’’Permettre à nos élèves d'avoir une formation solide’’

Le label Sport Études Excellence attribué par la Fédération française d’équitation est maintenant sur les rails et permet d’orienter efficacement les parents qui veulent offrir un projet à la fois scolaire et sportif à leur enfant. En cette période d’inscription pour l’année prochaine, GrandPrix-Replay est allé à la rencontre de Raphael Goehrs, responsable du sport/études Eurojump, créé en 2005 à Bazainville, dans les Yvelines. 



Quelles sont les spécificités de la formation sport/études proposée par Eurojump ?
Raphaël Goehrs : Il faut bien savoir qu’il existe de multiples offres en matière de sport/études. Pour faire court, il existe deux catégories d’établissements : l’une orientée plus vers le loisir et la compétition club, l’autre orientée vers la compétition nationale et internationale, Amateur et Pro. Nous faisons partie de cette seconde catégorie que la FFE choisit chaque année de labelliser Sport Études Excellence.
 
Comment est organisée la vie d’un étudiant à Eurojump ?
R. G. : Tout est organisé pour que l’élève reçoive une scolarité de qualité et bénéficie d’une progression équestre. Les élèves habitent au haras, ce qui permet de ne pas perdre de temps.
Scolairement, il y a deux options. Dans la première, les élèves suivent une scolarité traditionnelle dans le collège ou le lycée à proximité du haras. Nous organisons alors leur vie sportive de manière personnalisée en rapport avec leur emploi du temps que nous aménageons un maximum avec le chef d’établissement. La seconde option consiste à leur faire suivre leur scolarité par le CNED. Un professeur pluridisciplinaire vient une à deux fois par semaine les aider dans leur travail personnel, et si besoin, nous organisons la venue de professeurs plus spécifiques en fonction des besoins de chaque élève.
Sportivement, les élèves suivent chaque jour un enseignement personnalisé avec leurs chevaux.
Notre plus grande force est notre présence en concours. Nous sommes de février à novembre sur des concours de niveau national et international. Nous débutons chaque année par une tournée d’hiver en Espagne et poursuivons la saison en privilégiant les concours de trois jours pour faciliter la progression des couples.
 
Quel est le profil des élèves à l’entrée en formation ?
R. G. : Il n’y a pas de profil type, pas de niveau minimum requis. Le seul critère est la motivation de l’élève et des parents. Souvent, nous avons intégré des jeunes de niveau Galop 4. La progression est rapide avec un travail intense. Le Galop 7 s’atteint en quelques mois et à partir de là, l’ouverture à la compétition officielle. Certes, plus tôt on apprend les bons gestes, et les bons réflexes et mieux c’est… Il me semble que nous pouvons néanmoins citer le meilleur contre-exemple, celui de l’Irlandais Cian O’Connor, qui a commencé l’équitation en faisant de la chasse à courre à seize ans. Il était champion olympique à vingt-quatre ans. Tout peut arriver lorsqu’on en a envie et que la famille soutient le projet.
 
Que peuvent espérer les élèves de leur formation Eurojump ?
R. G. : Notre but est de permettre à nos élèves d’avoir une formation solide pour toute leur vie de cavalier. Nous travaillons beaucoup les bases. Après, c’est à chacun, en fonction de son talent, de se déterminer. Certains se dirigent vers la compétition de haut niveau, d’autres poursuivent des études supérieures tout en montant à bon niveau, d’autres peuvent se passionner pour l’enseignement. En 2017, nous proposerons d’ailleurs une formation professionnalisante pour passer les diplômes d’État.
Notre conviction la plus forte est qu’il faut se former. Peu importe à quoi, il faut se former. Un étudiant de quinze ans est trop jeune pour décider de son avenir professionnel. Il doit avoir son bac, c’est un minimum, et s’ouvrir les portes de sa formation ultérieure.
 
Vous avez monté ce sport/études avec votre père en 2005. Quel a été votre parcours?
 
R. G. : Très jeune, j’ai suivi mon double projet. J’ai passé mon Bac S, intégré une école de commerce parisienne, et ai été diplômé en 2010 du diplôme Bac +5 de l’Institut Supérieur de Gestion. En parallèle, j’ai couru depuis mes onze ans tous les championnats de France Jeunes (treize championnats de France), deux fois les championnats d’Europe Juniors, et ai rapporté au haras huit médailles dont deux en or. Lorsque certains parents sont sceptiques quant à la possibilité de réussir des études tout en faisant du sport, je ne cherche pas loin un exemple. C’est possible, et à la portée de tous, je ne pense pas être une exception.
 
Quelles sont les objectifs pour 2016 ?
R. G. : Chacun de nos élèves, en fonction de son niveau et de ses chevaux, a son projet personnel et ses objectifs propres. Cette année, deux de nos élèves ont pour objectif de remporter une médaille au championnat de France, Juniors pour l’un et Jeunes Cavaliers pour l’autre. Pour deux autres cavalières nous travaillons à les qualifier pour les championnats de France Amateur de Fontainebleau. Une de nos élèves, formées en sport/études est désormais en études supérieures et s’est installée au haras. Elle va courir les championnats de France Pro 3 avec son cheval de sept ans et si l’évolution est bonne, le championnat des sept ans en septembre. Les objectifs sont variés mais l’équipe de cavaliers est toujours soudée et l’émulation qui en ressort est bénéfique pour tous.
 
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