« AU TRES HAUT NIVEAU LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE » M.DILASSER



[Marc Dilasser] revient du CSIO 5* de Rome des étoiles plein les yeux. Il a effectué deux très beaux parcours dans la Coupe des nations entachés d’un petit quatre points, mais il monte surtout sur la troisième marche du podium du très disputé Grand Prix face aux plus grands. Une évolution rapide pour le cavalier de trente-quatre ans qui se taille une place au sommet du saut d’obstacles mondial. Il revient sur son week-end fort en émotion.

 
 
GrandPrix-replay.com : Vous revenez avec une excellente troisième place du CSIO 5* de Rome sur [Obiwan de Piliere], quel est votre bilan ?
Marc Dilasser : Je suis évidemment très content, j’ai réussi à m’intercaler entre les piliers de l’équipe allemande, juste devant [Marco Kutscher]. Je suis très satisfait de ce résultat et très fier de ce qu’a montré Obiwan durant tout le week-end. J’ai bien préparé le barrage, Henk Nooren m’a beaucoup briefé par rapport au tracé et je crois pour le moment être au maximum de ce que mon cheval peut faire sur ce type d’épreuve.

 
 
GrandPrix-replay.com : Vous avez également effectué de bons tours dans la Coupe des nations…
Marc Dilasser : Oui, je fais deux tours à quatre points mais qui étaient propres, même si quatre points ça reste trop en Coupe des nations. Le premier tour, je faute dans le milieu du triple, il faut dire que mon cheval est grand et du haut de ses 1.80m il s’est retrouvé proche du deuxième obstacle. J’ai réussi à corriger ce défaut dans le deuxième passage mais je faute sur le numéro 6, le vertical gris. Il était dans l’ombre et je n’ai pas été assez vigilant, c’est une faute liée à l’inexpérience à ce niveau là, mais je suis tout de même très satisfait.  

 
 
GrandPrix-replay.com : Vous avez effectué beaucoup de parcours à quatre points, à Rome vous assurez le clear round, est-ce lié à un travail que vous avez effectué en particulier ?
Marc Dilasser : J’ai beaucoup travaillé cet hiver notamment avec Barnabas Mandi. Obiwan avait une tendance à se décaler dans ses abords et nous avons réussi à régler pas mal de choses. Mais il est vrai que nous restons assez nouveaux sur ce type de grand rendez-vous et que nous avons encore beaucoup à apprendre.

 
 
GrandPrix-replay.com : Avez-vous été déçu de ne pas être sélectionné à La Baule pour la Coupe ?
Marc Dilasser : C’est sûr que courir une Coupe à domicile c’est un rêve, donc oui il y avait une pointe de déception. Mais finalement le cheval s’est très bien comporté en faisant deux sans-fautes dans une épreuve et s’en tire avec quatre points dans le Grand Prix. Et comme je l’ai dit à Henk Nooren, j’étais déjà très heureux que mon nom soit envisagé et qu’on ait pensé à nous.

 
GrandPrix-replay.com : Comment vous situez-vous par rapport à l’échéance olympique ?
Marc Dilasser : Je crois que l’équipe est faite à 95% pour les Jeux, en tout cas de mon point de vue. Mais je veux continuer à obtenir des sélections dans les Coupes des nations et m’aguerrir avec mon cheval. Continuer à avancer pour la suite et prendre de l’expérience.

 
GrandPrix-replay.com : Vous avez progressé rapidement avec Obiwan qui reste un cheval  jeune, comment voyez-vous l’avenir ?
Marc Dilasser : Déjà, j’apprécie tout ce qui m’arrive. Comme à Calgary en septembre dernier où Thiery Pomel m’a appelé quelques jours avant,  c’était inattendu. Il a cru en notre couple, c’est un peu ce qui s’est passé pour Rome. Ce n’était pas prévu à l’avance mais finalement le résultat est très positif. Je veux continuer à faire de beaux concours. J’ai vraiment envie de progresser avec ce cheval, qu’il dure le plus longtemps possible. Il est en contrat avec la Fédération et il n’y a pas d’objectifs commerciaux donc on va continuer à avancer. Le but est de faire du très haut niveau le plus longtemps possible.

 
GrandPrix-replay.com : Vous effectuez un travail de longue haleine avec Obiwan, est-ce une démarche que vous appréciez ?
Marc Dilasser : Cela correspond à mon parcours, j’ai été employé chez les Mars (Haras des M) où je travaillais les jeunes chevaux. J’ai également travaillé pour Xavier Marie au Haras de Hus pendant deux ans également avec les jeunes. J’ai passé tout le début de ma carrière à préparer des chevaux pour les autres, notamment [Jarnac], [Lamm de Fetan] ou [Moka de Mescam]. La formation est quelque chose qui fait partie de ce que j’aime, mais c’est sûr que je suis content de pouvoir garder des chevaux pour aller faire de gros concours.

 
 
GrandPrix-replay.com : Qu’en est-il de votre piquet et quels sont vos chevaux d’avenir ?
Marc Dilasser : J’ai dans mon piquet le très bon Qamaieu de Montsec, que Michel Deroy de l’élevage de l'Angenardiere, m’a confié en fin d’année de cinq ans. Il est quatrième du critérium à six ans et troisième du championnat à sept ans. Là, il est cinquième de la grosse épreuve du samedi à Rome, et montre un potentiel sensationnel. Je pense qu’il deviendra vite un très bon pilier dans mon piquet. Dans les mois qui viennent il est amené à devenir un allié d’Obiwan sur les grosses épreuves. Sinon, aujourd’hui je suis centré sur le travail des chevaux de six ans afin de concentrer mes déplacements en concours.  

 

 
Propos recueillis par Astrid Garaude.