LES ÉTATS-UNIS SANS PARTAGE!



Une finale historique. Une pluie de scores et de décibels s'est abbatue samedi soir à l’intérieur du Parc des expositions de Caen. En récoltant 5 points de plus que son homologue Tom McCutcheon en 2010, le reiner Shawn Flarida retrouve la place de champion du monde qu’il avait laissée en 2002 tandis que les Etats-Unis récoltent les trois médailles d’or, de bronze et d’argent en plus de leur médaille par équipe. Ils passent devant les Belges, qui n’arrivent que neuvièmes, derrière l’Allemagne, l’Autriche et le Canada.

Il passait bon dernier dans l’ordre de passage… Mais n’aura pas manqué de renverser la donne ! Après une finale forte en rebondissements, c’est finalement le reiner Américain Shawn Flarida qui a empoché la médaille d’or avec 233,5 points ! L'Américain a signé l'un des meilleurs parcours de sa vie sur le pattern 10, réputé pour être exigeant, vec Spooks Gotta Whiz : +5 points sur un spin, suivi d'un autre à +3,5 points… Juste après le passage de la herse, Shawn Flarida a dessiné les prémisses d'un pattern parfait sur le sable de la carrière vierge. Avec un stop à +5 points sur lequel son cheval surfe sur le sable, le reiner Américain s'assure d'un parcours à 233,5 points qui le propulse de loin à la première place de cette finale individuelle ! 'Le public était en feu. Je ne pensais pas que cela crierait aussi fort !', a affirmé le reiner, qui exultait à l'annonce de ses résultats. 'Je savais déjà que mon cheval était bon avant de venir ici, il vient d'une très bonne lignée. Mais préparer un si bon cheval est parfois plus difficile : c'est comme essayer de demander à Michael Jordan de faire encore un peu plus !', souligne-t-il.

Juste avant lui, c’est son coéquipier Andrea Fappani qui avait déjà tenté de repousser les limites en scorant à 229 points. Le reiner, qui avait remporté les premières qualifications à 224 points, enregistre un parcours brillant avec un spin à +5 points et des changements de pied à +5,5 points ! Il termine deuxième, juste devant sa coéquipière Mandy McCutcheon (224 points), qui se saisit de la troisième place avec son étalon de 10 ans, Yellow Jersey. Première femme à remporter une médaille d’or en individuel, Mandy McCutcheon est sur un petit nuage : 'Je suis vraiment fière, je ne pourrais pas être plus heureuse', affirme ce petit bout de femme, qui signait ainsi sa première participation aux Jeux Equestres Mondiaux.

Les Belges loins du podium 

Si les cavaliers Belges étaient attendus pour le podium, ils seront même devancés par l’Allemand Grischa Ludwig, qui arrive quatrième avec 226 points au terme d'un parcours musclé, tandis que l'Autrichien Rudi Kronsteiner arrive cinquième avec 225,5 points. La sixième place est ensuite occupée par trois reiners, le Canadien Cody Sapergia, l'Américain Jordan Larson, et l'Autrichien Martin Mühlstätter qui affichent tous les trois un score de 223,5 points.

La première cavalière Belge, Cira Baeck, arrive en neuvième position (223 points), juste devant son homologue Bernard Fonck (221 points).

La France dans le top 20 

 

Seul Français encore en lice à ce niveau de la compétition, Romuald Poard termine seizième du classement avec 217,5 points. Une belle performance pour ce reiner qui s'était présenté uniquement en individuel. 'Je me sens bien. J’ai fait ce que je voulais faire, c'est-à-dire 216,5 points d'abord puis 217,5 dans la finale et je me suis fait plaisir', affirme le reiner, qui a acheté et dressé lui-même son cheval. 'J'ai cherché à bien exploiter mon cheval sur les spins et sur les stops. J'ai connu une petite difficulté sur le cercle mais j'ai pris plus un demi point quand même. C'est un cheval qui a un super mental et qui était à l'écoute', affirme-t-il. Pour lui, le podium encore dominé par les Américains n’est pas une surprise : 'C'était dans l'ordre logique des choses. Je voyais Shawn Flarida premier. C'est une machine, il est indétrônable', affirme-t-il.

Vainqueurs en équipe depuis le lancement des Jeux Equestres Mondiaux en 2002, et battus une seule fois en individuel par le Canadien Duane Latimer, les Etats-Unis ont cette fois-ci encore une longueur d’avance… Mais jusqu’à quand ? 'Ce qui fait encore la différence aujourd’hui, c’est la qualité des chevaux et des cavaliers que nous avons. Mais les autres pays sont à la porte, et il y a eu beaucoup d’opportunités au cours de cette compétition qui font que le résultat aurait pu être bien différent', résume leur chef d'équipe.

Au Parc des expositions de Caen, Marie Lyan