“Tarzibus ne recourra pas avant 2020”, Jean-Philippe Francès

Malgré son élimination à Compiègne sur la dernière course qualificative pour le championnat d’Europe de Euston Park, Jean-Philippe Francès considère qu'il s'agit de la loi du sport, et qu’il faut passer à autre chose. Pour GRANDPRIX-Replay.com, le Sudiste s'est confié. 
 



Qu’est-il arrivé à Bolt de Venelles à Compiègne ?
Bolt, qui a neuf ans courait sa deuxième course de 160 km. Il a été bien sur les cinq premières boucles. Sur la dernière boucle, je l’ai senti ralentir dans les derniers kilomètres. Étant en tête, et ayant distancé largement les suivants, je ne l’ai pas poussé. Le sol était difficile, glissant, chose très rare dans la forêt de Compiègne. Il a une douleur à l’antérieur droit dont on ne connaît toujours pas l’origine, malgré les radios effectuées le soir même. Il passe une IRM le 21 juin qui j’espère donnera un diagnostic.
 
Qu’avez-vous pensé d’une dernière boucle de 30km ?
Ce n’est pas une bonne idée pour deux raisons principales : les chevaux ont déjà couru 130km et commencent à fatiguer, que ce soient les premiers ou les derniers. Les cavaliers avec qui j’en ai parlé ont constaté que leur cheval a commencé à caler au 25èmekilomètre. L’autre raison est que nous étions dans la configuration d’un championnat dont la dernière boucle n’excède jamais 22km. En plus, cette boucle, la rouge, était la plus difficile, avec des dénivelés et un mauvais terrain. Donc, nous n’avons pas compris l’intérêt de faire courir les chevaux sur 30km. Je suis déçu, mais le cheval a été très bien et est déjà très mâture pour son jeune âge.
 
Quels sont vos projets dans les prochaines semaines ?
Comme vous le savez, je suis conseiller technique auprès de notre sélectionneur et entraineur, Jean-Michel Grimal, donc je vais continuer à l’assister à pied, et ce sera plus facile pour moi, (rires). Nous allons préparer Euston Park, sur le plan technique, c’est-à-dire le déroulement de la course, la vitesse, le sentiment des cavaliers qui ont participé à Compiègne. Bien entendu, je n’interviens nullement dans le choix des couples. 


“D’ici peu, Sabrina courra sous couleurs françaises”

Comment les autres cavaliers ont-ils accueilli votre rôle auprès de Jean-Michel Grimal ?
J’ai été très bien accueilli. Ils sont d’accord pour la mise en place d’une technique de monte adaptée à chaque cavalier, car celui-ci doit savoir gérer son cheval, ressentir son mental et par conséquent le sien. On peut avoir le meilleur cheval qui soit, mais sans une monte de qualité, on ne réussit rien. La France n’a pas eu la même progression que l’Espagne qui a la culture de la gagne. Nous devons trouver un équilibre de la performance afin d’être sur le podium.
 
Parlez-nous de votre élevage des Venelles…
Sabrina, (Arnold, son épouse qui représente l’Allemagne en compétition, ndlr), s’occupe beaucoup de l’élevage et il lui tient à cœur de le faire connaître, grâce à Champion des Venelles, sept ans, qui a terminé deuxième à Uzès en 2018. La qualité est son maître mot, pas la quantité. Nous avons quatre poulinières, dont une de trois ans qui est gestante et nous avons toujours la mère de Bolt, qui a vingt-trois ans.
 
Comment va Tarzibus ?
Il s’est fracturé le postérieur droit il y a deux mois. Il recommence à marcher en main. Il ne recourra pas avant 2020. Sabrina participera à la prestige Cup à Chantilly, tout comme moi. D’ici peu, elle courra sous les couleurs françaises avec des chevaux français, à Uzès, avec des chevaux de son élevage, de cinq et six ans, avec l’objectif d’être intégrée en équipe de France. Je vais continuer à courir mais pas chaque week-end, (rires), grâce aux chevaux que je vais rencontrer et qui me plaisent.