Alexis Gautier et Hélios de la Cour, champions de France



A trente-six ans, [Alexis Gautier] revient en force en haut de l’affiche. Après avoir gagné il y a quinze jours sur le même terrain du Grand Parquet le critérium des six ans avec Queen de Carene (Quick Star), c’est avec son fidèle Hélios de la Cour (Papillon Rouge) que le Normand s’impose haut la main avec dextérité et sang froid. Alexis a conjuré le sort car il y a neuf ans, alors qu’il était en tête du championnat avec Cincaba Rouge, il pédalait dans le triple et tombait.


En tête après la chasse alors qu’il partait en numéro un, Alexis ne savait pas si Hélios tiendrait le coup physiquement pour enchaîner les deux grosses manches de la finale le lendemain, mais le couple ne touche aucune barre ce qui est très rare dans un championnat de ce niveau. Il finit avec un score de 0,25, alors que le vice-champion Julien Epaillard et Mister Davier sort avec 5,04 pts et le troisième Nicolas Delmotte avec Lucciano HN, 6,68 pts.
 

 
« C’était inespéré ! Je n’étais d’ailleurs pas qualifié dans le championnat Pro Elite avec Hélios de la cour, j’ai demandé une wild card pour le courir, souligne Alexis Gautier. Hélios était en saison de monte à côté de Lyon, de mars jusqu’au mois de juillet, alors nous n’avons pas pu courir les 1,50m pour nous sélectionner. Il a recommencé les concours doucement au mois de juillet et au mois d’août, il gagne une 1,40m au NHS de St Lô. Nous faisons un peu les concours en dilettante car Hélios revient de loin ; il ne devait d’ailleurs plus jamais concourir normalement. Il s’était fait au paddock un déchirement au niveau de la rotule. Il a eu trois ans d’arrêt et a recommencé les concours l’an dernier. Hélios a peur de rien, il a beaucoup d’expérience et de génie. Il a un très bon moral pour un cheval de quinze ans. Ce qui m’inquiétait le plus pour ce championnat, c’était sa condition, c’est pour cela que ce nouveau format sur deux jours m’arrangeait bien. »
 

 
Partant en numéro un de la chasse le samedi, Alexis avait remporté l’épreuve devant [Bertrand Pignolet] avec Magic d’Elle et [Julien Epaillard] avec Mister Davier. « J’ai couru le premier jour sans penser au championnat. J’ai juste dessiné au mieux mon tracé », explique le Manchois, ancien élève de Jean d’Orgeix. « J’irai maintenant courir le CSI de St Lô et Caen avec lui », alors que Julien ira courir le CSI3* de Moorsele et les premières Coupes du monde d’Oslo et Helsinki avec Mister Davier et emmènera Latina du Pitray à Equita’ Lyon. « Cela fait cinq mois que je monte Mister, je commence à mieux le connaître, mais il manque encore de régularité et il est très émotif. J’ai du mal à canaliser toute son énergie pour qu’il s’en serve dans le bon sens. J’essaie de le relâcher au maximum, c’est un grand anxieux, mais un très bon cheval qui progresse très bien. Je souhaiterais d’ailleurs remercier Gilbert Doerr, son ancien cavalier, qui avait fait un travail formidable dessus et qui avait conseillé à ses propriétaires de me le confier », explique Julien qui s’envolait quelques heures plus tard à Madrid pour se détendre sur le terrain de golf.
 

 
Champion des sept ans la veille avec Pleiade Heutière, une fille de Flipper d’Elle appartenant à Mme Dubaille, [Nicolas Delmotte] après une faute en deuxième manche repars avec la médaille de bronze autour du cou. « J’ai déjà remporté une fois le championnat de France, j’ai été deux fois deuxième et deux fois troisième. Ce titre est important pour nous car cela nous rend plus crédible vis-à-vis de nos propriétaires qui nous font plus confiance, avance Nicolas Delmotte. Lors de la chasse je fais quatre points sur le dernier de ma faute et là cette petite faute était encore pour moi, je suis arrivé trop près, mais c’est dommage car Lucciano sautait super. Concernant la formule, je la trouve très bien aussi car comme nous arrivons en fin de saison les chevaux ont déjà beaucoup tourné. De plus, cela donne le même suspense que sur trois jours ». La quatrième place du championnat Pro Elite est remportée par Joëlle Cairaschi Dagut et Renetty (double sans-faute avec 0,5 point de dépassement de temps), cinquième Clémence Laborde avec Ups’n Downs Vanden Bandam, sixième Igor Kawiak avec Neuf de cœur Tardonne (vice-champion Pro 1 l’an dernier), septième Stephan Lafouge avec Gabelou des Ores (champion de France 2008), huitième Julien Gonin avec Sandro.
 

 
Les autres champions
 

 
Plus tôt dans la journée, le championnat Pro 1 était remporté par un autre Normand, le cavalier d’André et Annick Chenu (élevage du Plessis), [Jonathan Tirard] et le bondissant Orient Express qui terminait lui aussi son championnat avec aucune barre à son compteur. Agé seulement de huit ans, ce crack a beaucoup fait parler de lui et récompense son cavalier pour tous ses bons classements sur leurs premiers CSI cette année. [Jean-Marc Nicolas] et Oxford d’Esquelmes sont deuxièmes devant [Edouard Couperie] et Nectar des Roches. Le championnat des cavalières a connu une belle remontée de la championne lorraine [Stephanie Hennequin] avec Luron de L’Othain, âgée seulement de vingt-quatre ans et installée à son compte à Metz, depuis ses dix-neuf ans. Avec quatre points en seconde manche, c’est son titre qui s’est envolé, mais pas son sourire : Alexandra Francart est passé près du titre avec Untouchable, et elle devance la Charlène Deuquet, troisième, avec Lohengrine. La fille de Rémy, âgée de dix-sept ans, a épaté tout le monde. Avec cette jument familiale, elle est remontée de la seizième place à la troisième. Le championnat des Pro 2 revient au Breton de Brest, Cédric Le Goff qui s’impose avec Ogalo. La médaille d’argent est remportée par le jeune Rhônalpin Clément Frèrejacques et la jument de Dominique Robert, Naiade du Rondeau (Corland). Autre cavalier de vingt-deux ans et fils d’éleveur, le Jurassien Fabien Duranton prend la troisième place avec un produit de leur élevage, Lucine Dombief (Diable du Banney). Le championnat Pro 3 est décroché par Medhi Hamiche et Najack du Theillet qui prend dans quelques jours les rênes du gros centre équestre de Grenoble avec un ami. Philippe Fiocre prend la deuxième place avec Idromelle, un produit de la jument avec lequel il gagnait les championnats de France Pro 2 en 1986 et 87. Troisième, Loup Briffaut qui montait Malice du Valon.
 

 
Retrouvez la vidéo d'Alexis Gautier et Hélios de la Cour II sur Grand Prix Replay en cliquant ICI
 

 
 
Jennifer Decamp