« LE CROSS DES JO PROMET D?ETRE PHYSIQUE », ASTIER NICOLAS



Le jeune [Astier Nicolas] est parvenu à se hisser sur la troisième marche du podium lors des Master Pro de concours complet le week-end dernier, avec son cheval [Piaf de B Neville] face au gratin du concours complet français. Un classement de bon augure à l’approche des sélections pour les Jeux olympiques de Londres.

 

GrandPrix-replay.com : Quel bilan tirez-vous de ces Master Pro 2012 ?
Astier Nicolas : Je suis extrêmement satisfait, c’était vraiment un excellent week-end. J’ai prouvé que mon deuxième cheval, Piaf, était un vrai crack. Je ne peux vraiment pas être plus heureux. Il m’a tout donné, et encore plus. C’est un jeune cheval que je n’ai que depuis deux ans et qui fait seulement ses débuts à ce niveau-là. Il est sur le podium avec les chevaux de tête des meilleurs cavaliers français, c’est quelque chose de très satisfaisant pour moi en tant que cavalier.
 
GrandPrix-replay.com : Vous attendiez-vous à la troisième place ?
Astier Nicolas : J’y allais tout de même pour obtenir de bons résultats, j’étais vraiment motivé. Mais c’est vrai qu’une fois que les résultats sont là, l’euphorie est au rendez-vous. Plusieurs des grands noms du concours complet ne sont pas parvenus à boucler le cross, alors que mon cheval est extrêmement généreux, il a tout donné alors que nous étions les derniers à nous élancer sur le parcours. Le terrain n’était forcément dans le meilleur état possible après avoir vu défiler l’ensemble des concurrents. C’était très dur d’avancer, mais il a vraiment été extraordinaire. A chaque concours, il me donne encore plus, c’est vraiment touchant. Il est très prometteur, c’est une vraie pointure pour l’avenir.
 
GrandPrix-replay.com : Justement, pouvez-vous nous en dire plus à propos de Piaf de B’Neville ?
Astier Nicolas : Piaf est un cheval que j’ai récupéré en octobre 2009, en fin d’année de six ans. Il a été acheté par un syndicat appelé Ben & Partner. Il n’avait encore fait aucun concours, que ce soit du concours hippique ou du concours complet. Donc nous avons commencé doucement l’année de ses sept ans afin qu’il apprenne les bases, c’était une année tranquille mais il a quand même fait une belle troisième place en CCI1* à Aldon en Grande-Bretagne. Ensuite, nous avons continué de courir en Angleterre, puisque j’y suis resté pendant quelques mois en 2011. Il y a effectué une super progression d’ailleurs puisqu’il est passé de une à trois étoiles en quatre mois. Il s’est classé sixième et neuvième lors de ses premiers trois étoiles. C’est vraiment un cheval qui a progressé très rapidement. Il a beaucoup de qualités, c’est un très bon dresseur qui ne cesse de s’améliorer et il saute magnifiquement bien. Et surtout, il a la meilleure tête dont on puisse rêver : il est très généreux et très brave.
 
GrandPrix-replay.com : Vous n’avez pas pu vous rendre à Badminton, comment se porte [Jhakti du Janlie] ?
Astier Nicolas : Dernièrement, il a eu une petite baisse de régime, il avait perdu du poids et était du coup un petit peu trop mince. Il avait du mal à récupérer et j’ai décidé de le réorienter sur un format court. C’est sûr que j’ai été déçu de ne pas pouvoir courir Badminton, mais les conditions n’étaient pas optimales et je ne voulais prendre aucun risque pour la santé de mon cheval. Désormais, il va mieux et il courra fin mai à Houghton Hall en Grande-Bretagne pour la deuxième étape de la Coupe des nations. Ensuite, direction Vittel fin juin pour la deuxième étape du Grand National de concours complet.
 
GrandPrix-replay.com : Hier, tous les cavaliers de complet de la longue liste olympique étaient invités à se rendre à Londres, en quoi cette journée a-t-elle consisté ?
Astier Nicolas : Tous les cavaliers de la longue liste étaient présents, y compris Aurélien Kahn qui vient tout juste d’y être intégré. En revanche, Jean-Louis Bigot souffrait d’une douleur aux abducteurs et n’a pas pu se joindre à nous. A l’entrée de Greenwich Park nous avons pu rencontrer le directeur technique des Jeux olympiques qui nous a expliqué comment les différents éléments seront mis en place. Il faut tout imaginer pour le moment puisque c’est un parc municipal dans lequel il n’y a vraiment aucune installation pour l’équitation, que ce soit les carrières ou les aires d’entraînement. Tout sera installé sur des pilotis afin de ne pas abîmer le parc. Donc, lors de cette journée nous avons pu nous faire une idée des lieux et reconnaître le cross car nous avions le plan du cross. Bien entendu, il n’y avait pas d’obstacle car c’est interdit et surtout, ils ne sont pas installés tant de temps à l’avance afin de laisser le parc à la disposition des habitants. En découvrant le tracé, nous avons pu nous rendre compte de la topographie et des conditions dans lesquelles nous devrons mettre nos chevaux. Effectivement, même sans les obstacles, nous avons pu réaliser que le parcours allait être très physique : beaucoup de relief, de virages, etc. Ce n’est pas un très grand parc, c’est un parc municipal dans une grande ville donc ce n’est pas aussi grand que les parcs dans lesquels nous avons l’habitude de courir nos cross. Cette journée nous a permis de vraiment nous rendre compte de la maniabilité et de la condition physique des chevaux qu’il nous faudra.

Propos recueillis par Lola Bernardini