Julien Épaillard prive Félicie Bertrand de doublé à Bordeaux

Le public bordelais a bien cru que Félicie Bertrand et la formidable Sultane des Ibis pourraient conserver leur titre décroché l’an passé dans le Grand Prix Land Rover de Bordeaux. Les protégées du haras de Clarbec ont toutefois été vaincues cet après-midi par Julien Épaillard et son exceptionnelle Queeletta, déjà lauréats de l’épreuve majeure de vendredi. Pour les Pays-Bas, Maikel van der Vleuten a complété le podium avec Dana Blue. 



© Scoopdyga

Les Bleus étaient décidemment très en forme ce week-end à Bordeaux. Pour preuve, les troupes de Thierry Pomel ont remporté cinq des six épreuves au programme du CSI 5*-W, la seule qui leur a échappé étant la Coupe du monde Longines, remportée avec maestria par le Suisse Steve Guerdat
Après les succès de Marc Dilasser, Julien Épaillard, Benoit Cernin, de nouveau Julien Épaillard, qui de mieux que Julien Épaillard pour conclure cette édition du Jumping international de Bordeaux ? Si beaucoup ont eu du mal à trouver la clé du parcours initial imaginé par le chef de piste Jean-François Morand, le Normand s’est déjoué des difficultés avec sa très efficace Queeletta, deuxième de la Coupe du monde Longines de Bâle le 12 janvier. Avec Dana Blue, le Néerlandais Maikel van der Vleuten a été le premier à trouver la clé du sans-faute, avant d’être imité par les tenantes du titres Félicie Bertrand et Sultane des Ibis. Toujours aussi spectaculaire, la scotchante fille de Quidam de Revel a survolé ce parcours. Pius Schwizer s’est ensuite invité au barrage avec son bon fils de Casall, Cas. 
 
Toujours lors du test initial, le temps accordé a joué les premiers rôles, empêchant Michael Jung, Henrik von Eckermann et Bart Bles de prendre part au barrage avec Sportsmann S, Best Boy 2 et Gin D. 
Associé à Mighty Mouse depuis une poignée de semaines seulement, Steve Guerdat n’a cette fois pu s’inviter au barrage en raison d’une faute sur le vertical n°10, placé près de l’entrée de piste. Ce même obstacle a été fatal à Kevin Staut et sa bonne Tolède de Mescam, qu’il monte lui aussi depuis peu, ainsi qu’à Pénélope Leprevost sur Varennes du Breuil ou encore Simon Delestre juché sur Berlux Z. Déjà à pas grand-chose d’un sans-faute hier dans leur première Coupe du monde, Marc Dilasser et Vital Chance*de la Roque ont cette fois pêché sur la sortie du double de verticaux, mais laissent là encore une bonne impression. Olivier Robert a quant à lui dû abandonner, le collier de chasse de Vangog du Mas Garnier s’étant cassé en milieu de parcours.


“Je n'ai aucun regret”, Félicie Bertrand

Félicie Bertrand et Sultane des Ibis ont cette fois dû s'incliner à Bordeaux.

Félicie Bertrand et Sultane des Ibis ont cette fois dû s'incliner à Bordeaux.

© Scoopdyga

Ouvreurs du barrage, Maikel van der Vleuten et sa grise ont franchi la ligne d’arrivée en 42“10 mais avec une faute sur l’entrée du double. De quoi laisser le champ libre à ses trois adversaires. Bien déterminée à conserver son dû, Félicie Bertrand et sa pétillante alezane de quatorze ans ont réalisé de superbes tournants sur le tracé sinueux. Alors que le public avait commencé à taper des mains lors de l’ultime réception du duo, la deuxième barre de l’oxer a fini par tomber après une légère touchette. Les protégées de la famille Mégret ont tout de même pris les commandes de l’épreuve avec un temps de 41“49. Un leadership qui n’a été que de courte durée… 
L’homme en forme du moment Julien Épaillard n’a en effet pas eu de pitié pour sa compatriote. Utilisant la grande galopade de sa fille de Quality, le numéro un français a joué le jeu de la vitesse, sans pour autant tenter le diable. Le respect remarquable de sa complice a fait le reste et lui a permis de boucler son barrage sans pénalité et en 41“30. Le suspens n’a été que de courte durée puisque Pius Schwizer et Cas ont mis à terre l’entrée du double et l’avant dernier oxer à terre, laissant filer la victoire à la France. 
 
La deuxième place de Félicie Bertrand n’a en tout cas eu aucune saveur amère : “Je suis complètement ravie et je n’ai aucun regret car Julien aurait de toute façon été plus rapide. Sultane a une fois de plus incroyablement sauté, et la seule déception que je peux avoir est concernant la Coupe du monde d’hier soir, car je sentais que je pouvais réussir un parcours sans faute. Aujourd’hui, Sultane a confirmé que la victoire de l’an dernier n’était pas un coup de chance !” Pour la Normande, l’objectif sera désormais de défendre les couleurs de la France en Coupes des nations après avoir donné quelques semaines de répit à sa protégée. 

Julien Épaillard n’a quant à lui pas boudé son plaisir, se réjouissant de vivre “un début d’année assez incroyable”. Pour cause, depuis le 1er janvier 2020, le Normand s’est imposé dans sept épreuves internationales dont deux Grands Prix CSI 2* et 3* à Oliva avec la supersonique Jalanta P ainsi que le petit Grand Prix du CSI 5*-W d’Amsterdam avec Toupie de la Roque. Pour la saison extérieure et éventuellement les Jeux olympiques de Tokyo, cette dernière sera d’ailleurs suivie de près par le staff fédéral, tout comme le puissant Virtuose Champeix, qui reprendra la compétition au CSI 5* de Doha. 
 
Les résultats ici