La fédération émiratie réagit enfin face aux abus

Depuis le début de la saison, mi-octobre, l'endurance aux Émirats arabes unis est à nouveau sous le feu des critiques. En cause, la mort de sept chevaux lors de courses, dont les abomidables vidéos circulent allègrement sur Internet. Mais, contrairement à ses habitudes, la fédération nationale émiratie a cette fois-ci pris des mesures pour lutter contre ces abus.



La fédération nationale émiratie agit enfin ! Après plusieurs semaines de scandale, l'instance dirigeante du sport aux Émirats arabes unis est sortie de son mutisme. Dans son viseur, les cavaliers impliqués dans le scandale qui éclabousse depuis plusieurs jours une course réservée aux jeunes cavaliers. Le 30 janvier dernier, les jeunes pilotes émiratis se sont ainsi retrouvés à Al-Wathba pour une course de 120km. Sur la piste, l'horreur, filmée en intégralité, est à son comble. Le monde entier découvre alors des chevaux poussés au-delà de leurs limites par des assistances qui les poursuivent en courant alors que les suiveurs en voiture hurlent de tout ce qu'ils peuvent. Lors de cette course, Ainhoa Catharissime, vice-championne d'Europe à Vérone, en 2014, sous la selle de Nina Lissarrague, est euthanasiée, victime d'une "catastrophic injury", comme l'ont été avant elle dix chevaux, dont sept ont été euthanasiés depuis le début de la saison.
Face à la grogne, qui monte du monde entier, la fédération émiratie a prononcé la disqualification de cinq cavaliers de chevaux horriblement traités durant la course d’Al-Wathba. Ne souhaitant pas s’arrêter là, elle a également suspendu les entraîneurs desdits cavaliers et a retiré les licences de leurs grooms. De plus, toute personne responsable de maltraitance d’un cheval course devra verser une amende de 100.000 dollars à la Fédération équestre internationale. La fédération nationale a également décider la suspension de toutes les courses internationales prévues à son calendrier jusqu’à aujourd’hui, le temps de laisser aux organisateurs des courses à venir de se mettre en conformité avec les termes de l’accord passé avec la FEI, inhérent à la réintégration des Émirats arabes unis en son sein.


L’organisation des championnats du monde critiquée

À peine quelques jours, voilà donc le délai dont disposaient les organisateurs. S’il peut paraître un peu court, il prend surtout en compte l’organisation de la célèbre President Cup, CEI 3* de 160km qui se déroulera sur ce même terrain d’Al-Wathba. Samedi, des centaines de cavaliers, assistances et officiels du monde entiers seront sur place et témoins du déroulement de l’événement. Or, au-delà de la President Cup, l’enjeu est capital pour Dubaï puisque l’organisation des championnats du monde est en jeu. Une pétition à l’attention d’Ingmar de Vos, président de la FEI, circule d’ailleurs sur le web, demandant l’organisation de la manifestation dans un autre pays. À l’heure actuelle, elle a récolté plus de quatre mille signatures.
Pour le moment, la FEI n’a pas exprimé l’idée de délocaliser ces championnats. Néanmoins, certains pays, dont la Suisse, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, grandes nations de l’endurance, ont maintes fois répété leurs réserves, allant jusqu’à avouer qu’elles n’y enverraient peut-être pas d’équipes. Mais il serait fâcheux, pour les organisateurs mais aussi pour le sport, que les championnats du monde se déroulent sans l’équipe médaillée de bronze et sans la vice-championne du monde des derniers Jeux équestres mondiaux. À plus de dix mois de l’événement, il est encore temps d’agir.