Vainqueur d'un Grand Prix à Calgary, Andrew Kocher est accablé sous la critique

Vainqueur samedi 6 juillet dernier d'un Grand Prix 5* à Calgary, le tout premier de sa carrière, l'Américain Andrew Kocher a été depuis accablé par une pluie de critiques quant à la gestion de ses montures, en particulier Carollo, son cheval de tête...



Samedi 6 juillet au soir, Andrew Kocher remportait le premier Grand Prix 5* de sa carrière sur la mythique piste de Calgary, au Canada. Au terme de trois parcours très exigeants, dessinés par le fameux chef de piste espagnol Santiago Varela, le cavalier de trente-six ans avait alors salué le talent et la combativité de son champion du jour Carollo, un prometteur fils de Chacco Blue de dix ans. “Seul un mastodonte comme toi aurait pu sauter ces trois tours vicieux sans sourciller!“, s'était-il exprimé sur les réseaux sociaux le soir-même. “Tous les autres étaient fatigués, ou avaient peur! [...] Nous sommes si fers de toi et reconnaissants de nous avoir procuré cette joie.“

Le lendemain de cette superbe victoire, Andrew Kocher avait toutefois maintenu son engagement dans le Derby du concours - doté de 210 000 dollars canadiens, soit 143 000 euros -avec Squirt Gun, mais aussi... avec le même Carollo! Après un parcours long de 146"35, ce dernier avait quitté la piste avec vingt-huit points de pénalité, accusant de lourdes fautes (voir vidéo en bas de l'article).


“C'est triste de voir que notre sport peut être sali au plus haut niveau“, Roy Witten

“C'est triste de voir que notre sport peut être sali au plus haut niveau ; ce n'est pas comme ça que nous aimons nos chevaux...“, a réagi Roy Witten, gérant des écuries américaines Sycamore. "De notre côté, nous avions engagé notre meilleur cheval Suma's Zorro (monture de l'Égyptien Sameh El Dahan, ndlr) à Calgary, et il ne devait courir qu'une épreuve pour préparer le Grand Prix, mais de grosses pluies avaient rendu le terrain plutôt mauvais. Nous avons tout de même fait la reconnaissance du Grand Prix, et à un moment, je me suis retourné vers mon cavalier et je lui ai suggéré de ne pas y prendre part. Il m'a répondu qu'il allait me dire la même chose, et j'ai su que les hommes de chevaux existaient encore... [...] Je suis fier de faire partie d'une équipe qui place les chevaux au premier plan, et je n'aurai jamais peur de hausser le ton pour mes chevaux, quoi qu'il arrive.“

Ces critiques ont attiré l'attention de la Fédération équestre internationale, qui a annoncé prendre note de la situation et être en attente des rapports de ses officiels présents, et alimenté une importante polémique sur la gestion des chevaux de haut niveau de manière générale. Si elle n'est pas considérée comme une maltraitance directe, la gestion d'un athlète de haut niveau - qui n'a, pour rappel, pas consenti de manière formelle à exercer cette activité - peut s'avérer subtile, voire dangereuse si mal menée. En juillet 2016, la Britannique Laura Renwick avait par exemple suscité des débats, ayant fait courir pas moins de cinq week-ends de comncours d'affilée à son cheval de tête Bintang II... Certains autres cavaliers, qu'ils soient Belges, Néerlandais, Allemands ou même Français, subissent régulièrement des critiques sur le même sujet, ainsi que les propriétaires de leurs chevaux. Pour autant, la FEI n'a jamais pris de mesure visant à encadrer le nombre de concours par cheval.