Cédric Longis propose des parcours de travail aux cavaliers confinés

La France et un tiers du globe étant à l’arrêt en raison du confinement, les chevaux de compétition et les cavaliers professionnels poursuivent leur entraînement afin d’être prêts à concourir dès que la saison reprendra. Pour les aider à former leurs chevaux, notamment les plus jeunes, nombre d’entre eux font appel à des chefs de piste renommés. C’est notamment le cas de Cédric Longis, international de niveau 3* depuis l’an passé. En deux jours, le Francilien a envoyé pas moins de cent cinquante parcours et en propose trois pour ceux qui ont la chance de pouvoir monter à cheval en cette période.



“Bien avant le confinement, certains cavaliers me demandaient des idées de parcours adaptés pour les dimensions de leur manège car il leur arrive de se retrouver à court d’idées. L’un d’eux m’a demandé un plan de parcours au début du confinement pour sa carrière. Du coup, je me suis dit que je pourrais aider un peu tout le monde.” Depuis le début du confinement, il y a dix jours, Cédric Longis, chef de piste français de niveau 3*, est très régulièrement sollicité pour apporter ses lumières à des cavaliers voulant entretenir leurs chevaux de façon optimale sur des parcours constructifs. “Les gens m’envoient les dimensions de leur piste. Étant donné que j’officie depuis pas mal d’années, je trouve toujours un parcours aux dimensions similaires ou qui peut s’adapter. En deux jours, j’en avais déjà envoyé au moins cent cinquante! La plupart du temps, les carrières de travail ont des dimensions de 70x40m, ce qui correspond à beaucoup de pistes de concours indoor, comme celle du Salon du cheval de Paris, par exemple. J’essaie aussi de m’adapter en fonction du niveau. Certains me demandent des parcours de Grands Prix à 1,40m alors que d’autres souhaitent des plans adaptés à des chevaux de quatre ans.”

Cédric Longis a été contacté par des cavaliers aux profils très différents: “La plupart du temps, je ne connais pas personnellement les cavaliers qui me sollicitent. Ce sont majoritairement des professionnels. J’ai même été sollicité par des étrangers comme des Canadiens, par exemple. Certains concourent sur le Cycle libre, en Grands Prix, d’autres sont moniteurs et veulent des parcours à 1,05m… La moitié des demandes concerne des tours de type Grand Prix. Les autres veulent seulement entretenir leurs chevaux étant donné que beaucoup de concours sont annulés et qu’ils n’ont pas d’objectifs à court terme. J’ai déjà eu des retours de cavaliers qui en avaient marre d’évoluer sans arrêt sur les mêmes dispositifs. Le fait de découvrir un nouveau tracé les a aidés.”

Comme pour beaucoup, l’activité de Cédric Longis est à l’arrêt en raison des mesures de confinement prises par le gouvernement français. Le trentenaire prend toutefois les choses avec du recul: “En mars, avril et mai, je devais régulièrement officier lors de bons concours. Mais il y a plus important que les concours donc j’attends que la situation se stabilise. Les compétitions sont mon gagne-pain donc je n’ai bien sûr pas beaucoup de rentrées d’argent. Il faut faire avec et surtout penser aux personnes qui sont touchées par des problèmes de santé.”

 

Retrouvez les plans de parcours proposés par Cédric Longis en bas de l'article.  

 



Trois parcours pour progresser


Parcours facile, idéal pour les jeunes chevaux, sur une piste de 70 x 30m

“Les dimensions sont assez standards, c’est ce que l’on me demande le plus. Il s’agit d’un parcours assez facile à installer qui permet d’occuper tous les coins de la piste et de laisser de la place entre les obstacles. Il permet de pouvoir mettre en place de belles distances et courbes et donne l’opportunité de travailler n’importe quel profil de cheval, jeune ou plus âgé. Il convient également aux cavaliers inexpérimentés, aux moniteurs, instructeurs ou aux cavaliers d’un niveau plus important.”


Parcours intermédiaire pour une piste de 75 x 35m et plus

“Ce deuxième parcours pourrait convenir à une plus grande carrière. L’idée est d’aider les cavaliers à mettre un place un bon tour leur permettant d’utiliser l’intégralité de la surface. À l’entraînement, ils n’occupent souvent qu’une partie du terrain par habitude ou manque de temps. Mon but est donc de leur permettre d’utiliser l’intégralité de leur espace de travail. 

Pour les lignes du 1 au 2, du 2 au 3 et du 3 au 4, il s’agit de distances libres pour mettre les chevaux en route. Du 5 au 6, j’ai placé un oxer avec un contrat de foulées et une combinaison. Celle-ci est suivie d’une distance libre. Pour les 9 et 10, j’ai placé une nouvelle combinaison en entrée de ligne cette fois et un obstacle isolé derrière. Concernant les 11 et 12, j’ai là encore placé un double et un obstacle à la suite. Ce parcours propose donc trois combinaisons: deux en entrée de lignes et une en bout de ligne. Il y a un double de verticaux, un vertical-oxer et un oxer-vertical. Ce qui est pratique avec ce parcours, c’est qu’il est possible d’en sauter des parties dans les deux sens. Par exemple, on peut enchaîner la ligne du 5 au 6 à l’envers en sautant d’abord le double puis l’oxer. Un maximum de lignes peuvent donc être utilisées en travaillant dans les deux sens. Ce parcours ne comporte pas de piège mais nécessite une grande précision dans le tracé.”


Parcours de type Grand Prix 

“Ce dernier parcours est construit pour un Grand Prix, mais en fonction des hauteurs et des distances utilisées, il reste abordable pour tous les chevaux et cavaliers. Le but n’est pas forcément de se mettre dans les conditions du concours à la maison. Je leur donne une idée pour les distances, plus courtes qu’en concours, que j’estime correctes pour travailler aux écuries. À l’entrainement, le galop n’est bien évidemment pas le même qu’en concours. Libre aux cavaliers d’adapter les distances de leurs chevaux, je ne leur donne qu’une base. 

Le début de parcours est assez aéré, avec notamment sept foulées du 2 au 3. Le triple est placé tôt, en numéro 4, suivi par un contrat de quatre foulées pour franchir un oxer. L’entrée en matière est donc plus technique que celle des deux parcours précédents. Pour les 6, 7, et 8, je propose un tracé en forme de S. C’est assez moderne et utilisé en indoor comme en extérieur, y compris au plus haut niveau. Il s’agit d’un travail technique pour les cavaliers. La ligne du 9 au 10 est intéressante car elle est délicate. Elle est composée d’un oxer suivi à cinq foulées un peu longues d’un double vertical-oxer. Avec le matériel moderne et délicat dont nous disposons aujourd’hui, les distances un peu longues avec une combinaison en bout de ligne composée d’un vertical en entrée causent toujours des fautes. C’est un cas de figure que les cavaliers doivent appréhender à la maison. Entre le 11 et le 12, il y a trois foulées puis sept foulées jusqu’au 13. 

Ce parcours est un peu plus exigeant que les autres car il comporte davantage de lignes et de contrats. Les trois parcours sont assez classiques et sans piège, ce qui permettra aux chevaux de travailler de façon constructive et sans se faire peur. J’aime mettre un maximum de mouvement et de courbes, quitte à ce qu’un petit cheval puisse rajouter une foulée et qu’un grand puisse en enlever une. Dans le sport moderne, le tracé du cavalier est désormais déterminant.”