« L?OBJECTIF A ETE ATTEINT », DONATIEN SCHAULY



Double-champion de France 2010 et 2011 de concours complet avec [Ocarina du Chanois], le Bellifontain [Donatien Schauly MCH] a réalisé le meilleur cross tricolore ce week-end lors du CICO3* de Fontainebleau avec sa jument [Pivoine des Touches]. Une reprise de saison satisfaisante pour cette année 2012, année des Jeux olympiques de Londres…

 

GrandPrix-Replay.Com : Quel est votre bilan de Fontainebleau ? 
DONATIEN SCHAULY : Dans l’ensemble, je suis assez satisfait de ce week-end, malgré une petite déception concernant le dressage d’Ocarina. Il s’agissait de son premier concours de la saison, le but était donc de bien faire les trois disciplines. Pour Pivoine, je suis très content dans l’ensemble. C’était son premier CICO 3*et Fontainebleau n’est pas l’un des terrains les plus simples en ce qui concerne le cross et le saut d’obstacles. C’est une jument qui évolue plutôt bien. Elle a beaucoup progressé, désormais il faut qu’elle se durcisse un peu et qu’elle prenne plus de force et d’endurance.
 
GrandPrix-Replay.Com : Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Ocarina du Chanois ?
DONATIEN SCHAULY : Ocarina a été un tout petit peu frais et a un peu chauffé pendant la reprise. On a changé pas mal d’éléments dans l’emploi des aides cet hiver. Cela s’est avéré satisfaisant à la maison, mais ça n’a pas suffit à le rassurer et à le garder concentré sur le carré. Il savait faire de bonnes reprises l’année dernière, il ne faut donc pas changer grand chose. Il a réalisé un très bon parcours de cross. En saut d’obstacles, c’était un petit peu plus compliqué parce qu’on a fini avec cinq points de temps dépassé. Mais il s’agissait d’une rentrée pour le cheval, mon but était donc qu’il saute bien et on a pu terminer sans-faute aux obstacles. Pour le temps, je sais comment régler ça, je sais comment est le cheval, je ne m’inquiète pas du tout.
 
GrandPrix-Replay.Com : Comment réagissez-vous face aux commentaires de Laurent Bousquet, qui a jugé qu’Ocarina n’était pas prêt ?
DONATIEN SCHAULY : Je ne suis pas d’accord avec Laurent. Il s’agissait de son premier concours après avoir été arrêté cet hiver pour quelques soins, de manière à l’avoir en bonne forme pour cet été. A part le dressage qui était un petit peu décevant, je suis très content du cheval pour le reste. Il ne faut pas oublier que c’est un cheval délicat sur les barres, je suis toujours à quatre ou huit points en début de saison. Il a très bien sauté à Fontainebleau. Sur le cross on est allé droit partout. La seule déception demeure donc sur le dressage. L’objectif était de faire une bonne rentrée pour le cheval. Pour moi, l’objectif a été atteint.
 
GrandPrix-Replay.Com : Quelles sont vos impressions à propos des résultats français à Fontainebleau ?
DONATIEN SCHAULY : Je ne veux pas trop m’avancer, mais effectivement, je pense qu’on en attendait plus car il y a eu beaucoup de travail cet hiver. Chaque cheval est différent et le travail qui a été fait de la même manière pour tous les chevaux ne s’adaptent justement pas à tous les chevaux le jour du concours. En tant que cavaliers, on connait bien nos chevaux même si certains cavaliers ont peut-être besoin de plus de rigueur. Pour ma part, je sais qu’il faut que je reprenne les bases que j’avais auparavant avec Ocarina, qui lui convenaient très bien, de manière à le rassurer le jour du concours. Après, tous les meilleurs couples n’étaient pas là donc il est plus difficile de faire un bilan. Les sélectionneurs étaient assez déçus. Mais je pense qu’à ce niveau là, les cavaliers savent pourquoi ça n’a pas fonctionné et seront capables de rectifier le tir pour le prochain concours.
 
GrandPrix-Replay.Com : Qu’avez-vous pensé de la domination de Michael Jung à Fontainebleau ?
DONATIEN SCHAULY : Je pense qu’il n’y a pas grand chose à redire. Le mieux est de l’observer pour essayer de l’imiter ! Avoir ses trois chevaux sur les trois premières places après le dressage, je crois que c’est du jamais vu. Je ne suis qu’admiratif d’un tel travail. Ses classements dans le CICO 3* et le CCI 1* prouvent qu’il a une méthode qui fonctionne sur tous les chevaux. Il arrive à avoir une entente parfaite avec toutes ses montures.
 
GrandPrix-Replay.Com : Vous verra-t-on tenter le triplé lors des Master Pro de Pompadour ?
DONATIEN SCHAULY : En effet, mon prochain rendez-vous avec Ocarina sera normalement Pompadour. Je vais surtout essayer de réaliser une performance plutôt qu’un bon travail. Sur le cross, je pense que le cheval est prêt. Il va tout de même falloir le remettre un petit peu en condition, car Pompadour est un terrain un peu plus vallonné, donc plus difficile. Il faut savoir que si je cours en le contractant en début de saison, il met du temps à se relâcher. Une fois qu’il est relâché, il arrive à bien sauter et je sais que je peux tout faire : couper des tournants, sauter de biais, aller vite, revenir… Mais c’est quelque chose que je ne peux pas faire sur le premier enchaînement. Sinon je le surprends, il se contracte et le résultat peut être bien pire. Ensuite, je vais surtout travailler le dressage pour essayer de retrouver le cheval que j’avais l’année dernière. C’est-à-dire un cheval plus disponible, plus concentré, qui accepte plus mon emploi des aides sur le carré de dressage. Nous avons un mois pour travailler tout cela.
 
GrandPrix-Replay.Com : Comment appréhender vous l’échéance olympique de Londres cet été ? Une pression particulière à l’approche des sélections ?
DONATIEN SCHAULY : Il y a forcément une certaine pression. La première pression à gérer est celle de la sélection, même si Ocarina a déjà fait ses preuves. Ensuite, il faut être capable de gérer le travail au quotidien qui n’est pas forcément en accord avec ce que l’on fait en concours, comme on a pu le voir ce week-end. Ma plus grosse pression se situe surtout à ce niveau là. Ce week-end, on avait envie de dérouler une reprise pour montrer qu’on était là, mais ce n’est pas de cette manière là qu’il faut s’y prendre. Il faut que j’arrive à faire ce que j’ai toujours fait : laisser venir l’échéance à moi et ne peut aller la chercher. En allant la chercher, on ne se concentre pas assez sur la technique, on grille un peu les étapes et on ne pense pas à tous les ingrédients qui sont nécessaires à la réussite du cheval. Il faut travailler ce que l’on sait travailler et le résultat viendra naturellement. Parfois, on a tendance à chercher le résultat plus que la qualité du travail du cavalier et du cheval. De la même manière que j’ai eu du plaisir à monter le cross ou le saut d’obstacles, il faut que j’arrive à retrouver ce plaisir sur le carré de dressage.
 

Propos recueillis par Lola Bernardini