« JE SUIS CONFIANT », ALAIN FRANCQUEVILLE
Alors que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres se tiendra demain, vendredi, les épreuves de dressage ne débuteront que le 2 août avec la première partie du Grand Prix. L’heure donc de prendre un peu la température du côté du sélectionneur français, Alain Francqueville, qui accompagnera le seul couple tricolore, [Jessica Michel] et [Riwera] de Hus.
GrandPrix-replay.com : A J-1 de la cérémonie d’ouverture, quel est votre sentiment ?
Alain Francqueville : Maintenant je dirais que les jeux sont faits (rires) et en même temps un petit souvenir de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin, que l’on a pu vivre en direct depuis Hong Kong où se tenait l’équitation. La coordination des deux cérémonies était impressionnante et extraordinaire, le spectacle était assez étonnant. Les Anglais ont beaucoup de tradition et d’imagination donc je pense que cela sera une fois de plus grandiose.
GrandPrix-replay.com : Pensez-vous Jessica Michel fin prête pour affronter cet événement majeur, le premier de sa jeune carrière ?
Alain Francqueville : Oui sans aucun problème. Tout s’est très bien passé et pour moi le test restait Aix-la-Chapelle où il n’y a pas eu de souci. Les Jeux olympiques sont un concours comme un autre avec la détente, le Grand Prix, Jessica s’est préparée, avec un entrainement un peu intensif en nombre de concours avec la tournée du Sud en début d’année. Cela lui a vraiment permis de se caler, de stabiliser le travail et surtout d’avoir des cas de figures un peu différents à traiter, mais de manière moins atypique que sur la période précédente, à ses débuts, où il y avait eu quelques ratés. Le couple est toujours resté dans sa gamme de points et même en progressant régulièrement.
GrandPrix-replay.com : En l’espace de moins d’un an Jessica Michel et Riwera du Hus ont connu une progression remarquable, quel regard y portez-vous?
Alain Francqueville : Riwera se stabilisait et c’est une jument dont on savait depuis un bon moment qu’elle avait un fort potentiel. On la regarde et elle prend forcément des points sur beaucoup de mouvements donc normalement un cheval comme elle est fait pour tourner à 70% et au dessus. Le couple a toujours été dans la liste des cavaliers auxquels je pensais pour cette olympiade londonienne. Il est vrai que j’ai regretté que la jument ne soit pas prête pour le championnat d’Europe précédent mais je n’ai pas poussé, nous avons attendu et Jessica a été très prudente. Les mouvements étaient là, l’expression aussi même s’il est vrai que le piaffer reste son point faible où elle peut perdre des points ou ne pas en prendre. Mais il est vrai que cela n’a pas toujours été facile pour Jessica qui n’était pas toujours certaine d’y arriver, puis en l’encourageant et en travaillant elle a finalement atteint son but.
GrandPrix-replay.com : Quels sont maintenant les objectifs pour cette olympiade ?
Alain Francqueville : Les objectifs sont de repartir dans le Spécial puisque normalement le couple devrait sortir du Grand Prix a plus de 71%. Pour moi la jument doit atteindre normalement, sans chercher à faire plus de points, en faisant comme d’habitude, la deuxième épreuve. Le danger est justement de vouloir en faire plus, ce qui n’est pour le moment pas le cas de Jessica qui reste dans sa ligne de conduite très sérieusement, comme ce que nos cavaliers avaient fait à Honk Kong d’ailleurs. Si l’on cherche à faire plus, il y a peu de chances que cela marche. Mais j’ai totalement confiance (rires).
GrandPrix-replay.com : Quelle sera l’organisation à Londres ?
Alain Francqueville : Je serai présent à Londres tout comme l’entraineur de Jessica, Hans Heinrich Meyer Zu Strohen, car il ne faut surtout pas changer une équipe qui fonctionne, c’est un trio gagnant. Riwera voyagera dans la nuit du 27 au 28 juillet et le couple effectuera son planning de travail comme prévu avec HHMZS sur place. Il était d’ailleurs présent en début de semaine au Haras de Hus pour la faire travailler et tout s’est très bien passé. On ne change rien et elle garde la même logique que d’habitude.
GrandPrix-replay.com : Enfin, les Jeux auront un goût particulier cette année en dressage avec un suspense jamais atteint avant…
Alain Francqueville : Cette année la caractéristique, mais qui est le prolongement du reste, est que le dressage change beaucoup. Il n’y a pas eu de rupture entre l’équitation classique allemande et l’équitation hollandaise, c’est plus complexe que cela avec un dressage nouveau qui s’est installé. Ce changement est dû à une amélioration dans les techniques d’entrainement, une équitation plus fine, plus rigoureuse dans les locomotions, les attitudes ou les tracés. Mais ces nouvelles techniques d’entrainement sont aussi facilitées par la qualité des chevaux d’aujourd’hui, cela va être passionnant.
Propos recueillis par Elodie Muller