BEN MAHER EN APOTHÉOSE À LONDRES
Déjà vainqueur l’an passé, Ben Maher a de nouveau empoché le Grand Prix de l’Olympia, ce lundi soir. L’apothéose finale d’un weekend réussi pour le Britannique, déjà meilleur cavalier du concours, qui vient d’inscrire son nom au cercle très fermé des cavaliers ayant remporté ce mythique Grand Prix deux fois d’affilée. Il devance Maikel van der Vleuten et Kevin Staut, passés à deux doigts de le priver de victoire.
Il était difficile, le parcours dessiné pour ce Grand Prix par Alan Wade. Des distances un peu courtes, comme déjà lors du Grand Prix de la Coupe du monde, dans un enchaînement dense ont causé pas mal de difficultés aux vingt-huit couples engagés. Et après quatre jours de compétition, la fatigue a commencé à se faire sentir dans ce tour sans respiration.
Premier cavalier en piste, Sergio Alvarez Moya préfère finalement abandonner après plusieurs fautes inhabituelles de Carlo, très chaud pendant tout son début de tour. Juste après, Spencer Roe, première cartouche britannique, ne fait pas mieux et sort de piste avec trois fautes au compteur. Alexandre Fontanelle entre ensuite sur Prime Time des Vagues. Après un début de parcours plutôt coulant, le plus jeune des cavaliers français se fait piéger sur deux verticaux consécutifs qu’il ne sera pas le seul à faire tomber, loin de là. Juste après Martin Fuchs, qui a déjà compris que les sans-fautes seront peu nombreux, augmente le rythme de PSG Future après une barre à terre.
Neuvième concurrent de l’épreuve, Scott Brash trouve enfin la solution au parcours parfait malgré un jeune cheval un peu inexpérimenté, Hello Guv’nor, dont c’est seulement le premier Grand Prix à ce niveau. Hyper respectueux, le fils de Diamant de Semilly et d’une mère par Papillon Rouge prouve que son pilote n’est pas numéro un mondial par hasard. Mais Scott Brash ne va pas rester seul longtemps. Maikel van der Vleuten, qui connait bien la piste de l’Olympia pour avoir remporté le Grand Prix de la Coupe du monde l’an dernier, imite le Britannique en selle sur VDL Groep Arera, tout aussi jeune que Guv’nor mais un peu plus expérimentée.
D’autres cavaliers ont en revanche eu moins de chance sur ce tour. Associé à Cassionato, un très puissant fils de Cassini I et d’une mère par Quidam de Revel, Michael Whitaker se retrouve assez vite dépassé par la force de son cheval et préfère mettre prématurément fin à son Grand Prix. Constant van Paesschen passe aussi à côté du sans-faute à cause d’une barre à terre sur un vertical qui dérègle ensuite Citizenguard Taalex. Meilleur cavalier du concours, Ben Maher ne faillit pas à son brassard et ajoute son nom à liste des barragistes avec Diva II.
Barrage en petit comité
Associé à Pygmalion du Rozel, Julien Epaillard, deuxième cartouche tricolore, négocie mal certaines places et arrive trop près de l’entrée du double numéro six avant de fauter une nouvelle fois sur la barre de spa. Après une troisième barre à terre sur le vertical numéro dix, le cavalier normand, vainqueur du Grand Prix de vendredi avec Cristallo A*LM (lire ici), préfère abandonner. Plus de chance en revanche du coté de John Whitaker qui, après une très grosse frayeur sur le dernier oxer, obtient finalement son ticket pour le barrage grâce aux fabuleux moyens d’Argento. Dernier à rejoindre ce barrage en petit comité, Kevin Staut fait une véritable démonstration en selle sur Ayade de Septon Et*HDC. En véritable guerrière, la jument de seulement huit ans couvre chaque difficulté du parcours, même la place un peu longue sur le dernier oxer.
C’est donc à cinq cavaliers que s’est couru le barrage. À nouveau premier à s’élancer, Scott Brash paie les frais de son rôle d'ouvreur et se fait piéger après un virage trop court devant un oxer, où Hello Guv’nor, ne trouvant pas sa place, préfère s’arrêter, avant de commettre une faute en y retournant. Malgré ses quatorze points dans cette finale au chronomètre, Hello Guv’nor est sans aucun doute un cheval à suivre. Faisant fi des mésaventures du Britannique, Maikel van der Vleuten prend des précautions mais ose prendre des risques et établit le premier chronomètre de référence en 40’’66. De retour avec Diva, Ben Maher n’a plus le choix et n’hésites pas à tourner court là où son compatriote a connu quelques ratés. Après une belle galopade sur la dernière ligne, Ben Maher établit l’inatteignable chronomètre de 40’’17.
Les deux cavaliers restants ont pourtant essayé. John Withaker, qui décide d’aborder le double en avançant très fort, se retrouve sur une mauvaise place et Argento pédale sur l’entrée, avant de ne finalement pas sortir de la combinaison. N’ayant plus aucune chance de l’emporter, terminant malgré tout cinquième de ce Grand Prix, John Whitaker préfère en rester là. Dernière chance de stopper Ben Maher, Kevin Staut part très vite avant de reprendre fort sur l’entrée de double, ce qui l’a certainement empêché de rattraper le Britannique. À l’arrivée, son chronomètre est finalement trop juste en 40’’96.
Avec sa toute bonne Diva II, Ben Maher accroche là sa seconde victoire consécutive lors du Grand Prix de l’Olympia, après celle acquise l’an passé avec Tripple X. Une victoire qui vient ponctuer une saison en demi-teinte pour le Britannique, qui n’a plus connu de victoire depuis le mois de février dernier à Wellington avec Cella. 'Ce fut une année difficile, mais j’ai continué à travailler dur', a expliqué le vainqueur. 'Diva est assez inexpérimentée mais elle a merveilleusement sauté'.
Johanna Zilberstein (avec communiqué)