CSI 4* de Caen : une victoire Made in Angot !



Le CSI de Caen réussit décidément bien à [Florian Angot]. Après avoir remporté le Grand Prix en 2004, 2006 et 2007 avec First de Launay*HN, il récidive cette année, cette fois associé à [Made in Semilly], qui remporte ainsi sa première victoire internationale en Grand Prix.


 
Après une année d'absence au calendrier FEI, le Jumping international de Caen faisait son retour cette année avec un nouvel organisateur aux commandes : la SEPA de François Bourey. D'entrée, celui-ci a voulu mettre les petits plats dans les grands en passant CSI 3*. « Nous voulions rentrer d'emblée dans la cour des grands, explique François Bourey. La volonté de la ville et des collectivités était de faire un grand événement digne de rentrer tout de suite dans la lignée de 2014. Nous nous étions engagés à apporter un produit d'exception et pour arriver immédiatement à ce type de qualité, il fallait du professionnalisme et c'est sûrement ce qui a plaidé en notre faveur au moment du choix de l'organisateur. »

 
Un concours qui a encore vocation de grandir avec pour objectif avoué un CSI 5* en 2012. « Si vous écoutez tous les cavaliers qui ont l'habitude de fréquenter les gros concours, ils disent tous que le Jumping de Caen est digne d'un CSI 5*, que ce soit au niveau des infrastructures ou de l'organisation. Il nous manque juste la dotation pour passer CSI 5*, ce à quoi nous devons arriver pour 2012, mais il n'est pas exclu que ce soit plus tôt, tout dépendra si nous arrivons à trouver une date adéquate dans le calendrier FEI. »

 
Nouveau paddock, piste agrandie, tribunes à la contenance plus importante... effectivement le Jumping de Caen était passé dans une autre dimension, même si l'on peut regretter que les tribunes n'aient jamais été combles. « Nous avons un peu souffert vendredi soir et samedi soir, mais je pense que nous avons perdu 30 à 40% de remplissage du fait des grèves et des difficultés à trouver du carburant, les personnes qui venaient de loin hésitant à se déplacer. Le prix des places était un peu élevé cette année, à cause de la présence de l'Ecole de Jerez, mais la volonté est de revenir à des tarifs plus abordables dès l'année prochaine », précise l'organisateur.

 
Pour une première année à ce niveau, le plateau de chevaux et de cavaliers était tout à fait correct, d'autant que le Jumping de Caen souffrait de la concurrence du CSI-W d'Helsinki et de la proximité des Jeux mondiaux. Exceptés Kevin Staut, Roger-Yves Bost et Julien Epaillard, en quête de points Coupe du monde, les meilleurs Français étaient présents et le Jumping de Caen pouvait se prévaloir de la présence de quelques belles têtes d'affiche internationales comme Bernardo Alves, Gerco Schröder, Laura Kraut, Pilar Cordon, Cian O'Connor, Franke Sloothaak, Ellen et Michael Whitaker, Albert Zoer, Gianni Govoni, Pedro Veniss ou encore Lauren Hough.

 
Le Grand Prix conçu par Frank Rothenberger restait raisonnable, mais néanmoins délicat, comme l'explique Florian Angot : « Le parcours était techniquement difficile, mais pas insurmontable et le chef de piste a su parfaitement doser pour avoir dix sans-faute pour dix classés. »

 
Un bon dosage, qui a assuré les trois mille personnes présentes d'un beau barrage, ouvert par [Guillaume Batillat] et Nénuphar'Jac, qui sortaient de piste avec une faute. Le jeune Espagnol [Julio Arias] et Jarnac montraient une nouvelle fois leur bonne entente et venaient à bout sans encombre de ce deuxième tour, mais dans un chronomètre qui sera aussitôt battu par Pedro Veniss et Lester Vador, puis par Lauren Hough et Prezioso S, tandis que la Suissesse Janika Sprunger sera un peu plus lente avec Uptown Boy. Florian Angot et Made in Semilly savaient ce qu'il leur restait à faire et les chouchous du public prenaient tous les risques pour battre le temps de l'Américaine de près d'une demi-seconde, à la plus grande joie des spectateurs. Encore quelques instants de stress pour Florian , mais les quatre couples suivants, Patrick Spits avec Withney van de Dwerse Hage, Martin Fuchs et Ideo du Thot, que l'on a eu grand plaisir à revoir sauter à ce niveau, [Igor Kawiak] et son bon Neuf Decoeur Tardonne, et pour finir [Gianni Govoni] avec Star Apple feront tous tomber une barre sans parvenir à abaisser le chronomètre réalisé par Florian Angot.

 
Le Normand, qui est l'un des ambassadeurs des JEM 2014, pouvait savourer sa quatrième victoire à Caen, mais également le retour en forme de Made in Semilly : « Made in Semilly avait été bien en début de saison, mais avait ensuite un peu perdu confiance pendant l'été. A Caen, j'ai obtenu ma qualification pour le Grand Prix avec Open Up Semilly, un cheval auquel je crois beaucoup pour l'avenir, mais comme Made in Semilly me semblait bien, je l'ai engagé dans le Grand Prix, en accord avec Richard Levallois, son propriétaire, et il a très bien répondu, même si nous avons eu un petit sursis au premier tour. Au barrage, je savais qu'il fallait prendre tous les risques et Made in Semilly a très bien répondu. Cette victoire me fait très plaisir, bien sûr, mais je suis également ravi pour la famille Levallois, qui me fait confiance depuis de nombreuses années. »

Marc Verrier