Grâce à un scan 3D, des casques sur mesure pour des enfants souffrant de maladies cérébrales

Une association caritative britannique venant en aide aux enfants souffrant de maladies cérébrales a créé des casques d’équitation sur mesure à l’aide des technologies de scan et d’impression 3D.



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Imogen ne peut pas courir ni jouer avec les autres enfants, mais elle peut monter à cheval. Née avec onze semaines d'avance et une diplégie spastique, une forme de paralysie cérébrale, Imogen, une jeune Britannique, passe la majorité de son temps dans un fauteuil roulant ou assise. Pratiquer l’équitation lui procure beaucoup de joie. Toutefois, étant donné qu’elle souffre également d’hydrocéphalie, un gonflement excessif du cerveau, sa tête est plus large que la normale, si bien qu’elle n’a jamais pu trouver de casque d’équitation à sa taille. Tous ses casques étaient soit trop grands, couvrant ses yeux quand elle pratiquait l’équitation, soit trop petits et inconfortables. Catherine, sa mère, devait coincer un morceau de tissu sous les casques trop grands pour les empêcher de bouger, ce qui provoquait rapidement un mal de tête de plus en plus intense à la fillette.
 
Catherine s’est alors tournée vers Cerebra, une association caritative connue dans tout le Royaume-Uni pour ses produits conçus sur mesure à destination des enfants ayant des besoins particuliers. Située au sein de l’université du pays de Galles Trinity Saint David, le centre d’innovation Cerebra (CIC) est une organisation entièrement financée par les dons et développant des produits hautement fonctionnels, innovants et amusants qui non seulement facilitent la vie des enfants mais sont également si attrayants que, bien souvent, en les voyant sur le terrain de jeu ou à l’école, les autres enfants demandent à leurs parents s’ils peuvent avoir les mêmes.


Le scan 3D, une révolution pour les personnes atteintes de maladies cérébrales

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 Son casque sur mesure a été réalisé à l’aide d’un scanner 3D Artec Eva qui utilise une lumière blanche structurée 100 % sûre. Groupe international dont le siège se situe au Luxembourg, Artec 3D est un leader global pour les scanners 3D portables, impliqué dans les technologies 3D depuis 2007. Moins d’une minute d’immobilité aura été nécessaire de la part de l’enfant. Le scan 3D apparaît en temps réel sur l’écran dans Artec Studio, le logiciel du scanner. Les scans sont ensuite traités et exportés dans un logiciel de CAO avant l’impression 3D. Un modèle en deux parties a été créé et le casque a été entièrement approuvé et certifié par la British Standards Institution (BSI), qui atteste son niveau élevé de protection et de qualité.
 
«Imogen était intriguée lorsqu’Eva a scanné son visage et son crâne. Étant donné que le scanner ne présente aucun danger, le fait qu’elle entrouvre les yeux plusieurs fois durant le scan n’a posé aucun problème. Et elle n’a pas rencontré la moindre difficulté à rester immobile pendant le scan, qui était terminé avant même qu’elle ne s’en rende compte», assure le Dr Ross Head. «Quand j’ai réalisé la puissance et les possibilités des technologies 3D, mon cerveau à commencer à bouillonner d’idées sur les façons d’utiliser le scanner dans notre travail. C’est là que j’ai pensé à y recourir pour fabriquer des casques sur mesure. Le processus final de conception/production s’est emboîté quand j’ai eu l’idée de combiner le scan, l’impression 3D des moulages, l’utilisation de plastique à renfort de verre pour la coque et le fraisage CNC de la doublure en polystyrène », ajoute le médecin, qui avait déjà fabriqué plusieurs casques sur mesure pour des enfants souffrant d’hydrocéphalie.


De l’équitation au vélo, il n’y a qu’un scan

Trois casques ont été fabriqués jusqu’à présent et deux enfants, dont Imogen, ont été scannés avec l’Artec Eva d’ATiC. D’autres casques sont en préparation, et Cerebra observe un intérêt croissant pour ses casques. «Nous sommes vraiment au tout début de l’aventure car nous créons des produits sur mesure pour chaque enfant. Eva nous permet de fabriquer des objets en utilisant les mesures exactes de l’enfant. Ainsi, lorsque celui-ci le porte ou s’assied dessus ou dedans, il lui va comme un gant. Pour quelqu’un qui a toujours eu l’habitude de ne pas se sentir à sa place, le fait d’essayer quelque chose qui lui va parfaitement est tout simplement un rêve qui se réalise», se réjouit Ross Head. «Cette fois-ci, il s’agit de casques, mais nous réfléchissons déjà à une multitude d’applications pour Eva. Maintenant que nous savons qu’il nous offre la précision dont nous avons besoin, et même davantage, les possibilités sont infinies et nous pouvons imaginer et créer ce que nous voulons pour nos enfants. Ils pourront par exemple participer à des triathlons, surfer, faire de l’alpinisme ou utiliser un VTT à quatre roues.»
 
 «Imogen adore son nouveau casque! Il est si confortable et si beau que, si cela ne tenait qu’à elle, elle ne descendrait plus de cheval! Le Centre d’innovation Cerebra a créé un casque magnifique et super confortable qui lui permet de concourir dans le sport qu’elle aime! L’équipe de Cerebra a même recouvert le casque d’une toque en soie de la couleur préférée d’Imogen!», conclut Catherine.