Technicien dentaire équin : un métier réglementé et encadré

Bien que longtemps délaissée par les vétérinaires, la dentisterie équine s’est largement développée afin de répondre à la demande de plus en plus forte des propriétaires. Depuis 2011, l’État offre à ces professionnels la possibilité d’exercer légalement leur métier grâce au titre de technicien dentaire équin. Un titre qui deviendra même obligatoire dès la fin du premier semestre 2019. L’urgence à se mettre en règle est donc de plus en plus pressante pour ces praticiens, parfois sur le terrain depuis plusieurs années... Thomas Guimbellot, président de la Fédération française des techniciens dentaires équins (FTTDE), nous apporte ses lumières sur la question.



Le titre de technicien dentaire équin : condition sine qua none pour exercer

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dès le 1er juillet 2019??

« La dentisterie équine est un métier qui s’est développé particulièrement ces vingts dernières années » : pour faire face à la demande croissante des propriétaires, des dentistes non vétérinaires se sont donc développés sur le terrain. N’ayant suivi aucune formation reconnue par l’État, ils ont évolué dans un flou législatif entraînant de nombreuses batailles juridiques.
Dès 2001, les associations de dentistes équins se sont ainsi mobilisées pour faire changer les choses et leur permettre d’exercer légalement. « Nous avons milité pour faire évoluer la loi. Depuis 2011, le code rural donne une existence légale aux techniciens dentaires équins et leur permet d’exercer leur métier en toute sérénité. Pour cela, il est obligatoire d’être détenteur du titre de technicien dentaire équin, qui est enregistré au RNCP et conjointement délivré par la FFTDE et le Gipsa (Groupement d’intérêt public santé animale) ».  Dès juillet 2019, l’État exigera d’ailleurs que tout praticien exécutant des actes de dentisterie équine soit en conformité avec les textes de loi : il sera donc obligatoire d’acquérir ce titre pour exercer cette profession.


La validation des acquis de l’expérience (VAE), une solution possible,

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mais seulement jusqu’en juin

Ainsi, l’acquisition du titre de technicien dentaire équin n’est pas due ou naturelle. Les praticiens peuvent y accéder par deux voies : la formation ou la validation des acquis de l’expérience (VAE). « La validation des acquis de l’expérience est possible pour tous les praticiens qui sont déjà sur le terrain. Tous les mois, nous organisons une session de validation. Les praticiens expliquent alors leur parcours et doivent décrire à l'oral leur pratique du métier devant  un jury composé d’un technicien dentaire équin, d’un représentant du ministère de l’Agriculture et d’un vétérinaire. S'ils remplissent les conditions préétablis par la loi et si le jury valide leur présentation alors cela leur permettra d'obtenir le précieux titre. »

Le climat d’urgence est palpable au sein de la FTTDE :
  • en effet, des la fin du 1er semestre 2019 toute personne continuant à exercer sans s'être mise en règle sera passible de poursuites pour pratique illégale de la médecine vétérinaire. De plus, la validation des acquis ne sera plus une option possible pour entrer dans le cadre de la loi, puisque ce système sera fermé en juin. « Je ne pense pas que les praticiens déjà sur le terrain depuis des années auront très envie de retourner à l’école. C’est pour cette raison que depuis trois ans, nous informons le public et les praticiens par le biais de publications, de congrès, de réunions… il faut diffuser l’information au maximum car d’ici quelques mois, l’État considérera que chacun devra être en règle avec la nouvelle législation ».


La formation, deuxième voie vers le titre de technicien dentiste équin.

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Pour les futurs praticiens pas encore sur le terrain, pour ceux qui échoueraient ou ne se seraient pas présentés aux dernières sessions de validation des acquis de l’expérience, une seconde voie est aussi possible pour obtenir le titre de technicien dentiste équin : les formations ayant obtenues un agrément. « Aujourd’hui, deux formations sont reconnues : une publique au Lycée Agricole Lons-le-Saunier Mancy en France, et une privée à l’École européenne de dentisterie équine (E.E.D.E.) en Belgique. Tout autre établissement souhaitant former à la dentisterie équine a également la possibilité d’obtenir l’agrément nécessaire. Pour cela, il faut déposer auprès de nos services un dossier répondant aux exigences du cahier des charges définies par la FFTDE. La commission d'agrèment (composée de mebres de la FFTDE et du Gipsa) instruit alors chaque dossier afin de rendre un avis.»

L’enjeu est également important pour les propriétaires. « Lorsque les propriétaires feront désormais appel à un technicien dentaire équin, celui-ci devra être en totale adéquation avec les nouvelles règles régissant la profession, car en cas de litige aucun recours ne sera possible, notamment auprès des assurances. Il est indispensable d’attirer l’attention des professionnels du monde équestre et des propriétaires d’équidés sur ces changements juridiques, surtout s’ils sont satisfaits des prestations de leur dentiste équin”. »
 
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.fftde.fr.