Castelsagrat : doublé historique pour Virginie Atger !



290 km, placée gagnante ! En remportant la CEI 3* et la CEI 2* de Castelsagrat ce week-end, la vice-championne du monde Virginie Atger prend une avance certaine sur une éventuelle qualification pour le championnat d'Europe d'endurance à Florac. GrandPrix-replay.Com revient avec la cavalière sur cet incroyable week-end, et sur ses perspectives continentales.


GRANDPRIX-REPLAY.COM : Extraordinaire week-end où vous remportez le samedi la CEI 3* avec Azim du Florival et le dimanche la CEI 2* avec sa sœur, Abdula du Florival !

VIRGINIE ATGER : C’est vrai que je commence juste à réaliser. On m’a dit que c’était une première en endurance, de remporter deux jours de suite deux CEI.

 
GPR : Vous avez couru 290 km en deux jours ! Au-delà de la performance de vos chevaux, êtes-vous consciente de la performance de leur cavalière ?
V.A. : Je n’étais pas la seule à le faire, d’autres cavaliers l’ont également fait (rires). La jument que je montais le dimanche est assez compliquée et fatigante : elle a toujours très envie d’y aller, il faut toujours la retenir, c’est l’une des plus compliquées que nous avons au travail. Elle est comme cela jusqu’à la fin de la course, pas seulement sur les premières étapes.

 
GPR : On parle souvent de la récupération des chevaux, mais après 290 km, la cavalière a-t-elle droit elle aussi à un peu de repos ?
V.A. : Pas tellement, non (rires). Nous avons une écurie de trente chevaux à faire tourner. Donc pas beaucoup de repos depuis les courses. Azim et Abdula étaient vraiment bien à l’entraînement. Mais je dois reconnaître que je ne m’attendais pas au doublé.

 
GPR : Comment s’est comporté Azim, dont c’était l’une des premières courses avec un tel dénivelé ?
V.A. : Azim n’a jamais eu de réelles contre-performances, il est très bon et très régulier. Il s’adapte aux terrains qu’on lui propose, il est vraiment exceptionnel. Il n’avait fait qu’une course de 90km à Sommant sur une course avec du dénivelé, s’était bien débrouillé. A Lexington, le terrain n’était pas tout à fait plat, et là encore, il s’était bien comporté.

 
GPR : Si vous devez participer au championnat d’Europe, ce sera avec Azim ?
V.A. : Je pense. La prochaine course de sélection à Corlay, je la courrai avec un autre cheval, Antall de Jalima qui était troisième sur la 130 de Castelsagrat l’an dernier. Nous verrons comment il se comporte à Corlay. Mais aujourd’hui, ça semble plus facile de dire qu’Azim est prêt. Entre Lexington et Castelsagrat, Azim nous a agréablement surpris. Il a récupéré de Lexington de la plus belle des manières, il n’avait pas perdu un centimètre après la course et le voyage. Cette année, il prend de la maturité, malgré un caractère bien trempé, qui s’affirme d’année en année.

 
GPR : Comment avez-vous géré vos deux courses ce week-end ?
V.A. : La CEI 3* a été très bien gérée. Elle a été neutralisée dès le début par des cavaliers professionnels d’expérience. On s’attendait tous à une course très difficile, c’était la première fois qu’elle se courait sur 160. Tout le monde est parti sagement, il y avait un bon train, mais qui économisait très bien les chevaux sur les premières étapes. Les chevaux étaient donc très en forme en fin de course. On a commencé à bien avancer sur la cinquième étape, de façon à étirer le groupe. Sur la dernière, il fallu se départager : on a mis beaucoup plus de train. Tout s’est joué au sprint entre quatre cavaliers. Les chevaux étaient frais, on s’est tous fait plaisir, l’ambiance était extraordinaire entre nous quatre. On savait que les chevaux venaient de courir une course d’exception. C’est une superbe expérience sportive, mais aussi humaine !
Sur la CEI 2*, le parcours était un peu différent, en quatre étapes. Je savais que la jument avait beaucoup de train sur la piste. Elle trotte et galope très fort, malgré sa taille. Sur une dernière étape de 30km, j’avais de quoi faire avec un cheval frais. Je pars vingtième sur la dernière boucle. La jument a un tel mental qu’elle a rattrapé tout le monde.

 
GPR : Quel est le programme de votre préparation pour un éventuel championnat à Florac ?
V.A. : Je vais suivre les consignes du staff de l’équipe de France. Corlay dans un premier temps. Puis en juillet, une reconnaissance avec les chevaux sur les pistes de Florac. En août, galop des sélectionnés, et une randonnée avec d’autres chevaux à Florac, pour voir la piste une dernière fois.

 
GPR : Florac 2011 aura-t-il un goût de revanche sur le championnat 2009 où vous étiez éliminée ?
V.A. : L’élimination fait partie de la carrière de tout cavalier d’endurance. Mais il y a toujours un petit esprit revanchard, c'est vrai. Selon que je suis qualifiée en individuel ou dans l’équipe, je ne courrai pas de la même manière.

 
GPR : Ce week-end, vous montiez deux chevaux de Gérard Wissler. Que pense le propriétaire d’Azim d’une éventuelle qualification de son cheval pour Florac ?
V.A. : Je crois qu’il est motivé, même s’il a un peu peur. C’est une course très exigeante ! Mais je fais tout pour qu’il joue le jeu : il a bien compris que nous « risquions » d’y aller (rires). Nous avançons lui et moi en toute confiance l’un envers l’autre, donc ça devrait aller.

Propos recueillis par Daniel Koroloff


Note de la rédaction : une grossière erreur de lecture des résultats nous faisait annoncer, samedi soir, sur ce site, un podium parfaitement faux, depuis rectifié. Nos excuses aux concernés, sportifs, propriétaires, organisateurs et supporters.