Ilona Mezzadri, la grâce des grands

Hier, Ilona Mezzaddri a réalisé le doublé dans le championnat de France As Poney Élite Excellence sur Callas Residal Z, quelques heures après s’être déjà parée d’or en As Poneys Élite avec Ken Van Orchid. Dans son numéro d’été disponible en kiosque, GRANDPRIX a dressé le portrait de cette surdouée de quatorze ans seulement. 



Dès 2013, à huit ans, Ilona a remporté son premier titre à Lamotte-Beuvron, en concours complet, associée au Shetland Willemien van den Eendennes.

Dès 2013, à huit ans, Ilona a remporté son premier titre à Lamotte-Beuvron, en concours complet, associée au Shetland Willemien van den Eendennes.

© PSV/Morel

Depuis deux ans, une jeune femme suscite l’émoi et l’admiration dans le petit milieu du saut d’obstacles Poneys. Alors qu’aucun membre de sa famille n’a jamais pratiqué l’équitation, Ilona Mezzadri, quatorze ans seulement, a déjà battu le record du nombre de Grands Prix nationaux gagnés consécutivement. Le couple qu’elle forme avec la géniale Callas Residal Z est naturellement devenu un pilier de l’équipe de France, attendue de pied ferme aux championnats d’Europe de Strzegom, mi-août en Pologne. 
 
Avançant le long des interminables rangées de boxes du Bonneau International Poney (BIP), fin avril à Fontainebleau, Ilona Mezzadri rayonne, entourée de ses deux poneys, Callas Rezidal (Z, Campione x Caletto) et Ken van Orchid (DRPon, Kanshebber x Kantje’s Ronaldo). À quelques heures de la Coupe des nations, elle semble sereine. Pourtant, le matin même, avec son étalon bai Ken van Orchid, elle a effectué un parcours en demi-teinte qui n’a pas manqué d’agacer son fidèle entraîneur, Éric Denarnaud. « Tu es assise sur un crack et tu n’es pas fichue d’être suffisamment réveillée pour éviter trois georgettes ! », a-t-il pesté. Loin d’être déstabilisée, Ilona signe quelques heures plus tard un double sans-faute dans la Coupe des nations avec Callas, sa merveilleuse grise. Zoom sur un phénomène pour qui la peur semble être une parfaite étrangère.
 
La jeune adolescente, née le 2 septembre 2004, ne saurait dire elle-même d’où lui vient sa passion pour l’équitation. Avec une mère, Ambre Garnery, originaire de la Côte d’Azur, qui s’est épanouie en tant que danseuse à l’Opéra de Nice, puis comme consultante en communication et professeure d’arts plastiques dans les Hauts-de- Seine, et un père, Yanick Mezzadri, qui a pratiqué la moto et fait carrière dans le négoce de fruits et légumes entre la Provence et l’Île-de-France, elle n’avait aucun ancrage dans le milieu du cheval. Elle a simplement rencontré cet animal fascinant et n’a plus jamais voulu les quitter. Ilona a pris sa première leçon d’équitation à six ans au haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette, tout près de
Ville-d’Avray, où est établie sa famille. « Elle a tout de suite été repérée par la responsable de la compétition Poneys, qui voulait l’intégrer à son équipe de concours complet. Au début, elle nous semblait trop jeune pour concourir, mais devant son insistance, nous avons accepté », confie sa mère. Dès 2013, Ilona Mezzadri remporte son premier titre de championne de France en catégorie A1 sur le dos d’une jeune Shetland du même âge qu’elle, nommée Willemien van den Eendennes.
À neuf ans, la jeune surdouée désire déjà se réorienter vers le saut d’obstacles. Son père, compétiteur dans l’âme, se renseigne alors sur les écuries les plus performantes autour de chez eux et choisit La Clémenterie, à Villennes-sur-Seine. « La première fois qu’Éric Denarnaud (dirigeant de la structure, ndlr) a vu Ilona, il a pensé qu’elle était trop jeune pour se lancer dans la compétition au sein de ses écuries. Mais ma fille a insisté pour faire un essai. En deux jours, elle a essayé trois poneys et Éric a accepté de la prendre sous son aile », se souvient Ambre. « Lorsqu’elle est arrivée chez moi, Ilona était une môme très douée, dotée d’un véritable feeling avec les chevaux. Cependant, il fallait la construire, lui apprendre non seulement à monter, mais aussi à dresser les chevaux », se souvient celui qui demeure encore son coach, cinq ans plus tard. 

Retrouvez ce portrait en intégralité dans le magazine GRANDPRIX n°108, disponible en kiosque !