''Nous avons la pression car nous pouvons gagner'', Bénédicte Émond-Bon
Sélectionneuse nationale de l’équipe de France d’endurance depuis 2011, Bénédicte Émond-Bon a réuni à Lignières les meilleurs couples actuels de la discipline pour une ultime épreuve de sélection avant les Jeux équestres mondiaux de Tryon. Après la déception des championnats d’Europe de Bruxelles l’année dernière, elle a à cœur de montrer que ce n’était qu’un accident de parcours. À un peu plus d’un mois de ses deuxièmes JEM, elle fait le point sur les ambitions françaises à Tryon.
BÉNÉDICTE ÉMOND-BON : Il va y avoir un test au galop en deux phases, suivi par un contrôle vétérinaire strict. La liste des sélectionnés sera établie en fonction des résultats, de la récupération des chevaux et de l’absence de problème vétérinaire. Tous les ans, nous avons des surprises, avec de très bons chevaux qui ne se trouvent pas très bien sur ce test, ce qui les disqualifie d’une éventuelle sélection. Sur les huit cavaliers présélectionnés cette année, nous en prendrons quatre, plus un remplaçant qui fera lui aussi le voyage avec l’équipe.
GPR. : Vous vous êtes rendue à Tryon en avril avec Alain Soucasse, coordinateur de la discipline au sein de la Fédération française d’équitation. Qu’avez-vous pensé du terrain ?
B.É.-B. : Le site est superbe, avec tout ce qu’il faut. Le terrain est excellent pour le bien-être des chevaux, c’est l’un des meilleurs que j’aie vus. La course promet d’être difficile, avec du dénivelé du début à la fin. Il n’y aura pas de place pour le hasard, il va falloir que les cavaliers montent intelligemment. En revanche, le climat reste un point d’interrogation, parce qu’il peut aussi bien faire très chaud et humide que relativement tempéré.
GPR. : Quelques couples français se sont-ils révélés cette saison ?
B.É.-B. : Certains jeunes chevaux que je ne connaissais pas ont effectué une bonne course à Saint-Nicolas-du-Pélem, en Bretagne. Pour le reste, d’autres couples plus expérimentés ont confirmé qu’ils restent au niveau des meilleurs.
GPR. : Quelles performance attendez-vous de vos cavaliers à Tryon ?
B.É.-B. : C’est un grand déplacement et, entre l’avion et la quarantaine, les chevaux ne vont pas arriver au mieux de leur forme. On peut néanmoins tirer notre épingle du jeu. J’attends des médailles, mais je sais d’expérience qu’attendre des médailles ne les fait pas venir. Les favoris restent l’Espagne et les pays du Golfe. Je nous place juste derrière eux.
GPR. : Ressentez-vous déjà la pression de l’événement ?
B.É.-B. : Nous avons toujours la pression, car nous pouvons gagner. Nous avons quand même dans nos rangs Tarzibus, champion d’Europe en titre (avec l’Allemande Sabrina Arnold, compagne de Jean-Philippe Frances, qui le montera à Tryon, ndlr), l’un des meilleurs chevaux au monde actuellement. Je compte aussi sur Allan Léon et Spirit de Crouz qui sont en équipe de France depuis trois ans. C’est un très bon couple qui s’améliore à chaque course. Il y a aussi Tam Tam Tokay, qui évolue désormais sous la selle de Nicolas Ballarin (et qui était précédemment monté en équipe de France avec Laetitia Gonçalves, ndlr). Nicolas est un bon cavalier. S’ils sont sélectionnés, cela nous fera au moins trois couples d’expérience sur lesquels nous pourrons compter. Les autres couples sont plus neufs, mais j’ai confiance en eux.
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