partenaire olympique de Marc Boblet.
’’Je suis piqué !’’, Julien Paillard
En passant du Pôle Européen du Cheval au circuit Maison Blanche du Mans, les champions ont échangé les rênes contre des guidons. Et après les pur-sang de la matinée, c’est une impressionnante cavalerie qui attendait les participants : Yamaha R1, Ducati Superbike 1299 Panigale S, Honda 600 CBR et Suzuki GSX-R 1000. Après le briefing technique sur les règles d’or du pilotage moto, direction l’habillage. Gants, combinaison en cuir, bottes et casque, pas moins de dix kilos d’un équipement nettement moins confortable que celui de l’équitation. Mais pas de quoi impressionner les cavaliers : ’’Il y a de l’appréhension bien sûr mais surtout l’excitation de la découverte’’, confie Jérôme Guery avant de monter sur sa moto. Chacun leur tour, les binômes s’élancent pour enchaîner les tours de circuits. Les pilotes, devant, tracent la trajectoire idéale tout en observant la prestation de leur élève du jour. ’’J’ai eu de super sensations et il y a beaucoup de points communs avec l’équitation. On se rend compte que sur une moto comme sur un cheval, il faut être propre et détendu’’, a commenté Marc Boblet. ’’Il m’a fallu du temps pour prendre mes repères. Ce n’est pas l’équilibre qui m’a posé problème mais comprendre comment fonctionne la machine. Heureusement, c’est allé de mieux en mieux !’’, s’est amusé Jérôme Ferrari. Chaque session de roulage était suivie d’un débriefing pour corriger les erreurs, dispensé par Damien Saulnier, pilote instructeur de l’école de pilotage moto de l’ACO, Le Mans Driver. Mais les pilotes motos ont été impressionnés. ’’On dirait qu’ils font ça depuis longtemps ! Je ne pensais pas qu’ils arriveraient à poser le genou en virage dès le deuxième run !’’, s’étonne Louis Rossi. Côté cavaliers, c’est le plein de sensations garanti comme le confie, des étoiles dans les yeux, Julien Épaillard : ’’Géant ! Les sensations sont fantastiques. Et apprendre avec des champions comme ces pilotes est une chance incroyable… Je pense que je suis piqué !’’Pour clore cette journée en apothéose, les quatre cavaliers ont vécu une expérience unique en montant sur la moto bi-place, spécialement équipée pour les baptêmes de l’école de pilotage moto de l’ACO, Le Mans driver, derrière un pilote instructeur. L’occasion de goûter, en condensé, à ce que vont vivre les champions qui disputeront les prochaines 24 Heures Motos.
À priori éloignés, les mondes de la course moto et de l’équitation partagent de nombreux points communs. La complicité qui s’est installée entre les héros de cette journée en est la meilleure preuve. Tous ont vécu une expérience à la fois riche en émotions et enrichissante, qui leur laissera un souvenir impérissable. La troisième édition de Le Mans Passion Share a atteint son objectif.